Naruto No Tenchi
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-23%
Le deal à ne pas rater :
(Adhérents Fnac) Kit de démarrage 3 ampoules connectées Philips ...
99.99 € 129.99 €
Voir le deal

Partagez|

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Shinsuke Takasugi

❝ Yahaa ! It's
Shinsuke Takasugi
in the place ! ❞
Corne d'or de Kumo

Corne d'or de Kumo
Messages : 152
Date d'inscription : 10/02/2011

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Dim 20 Fév - 13:42

    Theme du rp :

    Encore une nouvelle réussite pour le village caché des nuages. Le bon déroulement de la mission de la veille, sans aucun mort ni blessé, fut bénéfique en tout point et à divers niveau. Pour commencer, de nombreux marins, vétérans ou nouveaux, eurent l’occasion de voir le grand Matsuïdo en action encore une fois, hors des histoires racontées de bouche en bouche. Une motivation non négligeable pour une prochaine génération qui pendrait exemple sur le passé, pour la dépasser encore. Pour tenir un Pays dans un bon état, on ne pouvait pas contenter d’améliorer sans cesse sa puissance militaire, les autres domaines civils comptaient tout autant, formant un tout indissociable. De son vivant, Takasugi avait bien assimilé cette notion, lors de sa période en compagnie du Sandaime Raikage, où on lui montra l’importance de conserver le moindre élément appartenant au village. Ce fut là l’une des raisons de la convocation de son ancien ami pour cette mission, mais aussi son abstention sur le mérite venant à la suite. Notre homme d’expérience s’était décidé à laisser toute la gloire de cet exploit sur le dos du vieux marin, un peu comme une récompense pour sa participation, malgré le danger et sa retraite. Une remonté de morale pour lui aussi donc, par la même occasion. Puis, sur une échelle plus grande, l’économie du Pays de la Foudre s’en voyait rassurer, de la reprise des transactions avec le Pays des Vagues. En cas d’échec, ça n’aurait pas été non plus catastrophique, cependant la réputation dans le marché se serait vue grandement affecté, donnant ainsi une mauvaise image aux autres partenaires, un petit détail à grand potentiel de répercutions en tous les points. Là comme ça, personne n’y pensait vraiment, mais avec une profonde analyse, les dirigeants auraient même pu prendre la chose bien plus au sérieux encore. Enfin, la disparition des pirates renforçait le sentiment de sécurité des ports voisin ainsi que des villageois au bord de la mer, évitant ainsi les problèmes tel que les grèves et les mécontentements. Dans tout ce beau monde, Shinsuke se contenta de la récompense classique d’une mission de Rang B, ainsi qu’une satisfaction intérieure pour avoir mené à bien l’avenir du village. Le voyage du retour fut assez reposant, après la partie administrative, le vieil héros de la mer dévoila comme à son habitude le stock de la douceur, avec plein de boissons alcoolisées, histoire de festoyer tranquillement. Un bon petit moment de bonheur qui laissa place à la nuit, suite à de nombreux aller-retour, obligeant ainsi tous les membres de l’équipage à aller dormir, en passant par la case rapport pour notre ninja évidement.

    La nuit passa ainsi, plutôt calme et sans aucune mission d’urgence à effectuer. Notre homme d’expérience put enfin dormir quelques heures précieuses, suite à la précédente nuit qui fut bien courte avec la rencontre de son ancien collègue, dans son appartement proche du centre-ville. Cela faisait un moment qu’il vivait ici seul, pourtant bien logé avec ses moyens, sans femme ni enfant. Malgré des aventures avec de charmantes demoiselles, le grand amour ne se présenta pas à lui depuis tous ce temps, surement à cause de son caractère plutôt difficile, ainsi que son métier de soldat bien prenant. Pour dire, sa demeure ne lui servait pas autant que cela, seulement pour passer la nuit, et se préparer pour la journée. En y pensant, notre vétéran présentait bien des avantages pour la gente féminine, en ce qui concerne une vie en couple durable. Propre de nature, son appartement était toujours bien rangé, sans atteindre toutefois l’attitude d’un maniaque, son salaire semblait plus que respectable pour des moyens assez aisés, sa puissance résidait dans les plus haut de l’échelon du village. De plus, son passé bien chargé ne laissait peu de place à la défaite, voué à une bonne réputation au sein de la nouvelle génération, accompagné d’un beau physique, avec un style dégageant l’image d’une personne bien mûr. Alors que pouvait-il lui manquer pour se décider enfin à accrocher quelqu’un ? Surement ce détachement inexplicable, indirect, qui entrainait rapidement l’oubli des deux parties, bien que en bons termes. Un sujet sur lequel notre ninja d’élite ne s’attardait pas grandement, préférant plutôt avancer au jour le jour, sous la joute du destin. Au final, même cette réflexion en reviendrait au même, comme déterminé par sa philosophie, il était née combattant, fait uniquement pour cela. Chercher l’affrontement, la puissance, voguer de combat en combat, guidé simplement par l’instinct, contre des adversaires toujours plus grand et plus puissant, simplement pour le plaisir du corps. En un seul mot l’instinct. Avec cette façon de vivre la vie, l’esprit se tenait plus tranquille et plus serein, acceptant sans difficulté toutes les situations, et surtout écartant toutes angoisses courantes du quotidien. Mais cela présentait aussi quelques désavantages … Ainsi, Takasugi entama la journée la tête éloignée de toutes pensées négatives, plutôt enjoué même de sa visite à venir. Malgré sa philosophie générale, notre homme d’expérience n’en oubliait pas pour autant le passé, l’acceptant comme acquis, plutôt que de revenir débattre dessus, sur ce qui aurait été possible ou pas. Avec un fond de nostalgie, celui-ci se prépara correctement, toujours dans sa tenue la plus habituel, imposante et élégante, changeant le bandage lui entourant la chevelure. La douche, le déjeuner, l’équipement, le programme de la journée … tout un ensemble de formalité qui s’exécuta rapidement, pour enfin se jeter dans les rues de son village. En cette heure, la foule s’imposait déjà vers les stands artisanaux des commerçants, ayant préparé les étagères bien à l’avance, pour les premières courses de la journée. En y jetant un coup d’œil rapide, on pouvait facilement distinguer les femmes de foyer, délaissé de leurs enfants à l’académie ninja, en train de choisir les bons ingrédients pour les repas du midi et du soir. Mélangé à la masse, des groupes de ninjas circulaient l’air détendu, assurant la sécurité interne, surement en repos de missions lourdes. Le Senseï de mérite s’y engouffra aussi, répondant aux salutations de ses collègues par des gestes discrets, pour se diriger vers l’académie ninja, la case départ de son aventure, où résidait maintenant l’un de ses anciens élèves, mais aussi nombre de ses souvenirs d’enfance. La météo du jour s’y prêtait bien, le soleil bien fier dans le ciel, recouvert seulement par les nuages constants de Kumo, éclairant les rues avec plus de facilité au vue de la formation naturel du terrain. Les habitations étaient pour la plus grande partie incrusté dans les petites montagnes, avec pour la plus grande bâtisse le palais du Raikage, surmontant tout le village majestueusement, le plus haut possible. Suivant cette vision, Shinsuke s’approcha rapidement de sa destination, dans une marche tranquille et confiante, le regard serein avec un fond de sérieux. Peu à peu, la foule se dissipa en sortant des quartiers commerçant, pour laisser place à un silence plus paisible, parfaite pour l’éducation des futurs aspirants, avec aussi l’hôpital proche des lieux, en cas de grand accident.

    Au loin dans la rue, il pouvait déjà apercevoir de son unique œil un ninja, se tenant droit face à l’académie, l’air de donner des ordres à quelqu’un perché sur les vitres, en train de placer des inscriptions. C’était bien lui. Un des anciens Genin qu’on lui confiât pour une formation classique, avec des résultats passés plutôt médiocres … Pourtant, il remonta la pente, palliant en partie à ces difficultés, pour parvenir enfin à un niveau convenable, celui de Chunin enseignant actuellement. Tel les Samouraï solitaires des anciens contes, le vétéran avança en silence, la posture droite, la tête légèrement tourné sur le côté pour observer la grande bâtisse, une main entré dans le haut de son Kimono, l’autre supportant son calumet en bouche par l’extrémité. À quelques mètres de lui, ses cris devenaient plus clairs, puis s’arrêtèrent soudainement, pour une voix plus hésitante, avec un fond heureux à la fois étonné.

    « Shi … Shinsuke Senseï ! »

    L’homme d’expérience porta son regard sur lui, souriant du coin des levres, heureux de le voir, puis s’arrêta à ses côtés, marquant une pause de quelques secondes.

    « Cela faisait un moment, non ? »

    « Oui ! Je ne m’attendais pas du tout à vous voir ici … »

    « N’oublie pas que je continu de te surveiller. »

    Takasugi sourit à la fin de ses dernières paroles, pour rassurer son ancien apprenti, puis se tourna vers l’académie, afin de voir les enfants étudier dans les salles de classes, à travers les vitres.

    « Ahaha, je sais bien, mais je ne vous décevrez pas. D’ailleurs, nous sommes en pleine remise en forme du bâtiment. En passant, j’ai retrouvé des dossiers sur vous. »

    Le vétéran haussa le sourcil, l’air curieux, puis jeta un rapide coup d’œil vers son interlocuteur, revenant ensuite sur les murs du bâtiment, les souvenirs lui revenant peu à peu.

    « Ah ? »

    « Je ne savais pas que vous étiez plutôt casse-cou à l’époque. »

    Acquiesçant ces affirmations, Shinsuke inspira un coup en retirant son calumet de ses lèvres, pour ensuite souffler lentement, se remémorant l’époque …

    *Sans ça, sans lui … *
Revenir en haut Aller en bas
Pandora

❝ Yahaa ! It's
Pandora
in the place ! ❞
Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa

Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa
Messages : 415
Date d'inscription : 19/11/2010
Age : 42
Localisation : Quartier Nord; Iwa.

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Dim 20 Fév - 15:36

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Rememberthosedays

Tout est lié. Tout est intimement lié. Le moindre de tes actes pourra provoquer une guerre. N'oublie jamais; quoi que tu fasses, quelque soit tes agissements, ils auront toujours des répercussions; et ce peut-être cent ans après.

    Qui étions nous vraiment? Qui étions nous réellement, au plus profond de nous même? Cette question me hantait depuis quelques temps. Sommions-nous réellement ce que nous avions conscience d'être? N'étions-nous qu'illusions; que mensonges et tromperies? Comment répondre à ça, de toute façon... Je n'en savais rien. Les gens me voyaient comme un monstre, une bête macabre, un charognard impassible; je ne pensais être qu'une simple femme. Une femme moins commune que les autres, certes, mais je savais ce que j'avais pu être depuis ma plus tendre enfance. Mais la question demeurait. Pouvais-je encore me considérer ainsi, après l'abominable incident qui s'était produit il y a une vingtaine d'années? Pouvais-je encore me considérer humaine, après tout les meurtres que j'avais pu commettre? Oh, non, je n'avais pas de regrets, ni même quoi que ce soit à me reprocher: jamais je n'ai fais de mal sans raison – bien que certaines puissent être légères, je dois avouer que j'étais une personne terriblement impulsive – et j'en étais bien la seule consciente. Mais intérieurement, je venais à me demander si j'étais véritablement aussi irréprochable que je pouvais me l'imaginer. Sans doute. C'était le monde qui m'entourait qui était fou, sans doute pas moi. La cécité m'avait permis de réaliser que bien des choses n'étaient pas telles que nous pouvions l'imaginer. Tout était si faux, en vérité. Tout n'était qu'une grotesque mise en scène, un théâtre dont nous étions les acteurs – inconscients de leur condition – et où l'issue finale était déjà toute tracée. Nous n'étions peut-être pas vraiment conscients d'être ce que nous sommes. Mais j'étais persuadée que d'autres le savaient bien mieux que nous-mêmes. Ce qui me taraudait, c'était surtout cette dernière scène, qui allait clôturer la pièce: comment out cela se terminerait? J'étais pensive, impatiente, curieuse. Et surtout, terriblement angoissée. Cela faisait vingt-huit ans que je vivais en ignorant totalement qu'il faudrait bien qu'un jour, je dorme pour l'éternité. Vingt-huit ans que j'avais passé à agir sans la moindre pensée de ce genre. Mais je n'arrivais pas à me remettre de ce qu'il s'était passé: tout avait été si flou, si illusoire; j'avais frôlé la mort, et j'en étais traumatisée. Cette histoire s'était déroulée il y avait quelques jours, au sein de Kaminari no Kuni, et si ce shinobi n'avait pas été là, je ne serais probablement plus de ce monde. C'était assez paradoxal, du fait que c'était ce même shinobi qui m'avait emmenée aux portes de l'oubli. En fait, si je ne l'avais pas croisé, je n'aurais peut-être tout simplement pas été traumatisée comme je pouvais l'être aujourd'hui. Malgré tout, ses bons soins m'avaient permise de me remettre très vite, malgré la gravité des dommages qui m'avaient étés infligés – j'étais incroyablement endurante, tant et si bien que certains de mes adversaires avaient préférés fuir voyant que malgré toutes mes blessures, je restais stoïque face à eux – étant donné que j'étais particulièrement faible contre certaines choses. «Apprend à renforcer tes forces, ne cherche pas à pallier tes faiblesses» me répétait ma mère. J'avais suivi ses conseils à la lettre. Après tout, ne frôler la mort qu'une fois en presque trente ans, c'était pas trop mal pour une kunoichi de ma tempe; toujours présente lors des plus périlleux affrontements, la preuve que ses conseils n'étaient pas stupides. De toute manière, aucun Ketsueki n'aurait donné de conseil stupide à l'un des siens. Nous étions une famille puissante, une famille sans égal; bien qu'actuellement, les Ketsueki n'étaient plus qu'un vague souvenir. Détruite de l'intérieur. Face à une menace, nous avions préférés nous auto-détruire, plutôt que de nous livrer à l'adversaire. Dans le cas présent, c'était surtout moi. Moi qui avait mis à mort mon frère jumeau, et de ce fait condamné tout espoir de perpétuer notre famille. Mais mes actes avaient étés réfléchis, car j'étais tout à fait consciente que s'il avait obtenu le règne, je n'aurai plus été de ce monde depuis fort longtemps, et d'entre nous deux, j'étais la plus sage, et la plus douée. Sinon, comment justifier qu'il ai sombré dans le sommeil éternel après notre affrontement?

    Je venais donc de sortir depuis peu de temps de l'hôpital de Kumogakure, remise de mes dures blessures. Mis à part quelques toussotements discrets, rien ne laissait deviner que j'avais été complètement brûlée de l'intérieur par le poison toxique des fleurs de ce shinobi, bien que j'eusse du avoir recours à des méthodes de soin peu conventionnelles, et surtout peu approuvées. C'était la vie de toute façon, je n'avais pas à me plonger plus sur le sujet. Je marchais d'un pas tranquille dans les ruelles animées. Que de souvenirs demeuraient entre ces murs immenses. Ces beaux jours avec Namida, ces rires, toute cette innocence, toutes ces dures journées passées avec Kaïto et Shinsuke, tout ce bonheur qu'il m'avait enlevé. Toutes ces nuits, à dormir dans le froid, à se battre pour pouvoir manger et subsister, ces nuits d'angoisses où je n'osais fermer l'œil, de peur que Namida soit dans les parages et que je ne le voie pas, cette peur qu'un maraud me prenne le peu d'argent que je réussissais à avoir pour manger. Oui, Kumogakure recelait bon nombre d'infâmes secrets sur mon passé peu glorieux, que je gardais sagement secrets pour les shinobis d'Iwagakure. Personne n'avait besoin de savoir qu'une ancienne kunoichi de Kumo s'y était recyclée. J'étais tout de même bien nostalgique, me remémorant mon adolescence avec une pointe d'amertume. Tout ceux que j'y avais connu étaient morts ou disparus, comment ne pas être aussi froide par rapport à ce village maudit? L'air était chaud, il faisait très bon à cette heure matinale; tout le contraire d'Iwa, hm. J'humai avec enthousiasme les délicieuses effluves de nourriture qui embaumaient l'atmosphère, appréciant avec un plaisir non dissimulé les lieux. Tout cela m'aurait presque donné faim, si je n'avais pas mangé récemment. Il régnait ici une animation permanente, qui me faisait sourire bien que j'eusse encore un peu mal suite à cet accrochage avec le Kumojin. Les gens parlaient, piaillaient, criaient, riaient; tout cela respirait la vie. Les gens marchaient, tantôt avec désinvolture, tantôt avec impatience; chacun était comme il était. Et ce mélange était sans pareil. Une très légère brise flottait dans l'atmosphère, telle une caresse sur ma peau lestée par le passé; faisant onduler ma crinière rousse sauvage autour de mon visage dans une sorte d'aura. Une aura farouche, comme un avertissement sur ma personne. Mais qui s'en soucierait, de toute manière? J'avais tant changé, depuis le temps, que personne ici n'aurait pu me reconnaître. Cette femme à la silhouette distinguée et élégante, marchant avec assurance n'était pas cette petite fille frêle et timide qui avait vécu ici il y a bientôt vingt ans. Je savais bien que je ne passais pas inaperçu – je n'allais pas non plus prétendre attirer l'attention de tout les badauds, c'était évidemment faux – mais il n'était pas question pour les gens de murmurer le nom de cette innocente enfant. Je n'étais plus qu'une inconnue. Une voyageuse, peut-être; où une hôtesse, comme ils disaient. Je devais avouer que mon absence de bandeau créait le doute sur mon origine, mais je ne pouvais simplement pas en avoir: à la moindre transformation, le tissu se briserait, et je ne pouvais pas m'amuser à ramasser sans cesse la plaque en métal où était fièrement gravé le symbole de Tsuchi no Sato. Oui, une voyageuse. Ça me plaisait bien comme idée, ça conservait une idée de mystère, d'inconnu autour de moi. Pousser l'autre à s'interroger sur ma personne, je trouvais ça plutôt orgueilleux, et donc particulièrement flatteur.

    Mes pas ne suivaient pas vraiment de chemin. Je ne savais plus trop où j'allais, je ne me rappelais pas vraiment de la structure du village. Je laissais faire mon instinct. Après tout, l'inconscient savait faire des meilleurs choix qu'une raison obstinée et trompeuse. Ma longue robe couleur crème voletait autour de moi, dans un ballet voluptueux; tantôt effaçant mes courbes soignées dans une vague esquisse, tantôt les soulignant subtilement. J'admirais tellement la majesté des papillons, qu'au même titre que je prenais souvent l'apparence de l'un d'entre eux, j'insufflais leur grâce et leur distinction à ma forme humaine. Sous ma poitrine joliment formée, une ceinture de cuir brune maintenait ma robe en place; et afin de masquer les nombreuses stigmates sur mes bras, j'avais opté pour un long châle, dont la couleur semblait identique à celle de la ceinture enlaçant ma fine taille. Ça éviterait que quelqu'un ne trouve bizarre que je me promène par une température fraîche en simple robe sans ressentir le moindre frisson. Je bénissais l'architecte qui avait eu la bonne idée de faire en sorte que le sol soit dépourvu de pierres vicieusement placées de manière à faire chuter quiconque ne regarderait pas par terre, car, d'une première part, j'étais totalement aveugle, et d'une seconde part, étant donné la hauteur et l'étroitesse du talon de mes chaussures, je risquais de tomber plutôt que de simplement buter contre ces cailloux. De toute façon, je ne tombais que lorsque j'avais la tête embrumée des vapeurs d'alcool, et ce n'était pas le cas: j'étais parfaitement lucide. Guidée par cet instinct qui me soufflait de passer par çi, par là, je me laissais aller à la rêverie, flânant innocemment dans les rues du village. J'espérais que le shinobi allait livrer cette boite, d'ailleurs... Il me semblait être de bonne foi, malgré que notre rencontre eu lieu dans des conditions plutôt désastreuses: Ônoki-Senpai allait gueuler si jamais je ne faisais pas correctement ma mission, et un Ônoki qui gueule, c'est jamais vraiment une partie de plaisir, il fallait l'avouer. Les voix se faisaient moins présentes; visiblement, je me rendais dans un coin moins fréquenté. Ça me semblait familier, j'avais du passer pas mal de temps ici... J'essayais de deviner quel pouvait être cet endroit. Des voix, ouais, qui semblaient en majorité être des voix de personnes peu âgées. L'Académie? Sans doute. Je voyais difficilement quel autre lieu cela aurait-il put être. Et puis j'avais passé tellement de temps ici, pour échouer lamentablement et abandonner... Il était clair qu'à l'époque, je n'avais pas encore vraiment conscience que je n'étais pas faîte pour travailler de cette manière. L'échec ici m'avait amené au titre de Gardienne, à Iwa. Visiblement, nous n'avions pas les mêmes valeurs. Soudain, un détail attira mon attention. Une voix, plus précisément. Une voix qui me semblait terriblement familière. Alors finalement, tout les gens que j'avais rencontré à Kumogakure n'avaient pas disparus, hein... Ca m'étonnait tout de même que lui aie pu subir ce même tragique destin; lui dont on avait tant chanté les louanges. Cela faisait des années que je n'avais pas songé à lui, ni eu la moindre nouvelle, et voilà qu'il surgissait comme ça, à nouveau. Troublant. Un sourire se dessina sur mes lèvres écarlates, et d'un pas plus assuré, je me dirigeai vers le son de sa voix. Il discutait avec quelqu'un, mais j'ignorai qui. Bah, je n'allais tout de même pas les déranger, même si ça n'avait pas l'air bien important. Je m'asseyais sur une caisse de bois, que j'avais frôlé du dos de ma main quelques instants auparavant, le visage tourné vers lui; ce sourire curieux dessiné sur mes lèvres. Il ne se rappellerait probablement pas de moi – qui sait! - mais j'étais persuadée que cela ne pouvait être que lui. Mon ancien équipier, avec Kaïto. Ce type dont l'avenir avait paru bien prometteur pour le village. Shinsuke. Je me demandais bien ce qu'il avait pu devenir, depuis ces dix longues années... Je lui adressai un simple signe de la main, sans même être sûre qu'il m'aie remarquée. Après tout, c'était assez surprenant que nos routes se croisent à nouveau.




Dernière édition par Pandora le Mar 22 Fév - 10:27, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://naruto-no-tenchi.forumactif.org/
Shinsuke Takasugi

❝ Yahaa ! It's
Shinsuke Takasugi
in the place ! ❞
Corne d'or de Kumo

Corne d'or de Kumo
Messages : 152
Date d'inscription : 10/02/2011

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Lun 21 Fév - 14:39

    Là où tout commença

    __________

    L’académie ninja, le point de passage obligatoire pour tout futur soldat, le début de la grande aventure en somme. À cette époque, le Pays de la Foudre se portait tout aussi bien, plutôt éloigné des problèmes et des tensions régnant sur le reste du monde, sa puissance militaire ne faisait qu’augmenter, avec une politique assez renfermée sur elle-même. La situation stable et aisée ne réconfortait pas pour autant les hauts dirigeants, qui n’étaient pas du genre à se reposer sur leurs lauriers, voilà pourquoi dans le village caché des nuages, on se concentrait particulièrement sur la formation des jeunes. Les parents étant dans le même état d’esprit n’hésitaient pas à inscrire leurs enfants dans les écoles dès leurs plus jeunes âges, parfois même contre l’avis de ceux-ci, mais ces cas-là n’arrivaient pas souvent. La gloire des exploits de Kumo retentissait assez à travers les habitants pour fasciner les petits, déjà que les jutsus impressionnaient d’eux même, pour les inciter à aller suivre la formation de leur propre chef. Pour le cas de Shinsuke Takasugi, la décision fut murement réfléchie, surtout à cause de sa situation, avec sa naissance plus que particulière, dont on ne lui avait encore rien dévoilé. Pourtant, une tel proposition ne le dérangeait absolument pas, car à cette âge, le futur ninja d’élite ressentait déjà le besoin de s’évader, du moins de tracer sa route à travers plusieurs milieux différents. Le fin mot de l’histoire revint finalement à son père biologique, qui réussit à convaincre sa femme, dans les avantages que ça pouvait lui apporter. La première journée d'étude dans les grands bâtiments fut assez déroutante, contrairement à d’autres villages, la promotion de l’année comportait un très grand nombre d’apprenti, au point que les salles de classes soient presque débordées. Une répartition rapide, quelques amis, beaucoup de nouvelles têtes et surtout des professeurs, un concept nouveau auquel ils devaient tous obéir. Comme d’habitude, le groupe présentait déjà ses stéréotype, tel que les flemmard, surement les plus réticent à leurs inscriptions ici, les rebelles, qui désiraient avant tout devenir fort sans passer par la théorie, et les studieux, facilement impressionnable, suivant à la lettre tous les dires des supérieurs. Dans ce cadre, personne ne se rendait encore compte de la structure militaire du milieu dans lequel ils avaient atterris. Pour l’instant, tout semblait un peu comme un jeu, avec toute cette histoire d’âme, de corps ainsi que de chakra.

    Dans le lot, notre apprenti aux cheveux indigo trouva rapidement sa place, sans être un trouble fait, son caractère de battant en imposait assez pour agir comme un leader. Pas encore de Kimono, mais une tenue plus sportive, les deux yeux visibles avec sur le front un bandeau sans symbole pour soulever légèrement ses cheveux. Les premières années défilèrent tranquillement, avec une bonne évolution sans être un génie, mais l’aspirant ressentait toujours quelque chose d’étrange, comme un manque ou un vide. Surement que le chemin suivit s’apparentait trop à ceux des autres, aucune difficulté en plus, aucune facilité en plus. Son âme d’aventurier donnait déjà le signal, les choses ne devaient pas se passer comme ça. Une sensation qui le démangeait assez au fond pour sauter sur la moindre occasion qui se présenterait. Ce fut surement à cause de cela que notre homme rencontra Koïta. En ce temps-là il avait débuté une sorte de campagne pour trouver quelqu’un de son niveau, prêt à s’entrainer plus et de manière différente. Cette initiative laissa place à plein d’affiches, éparpiller partout au sein de l’académie ninja. Bien sûr qu’en voyant ça, les professeurs le forcèrent à nettoyer tout ça, accompagné d’une punition, mais celui-ci persistait toujours, en signalant bien le point de rendez-vous qu’était le gymnase. Au début, Takasugi n’y prêta pas vraiment attention, cependant une discussion entre d’autres aspirant l’intrigua, du moins dans sa description. Borné, l’enfant aux cheveux blanc attendait tous les soirs après les cours, assit dans la salle d’entrainement, les bras croisé, en espérant voir un jour quelqu’un arriver. Nombre de ses camarades le prenaient pour quelqu’un de turbulent qui s’essayait à quelque chose de ridicule. Tout aussi déterminé, notre futur ninja se rendit alors sur place pour voir la chose de lui-même. Ce qu’on disait était vrai. Là, dans la grande pièce vide, l’air sérieux et sévère, Koïta attendait, les bras croisés, les sourcils froncé, avec un silence plutôt pensant. Comme imaginé, il ne prévoyait pas d’improviser, tout autour de lui on pouvait distinguer du matériel, des parchemins, surement d’un vrai ninja. Curieux et déterminé, notre aspirant se lança donc à sa rencontre, descendant les escaliers pour se poser devant lui, debout, le regard pointé sur lui. L’ayant déjà entendu arriver, sa première réponse arriva sans attendre.

    « Quoi ? Si tu veux te moquer de moi casse-toi ! »

    Shinsuke s’étonna à cet accueil mais ne le fit pas remarquer en extérieur, observant juste les alentours, à la recherche d’un éventuel fouineur. Son regard se posa ensuite sur lui, l’air de revenir à l’assaut, sans s’en faire un ennemi.

    « Tu passes bien pour un idiot comme ça. Et si je décidais d’accepter ? »

    L’apprenti aux cheveux blanc ouvrit les yeux brusquement, afin de voir enfin à quoi ressemblait son interlocuteur. Pour venir se proposer après toute sa réputation, aucun doute, ce devait être du sérieux. Sourire malicieux en coin des lèvres, il se leva en serrant sa ceinture de tissu, puis serra les poings pour se mettre en garde.

    « Et si ? Je ne vais pas te supplier ! Tu crois pouvoir venir et être accepté comme ça ? Prépare-toi ! »

    Très culoté comme réplique pour son cas. Mais le caractère ne lui manquait pas. Prenant le défi sur lui, Takasugi sembla même plus enragé, se préparant à l’attaque soudaine qu’exécuta son camarade. Celui-ci fonça sur lui pour une premier offensive, qui se trouva étrangement contré par une autre offensive direct, sans peur ni hésitation. Un Poing dans le ventre, l’autre sur la figure, les deux aspirent basculèrent en arrière, perdant l’équilibre, pour se retrouver au sol. Koïta passa l’une de ses mains devant sa bouche pour y essayer le peu de sang, fixant avec sérieux son adversaire.

    « Tch, t’es un sacré morceau toi ! »

    « Que croyais-tu ? Je ne sais pas ce que tu prépares, mais je ne te laisserai pas prendre de l’avance tout seul ! »

    Koïta eut un sourire sincère sur le coup, toujours les yeux emplis de malice, heureux d’avoir trouvé enfin un coéquipier sérieux et déterminé. Tout débuta de ce point-là. Régulièrement, les deux compères s’entrainèrent avec des notes appartenant au père ninja de l’enfant aux cheveux blanc, pour rapidement dépasser les autres élèves de la promotion. Ils formèrent rapidement un duo que ce soit dans les épreuves, dans les bagarres, ou bien d’autres situations encore, réputé surtout pour leur rage impressionnante.

    __________

    La dernière remarque de son ancien élève le replongea dans le passé, lui faisant revoir cette rencontre, qui changea surement le cours de sa vie. Sans lui, sans son idée, le grade acquis aujourd’hui, la réputation, les exploits, tout serait diffèrent, voir même inexistant. Une bénédiction dont le vétéran se rendait bien compte, l’honorant parfaitement, mais n’y revenant jamais de la mauvaise façon. Bien que parfois nostalgique, son esprit ne s’accordait jamais le temps de se poser des questions angoissantes, du style « Pourquoi lui ? », « Pourquoi pas moi ? », préférant voir les choses autrement. Oui, lors de cette mission, son cher ami avait trouvé la mort de ses propres mains, dans un affrontement sans tristesse. Une preuve d’une absence totale d’humanité ? Non, simplement que le caractère du duo ne s’y prêtait pas vraiment, la perte prenait tout un autre sens pour eux. Battant de nature, toutes les situations prêtaient simplement à avancer, quel que soit le malheur qui s’interposait sur leur chemin. Pas de place à la tristesse ou aux remords dans une guerre. Le passé ne pouvait évidemment pas être changé, ce pourquoi la seule solution consistait à aller de l’avant, pour façonner celui-ci au fur et à mesure, avec les erreurs du passé. Un peu comme la notion d’expérience. Cette philosophie trouvait bien sa place dans la phrase favorite de son ancien compagnon défunt, semblant plutôt idiote et fanfaron au départ : « Les héros ne meurent jamais. ». En y repensant, c’était vrai. Mais ce mot héros, ne représentait pas les survivants au final, mais plutôt les sacrifices, qui ne devaient que rendre plus fort les autres, afin de tout faire pour en éviter de nouvelles. Voilà pourquoi, celui-ci disait cela avant chaque combat, non pas par un excès de confiance, mais encourageant ses alliés à ne pas faiblir, quel que soit le danger. Un bon héritage pour les futures générations … Notre homme n’utilisait pas cette phrase de lui-même, cependant elle se retrouvait dans la bouche des nouveaux apprentis, après les histoires transmit a ses anciens élèves, qu’eux même utilisaient. D’ailleurs, celui qui l’accompagnait en ce moment ne l’avait pas encore entendu, un peu trop récent dans ces nombreuses équipes.

    « Senseï ? »

    Suite à cet appel, Takasugi revint à la réalité, après un petit moment de silence à repenser au passé, laissant son regard fixe sur les murs de la bâtisse. Sa peau se concentra plus sur le bandage qui lui couvrait la tête, pour y devenir plus sensible, sur les pensées de son esprit qui allèrent inévitablement sur la seule marque physique restante de Koïta. Il expira lentement, soufflant presque ses paroles.

    « Oh oui, l’époque de la folie ... »

    « Euh … regardez là, il y a quelqu’un qui fait signe … je crois que c’est pour vous … »

    Le ninja d’élite se demanda intérieurement pourquoi son élève semblait si troublé par sa propre annonce, bien que en réalité aucune visite précise ne soit attendu. Sur un petit geste interrogateur, son corps tourna lentement, pour croiser la fameuse inconnue du regard. Le silence. Le temps sembla se figer dans cette rue vide, sans bruit gênant, sans aucune interruption. L’homme d’expérience, connu généralement pour être imperturbable avait bloqué net sur ce moment, à un tel point que même le Chunin à côté de lui n’osait pas dire un mot, ni casser cette échange. Une belle femme, le regard dirigé sur eux, mais comme perdue dans le vide, avec un léger sourire aux lèvres. Pour être charmante, elle l’était oui, de ses longs cheveux roux, son physique attrayant aux formes généreuses, sans être vulgaire, ainsi que sa tenue distingué et très élégante. Visiblement, elle ne montrait aucun signe d’appartenance militaire à un village, ce qui en faisait donc une civile. Mais ce n’était pas cette beauté, ce charme qui troublait le vétéran, il y avait bien autre chose, auquel son esprit ne pouvait placer de désignation précise. Pour avoir déjà rencontré d’autres femmes de cette classe, l’idée du coup de foudre ne tenait pas sa place ici. Pourtant, elle ne lui évoquait rien comme ça, du moins rationnellement. Aucune place dans ses souvenirs. Même pas des nombreuses têtes souvent fréquentées parmi les habitants … Vous savez, cette chose que l’on ressent une fois isolé avec une autre personne, dans un espace clos, qui nous pousse à se rapprocher l’un de l’autre, plus que de rester chacun dans son coin, dans la plus grande solitude. Ce qui, malgré le fait que nous ne sachions rien de l’autre, nous pousse à partir vers lui, pour établir le contacte, simplement pour un besoin naturel de sa propre âme. La situation actuelle s’apparentait bien à cela, un peu différemment mais dans le même principe, ne laissant pas trop le choix à Takasugi, qui ne se retenait pas des découvertes nouvelles. En réalité, cette personne ne lui était pas du tout inconnu, cependant consciemment on corps ne pouvait rien décrire, car pas assez doué dans ce domaine, mais son subconscient percevait bien ces façons familières de bouger, que ce soit une mimique ou un signe, la mémoire ne se limitait pas simplement au visible. Après quelques secondes de silence, à la scruter des yeux, notre homme posa sa main sur l’épaule de son élève, l’air évasif.

    « Je vais voir, continu ton travail. »

    Le laissant derrière, Shinsuke se dirigea lentement vers la femme assise tranquillement sur une caisse de bois. Sa tête restait dirigée vers lui, mais ses yeux n’agissaient pas comme une personne normale, qui aurait fixé son interlocuteur. Elle devait surement être … Avant de débuter quoi que ce soit, le ninja sépara son calumet de ses lèvres pour la ranger, puis ralenti le pas pour se retrouver juste à côté de la demoiselle. Ses pensées se confirmèrent, celle-ci était bien aveugle. Une chose auquel il n’eut aucune réaction particulière dans sa sagesse, pour ne pas la déranger. Finalement, imposant de sa grande taille, l’homme se posa à son tour sur la caisse, à une distance raisonnable de cette curieuse inconnue. Sans hésitation, ni signe de timidité, il entama le premier la discussion.

    « Que puis-je faire pour vous ? »
Revenir en haut Aller en bas
Pandora

❝ Yahaa ! It's
Pandora
in the place ! ❞
Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa

Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa
Messages : 415
Date d'inscription : 19/11/2010
Age : 42
Localisation : Quartier Nord; Iwa.

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Mar 22 Fév - 9:46

Impossible de faire erreur, j'étais bien face à Takasugi. Shinsuke Takasugi. Lorsque j'entendis sa voix à nouveau, implorant une mélancolie surprenante, je ne pus m'empêcher de laisser ce sourire qui ornait mon visage s'élargir un peu plus. L'époque de la folie? Seigneur, qu'il pouvait être cliché, parfois. Pourquoi pas l'époque des ténèbres de l'esprit. Ou de l'ombre de l'âme. Ou même encore, pourquoi pas une jolie petite palabre sur les aléas du destin. Je n'étais pas moqueuse - je n'étais jamais moqueuse de toute manière - mais plutôt empreinte d'un sentiment de joie excessive à l'idée de le retrouver ici, et surtout maintenant. Voir la demeure familiale reconstruite, ou même revoir un membre de ma famille m'aurait fait le même effet. J'étais très attachée à mes souvenirs; et Takasugi et Koïta en étaient. Visiblement, mon signe n'était pas passé inaperçu car la voix d'une autre personne, que de toute évidence je n'avais jamais connu, fit remarquer ma présence. Abruti, ce n'était pas à toi que je faisais signe, c'était au type à côté. Fort heureusement, le shinobi inconnu supposa avec justesse que ce salut ne lui était pas adressé, et grand bien lui en fut. J'écoutais avec une attention toute particulière chacun de leurs mouvements - le moindre souffle, la moindre respiration m'était parfaitement audible - sans perdre mon sourire, moins faux qu'à l'accoutumée. Il n'y avait pas le moindre doute possible, c'était de tout évidence bel et bien ce shinobi avec qui j'avais passé beaucoup de temps durant ma jeunesse. A ne plus pouvoir voir, j'avais développé d'autres capacités pour reconnaître les gens, qui s'avéraient au final bien plus fiables que de se conforter au simple physique de la personne. Après tout, les gens changeaient terriblement; n'importe qui pouvait devenir comme il le souhaitait. Mais certains détails trahissaient bien plus subtilement l'identité réelle d'une personne: une démarche, une allure, une voix, parfois même une expression ou un réflexe obsessionnel. C'était de cette manière que je pouvais affirmer avec certitude que cette personne était bien celle à laquelle je m'attendais. J'étais tout de même plutôt surprise de le retrouver, bien que je ne le montrais pas spécialement. A mes souvenirs, Takasugi avait toujours été un garçon très droit et fier, et il ne valait sans doute mieux pas qu'il apprenne que j'avais quitté Kumogakure pour prêter allégeance à Iwa. C'était le genre de chose qu'il ne me pardonnerait pas, surtout du fait de la haute place hiérarchique que je possédais actuellement. D'un autre côté, pouvait-on réellement me reprocher d'être partie pour défendre mon titre, défendre mon honneur et ma famille, et de n'être jamais revenue dans ce pays d'asile où j'avais vécu dans des conditions de vie misérables? Et puis de toute façon, nos deux pays étaient alliés, maintenant. Qu'est ce que ça pouvait foutre que je sois de l'un, où de l'autre?

Mon ancien coéquipier s'avança vers moi, avant de venir s'assoir sur la caisse, restant toutefois distant. Rien de répréhensible; plutôt compréhensible même. Comment aurait-il pu se rappeler de moi, après tout ces changements? A moins qu'il soit devenu aveugle lui aussi, cela me semblait plutôt peu probable. Je lui souris un peu plus, mais en sentant que l'anneau de métal froid que j'avais, perçant l'intérieur de ma lèvre supérieure, était visible, je perdis immédiatement cette douce mimique que je montrais peu ces derniers temps. Je n'aimais pas montrer ce bijou. C'était une partie de moi-même, et me dévoiler me déchirait toujours un peu le cœur – bien que scientifiquement parlant, il n'y avait rien du tout à déchirer dans ma poitrine. Je tournai le visage en direction de Takasugi, remettant un peu mieux en place mon châle brun afin de masquer mes larges cicatrices qui aurait trahi le fait que j'étais bel et bien moi aussi une kunoichi malgré mon abandon très tôt au sein de l'équipe que nous formions. Brisant le silence pesant, il finit par s'adresser à moi, de sa voix tout aussi assurée qu'elle l'avait été il y a des années de cela.

« Que puis-je faire pour vous? »

Oh, je ne m'étais pas trompée alors; il ne se souvenait plus de moi. Bah, tant pis, je n'avais pas envie de jouer aux devinettes avec lui. Après tout, nous avions des souvenirs en commun, ça aurait été un simple gâchis de vouloir jouer à la femme mystérieuse qui sait tout de vous, et dont on ne sait rien. Hm... Enfin si, justement. J'étais partagée entre l'envie de discuter avec lui – c'était une personne très intéressante, et je ne pouvais qu'espérer que le temps ne l'avait pas aigri – et la crainte qu'il se montre trop curieux sur ce que j'avais pu faire depuis mon départ. De toute évidence, l'un n'irait pas sans l'autre, et cela me peinait quelque peu. Je ne voulais pas gâcher des retrouvailles aussi théâtrales que celles ci pouvaient l'être. D'une voix posée, dénuée de toute animosité, je finis par lui répondre.

« Ravie de te revoir, Takasugi. Cela fait vraiment longtemps. »

Moi qui ne voulait pas jouer à ce jeu là, je devais avouer que je savais choisir mes mots. Bah, de toute manière, je n'avais jamais été très douée pour discuter avec les autres. Je ne parlais qu'avec mon corps; et aussi sous-entendu que cette phrase pouvait paraître, elle s'avérait exacte: j'étais plus à l'aise pour dialoguer en frappant et en changeant de forme qu'avec des mots.

« Alors, que deviens-tu? Je n'aurai pas cru que tu serais toujours dans ce village, hein... M'enfin, pas de nouvelles, bonnes nouvelles, comme on dit. »

Revenir en haut Aller en bas
https://naruto-no-tenchi.forumactif.org/
Shinsuke Takasugi

❝ Yahaa ! It's
Shinsuke Takasugi
in the place ! ❞
Corne d'or de Kumo

Corne d'or de Kumo
Messages : 152
Date d'inscription : 10/02/2011

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Mar 22 Fév - 15:41

    La raison et le cœur en conflit. Une situation plutôt déroutante pour une personne habitué à agir de ses instincts avec les aléas du hasard, sans jamais trop s’attarder sur les sujets inutiles. Pas que cette rencontre le soit, bien au contraire, mais simplement que l’incompréhension total le dominait sur son emballement soudain. Pour l’instant, cela ne représentait pas encore une faiblesse, ni une excuse pour quelconque relâchement, simplement une affaire à résoudre. L’attitude de ninja demeurait encore dans son approche, plutôt professionnel dans ses paroles, sur un fond de serviabilité habituel. Cette façon de faire évitait ainsi tout malentendu, dans le cas où cette femme s’avèrerai être qu’une simple inconnue sans aucun lien avec le concerné, mais aussi de ne pas encore se dévoiler personnellement. Une décision de se préserver totalement justifié par le manque d’information sur sa rencontre et surtout que sa demande soit adressé à lui et pas son collègue. Dans sa jeunesse, les choses auraient été bien plus différentes, notre homme d’expérience ce serait laissé une curiosité indiscrète, dans l’imprudence d’un débutant, pour venir aborder cette demoiselle sans passer par quatre chemin, en lui demandant directement ses origines, son identité, de manière surement brutale. Une facette du personnage qui n’avait pas vraiment disparu mais seulement enfoui en lui, pour de nombreuses raisons. L’âge et l’expérience ne permettaient pas de se perdre dans l’envie et la folie, puisque tout évoluait, que ce soit l’environnement et les responsabilités, ou encore la puissance, et bien d’autres facteurs encore agissant comme un frein à une certaine période de la vie pour rester ensuite tel une clef de voute caché scellant une boite. Peu de soldats des nouvelles générations pouvaient se vanter d’avoir assisté à l’ancienne fureur de leader que dégageait notre homme, ni cette rage saine, qui le poussait à faire respecter sa justice sur son passage. Pour cause, la situation assez calme du village depuis déjà un bon bout de temps, puisque actuellement, sa deuxième tenue associée à cette facette ne ressortait plus qu’en temps de guerre et d’extrême urgence, aussi par les contraintes de son évolution. Chaque ninja le remarquait en montant de grade, en disant adieu à des camarades, en voyant d’autres personnes mourir en des circonstances cruel, le métier ne laissait guerre place aux héros comme les enfants se l’imaginaient. Ce pourquoi, ici Takasugi semblait très calme et sage, presque gentil. Le temps que mit la charmante demoiselle à répondre, si courte soit-il, lui sembla comme une éternité intérieurement, toujours inconsciemment à la recherche d’un souvenir quelconque, pouvant corréler avec sa vision. Mais là, un détail le perturba totalement. Son unique œil visible scruta son visage de façon concentré, jusqu’à bloquer sur un petit bijou, rien de bien extraordinaire dans la vie courante, mais là … une chose bien présente dans ces souvenirs, ancré sur cette image, celle de Ketsueki Etsuko. Oui, le troisième membre de son ancienne équipe de Genin, la jeune fille qui due arrêter la voie de ninja pour des problèmes dont lui-même ignorait la nature. Non … pouvait ce être-elle ? Le doute s’empara totalement de l’esprit du vétéran, qui ne sut pas vraiment réagir sur le moment. D’ailleurs, la demoiselle avait arrêté cette expression pour cacher le bijou, peut être volontairement. Mais le coup, rien n’était clair pour notre homme. Une hallucination ? Juste une envie de retrouver la vrai Etsuko ? Impossible de savoir. À peine le temps de réfléchir qu’une reponse vint à ses oreilles, encore plus étonnante.

    « Ravie de te revoir, Takasugi. Cela fait vraiment longtemps. »

    Elle le connaissait … enfin, son nom sortit de ses lèvres, de manière assez familière sur le cours de la phrase. Le doute persistait tout de même, pour ne pas dire qu’il ne la croyait pas, cependant ça remontait à tellement longtemps, et comme ça, si soudain … Après tout, sa réputation pouvait aussi y jouer quelque chose. Une réticence qui trouait sa place dans le physique de l’inconnue, qui n’avait vraiment aucun rapport avec cette jeune fille du passé, au temps où Koïta vivait toujours. Shinsuke possédait une mémoire visuelle assez fiable pour pouvoir expliquer cette méfiance, avec en plus, son expérience. Les espions ne prenaient jamais de vacances … De l’extérieur, le ninja d’élite haussa simplement un sourcil, l’air étonné dans le regard, masquant bien toute la réflexion entamé par son esprit. Respectueux, il laissa la discussion avancer encore un petit peu.

    « Alors, que deviens-tu? Je n'aurai pas cru que tu serais toujours dans ce village, hein... M'enfin, pas de nouvelles, bonnes nouvelles, comme on dit. »

    Un échange si banal pour elle … pourtant, son identité resta toujours masquée, subtilement, en la considérant comme acquise pour son interlocuteur, un effet surement volontaire. Sur le coup, Takasugi leva sa main lentement pour arranger le bandage autour de sa tête, toujours en fixant celle qui disait le connaitre, comme pour communiquer à son ami Koïta l’étrange découverte du jour. La caisse servant de support aux deux adultes n’étaient pas très confortable, cependant cela n’avait que peu d’importance sur les émotions du moment, du moins du coté de notre homme. Avant de continuer, il détourna les yeux à peine quelques secondes pour voir son élève qui les observaient depuis tout à l’heure curiosité, chose qui stoppa rapidement son envie, intimidé par son ancien Senseï. Se reprenant, le vétéran revint sur la scène pour continuer, ayant décidé d’agir comme si il s’agissait bien d’elle.

    « Longtemps … Si seulement tu es … »

    Neutre sur le coup, le Kumojin marqua une petite pause pour souffler discrètement, tournant sa tête devant lui, déterminé à lever le voile, et surtout découvrir une longue partie de ce qui aurait pu être aussi son histoire. Le ton employé changea un peu, présentant un petit fond de regret sur sa situation. En cas d'erreur, ce serait un peu idiot ... mais cela ne l’arrêta pas dans son élan.

    « Oui … J’avance, depuis tous ce temps, sans nouvelles de toi, Etsuko. Tu as beaucoup changé … »


Dernière édition par Shinsuke Takasugi le Sam 19 Mar - 10:31, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Pandora

❝ Yahaa ! It's
Pandora
in the place ! ❞
Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa

Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa
Messages : 415
Date d'inscription : 19/11/2010
Age : 42
Localisation : Quartier Nord; Iwa.

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Mar 22 Fév - 17:03


    Très perspicace, de toute évidence. Takasugi n'avait pas perdu de sa superbe. J'étais soufflée de la vitesse avec laquelle il avait pris compte de qui j'étais. Cela me faisait étrange de me faire de nouveau appeler par ce nom, tant j'étais devenue une toute autre personne – d'abord depuis la mort de mon frère jumeau, puis par ma rédemption après des années d'horreur – que cette petite fille frêle et complètement perdue. Curieuse, je me demandais ce qui avait pu me trahir; où du moins, lui ramener le souvenir de ma personne à l'esprit. Cette simple familiarité avec laquelle je lui avais adressé la parole n'était sûrement pas l'élément qui lui avait permis de trouver. M'enfin,, cela m'importait guère: s'il se souvenait d'Etsuko, il ne savait rien de ce qui s'était passé après, et en l'occurrence, je pouvais lui mentir sans la moindre crainte qu'il oppose d'autres informations à mon histoire. Je n'avais pas du tout envie de lui révéler que j'avais trahi ce village, je ne voulais pas non plus lui avouer que j'étais maintenant une kunoichi d'Iwa. Et surtout, je ne voulais pas qu'il sache combien de vies innocentes j'avais pu détruire. La mort pour un pays était une chose, mais l'homicide en était une autre. Quelle justification répréhensible que de simplement vouloir se nourrir? Mes habitudes alimentaires étaient bien trop controversées pour que je lui en fasse part. D'un geste nerveux, je remis en place ma longue frange afin de mieux masquer mes yeux éteints de son regard; comme pour me cacher de lui, masquer mes mensonges et mes plus abjectes conduites. Ces retrouvailles ne méritaient pas vraiment d'être salies pour d'aussi futiles choses qu'un prétendu honneur qui au final n'avait aucune représentation exacte. Il y avait trop peu de temps à vivre pour le souiller. J'étais cependant amusée par son doute au sujet de mon identité, et nul doute que j'aurai pris un grand plaisir à me faire passer pour une autre... Si le mensonge n'avait pas été de taille.

    « Bien sûr que c'est moi. »

    Ma voix avait une intonation très douce, comme une petite fille hésitante qui aurait tenté un vain mensonge sans queue ni tête pour ne pas se faire réprimander par ses tuteurs. Etsuko... J'avais l'impression qu'elle était contente qu'on parle d'elle. Un nouveau sourire se dessina sur mes lèvres, subtilement; je n'aimais pas sourire autant en si peu de temps, d'autant plus vu la situation dont je venais de sortir. C'était malsain, et ça ne me ressemblait guère: j'étais connue pour mon absence totale de compassion – oui, enfin, selon les shinobis d'Iwa, parce que je faisais tout pour agir comme telle – et pour mon cœur de pierre. Je me redressai un peu plus, me tenant droite. C'était plus fort que moi, je ne pouvais m'empêcher d'agir de manière hautaine, et ce surtout depuis ma nomination en tant que Gardienne du Secteur Nord. Après tout, je devais imposer le respect, les gens aimables n'arrivaient à rien. Je baissai légèrement la tête, comme pour pallier à mon comportement peu adapté à la situation, avant de reprendre la parole.

    « J'aimerais pouvoir en dire autant de toi, mais je crains que cela ne soit difficile... Enfin, que veux-tu. C'est comme ça. Je suis ravie que tu « avances » en tout cas, même si je n'étais pas très inquiète à ce sujet. »

    En effet, j'étais d'une sincérité farouche avec lui. Jamais je ne faisais allusion à ma cécité; peut-être le fait qu'il m'aie connue borgne facilitait ce genre de paroles, dénuée de tout apitoiement; plutôt au contraire lancées sous le sigle de l'humour. Oui, je n'avais pas d'humour, où alors un humour très particulier. Et alors? Je remis en place mes longs cheveux, aux boucles soignées, qui s'étaient étaient encore une fois mises en vrac par le vent. J'étais terriblement curieuse de savoir ce qu'il lui était arrivé depuis tout ce temps, mais il m'était purement impossible de lui montrer ouvertement: par principe, s'il me le racontait, je n'avais pas à rechigner pour lui parler de moi-même. Et sincèrement, j'avais tout, sauf envie de lui parler de ma vie. La brise soufflait un peu plus sur les lieux, faisant voltiger le « tissu » de ma longue robe dans un troublant ballet, sans un instant laisser apparaître mes longues jambes aussi blanches que porcelaine. Inutile qu'il puisse voir mes balafres. J'écoutais le vent murmurer en froissant les tissus délicats, avant de remarquer un petit couinement. Typique, ça. C'était le genre de bruit que l'on entendait partout dans les quartiers mal famés du village, pour la simple raison qu'il y avait beaucoup de nourriture là bas. Je tournai la tête dans la direction du petit couinement: cela venait visiblement de derrière la caisse où nous étions installés. Je n'étais pas une jeune femme très sensible au bonheur ou au malheur des animaux -non, vraiment, j'en avais rien à battre – mais je n'aimais pas trop les rats. Trop vecteurs de maladies. Je sortais d'une hospitalisation très récente, et je n'avais pas envie d'y retourner, d'autant plus que j'y étais extrêmement sensible. Je pris un léger appuis sur la caisse avant de descendre, me tenant droite face à mon ancien coéquipier.

    « Ça t'ennuierait qu'on bouge? Enfin, personnellement, je ne resterais pas ici Je n'aime pas trop les rats. »

    Je remis nerveusement ma frange en place; tandis que, comme s'il m'avait entendue, le charmant petit rongeur sortit de sa cachette. Le bruit de ses pattes courant sur le bois me faisait horreur.
Revenir en haut Aller en bas
https://naruto-no-tenchi.forumactif.org/
Shinsuke Takasugi

❝ Yahaa ! It's
Shinsuke Takasugi
in the place ! ❞
Corne d'or de Kumo

Corne d'or de Kumo
Messages : 152
Date d'inscription : 10/02/2011

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Mar 22 Fév - 20:28

    Un point de rupture. Oui, ce fut le cas quand la demoiselle assise à côté de lui confirma son identité. Presque le même effet que lorsque le médecin vous annonce que votre camarade s’en sortira vivant, après des mois et des mois d’attentes de sa guérison. Sauf qu’ici, c’était bien plus de vingt bonnes années … Notre homme s’y prêta plutôt facilement sur le moment, au vue du naturelle de ses paroles, son corps expulsa, dans un frisson des plus humains, la plus grande partie de l’incertitude qui l’habitait. En fait, l’hésitation de tout à l’heure lui servait aussi de protection en quelque sorte, puisque son âme ne se confrontait pas directement à la réalité, avec la possibilité que c’en soit qu’une blague, après lequel tout redeviendrait normal. Une sensation non gênante, ni agréable d’ailleurs, mais simplement étrange, qui troubla pas mal son sens du touché sur l’instant. Sa peau, légèrement plus chaude, lui donnait l’impression de supporter sa tenue comme plus lourde plus qu’autre chose, pouvant même la décrire sans la voir en chaque point. Heureusement, cela passa rapidement pour le faire revenir sur la situation, cependant sous l’émotion il eut une réaction spontanée. Son bras, posé auparavant sur le bois de la caisse, se leva lentement, un peu hésitant, pour s’approcher peu à peu de la charmante femme, la main ouverte comme pour saisir quelque chose. Surement qu’à cet instant, en son unique œil exposé à la vue des gens, l’image de la jeune fille d’antan vint se poser sur elle, formant presque une sorte « d’hallucination ». Le geste n’alla pas jusqu’au bout, s’arrêtant à quelque centimètres d’elle, peut-être trop proche pour passer inaperçue. Sur le même instant, ses lèvres mimèrent un mot, dans le plus grand des silences, simplement son prénom : Etsuko. L’austérité acquise avec le temps, surtout envers les inconnus susceptible d’être dangereux, n’y changea pas grand-chose. La petite tentative fantaisiste et symbolique venait directement de son cœur, du jeune ninja plein de volonté qui sommeillait en lui, désirant plus que tout de la retrouver, même sans éléments prouvant la véracité de ses dires. Le lien entre Koïta et lui, son passé, ainsi qu’une personne importante. La rêverie ne dura que quelques secondes cependant, la nouvelle facette du ninja reprit le dessus sur son attitude pour ranger cette main en la ramenant vers lui, reprenant une expression plus neutre, à l’écoute de sa partenaire. L’effet de surprise étant passé, un autre sujet surgit dans son esprit, plus poignant et fragile, qui ne devait pas être abordé n’importe comment. Mais, la demoiselle prit le pas sur lui.

    « J'aimerais pouvoir en dire autant de toi, mais je crains que cela ne soit difficile... Enfin, que veux-tu. C'est comme ça. Je suis ravie que tu « avances » en tout cas, même si je n'étais pas très inquiète à ce sujet. »

    Mince … sa dernière remarque avait été une gaffe, pour lui qui ne voulait pas appuyer sur ce point de cette façon … Remarquant son erreur, Takasugi exprima sa petite gène par un « Ah » plutôt discret, perdue dans un soupir. Par la suite, son regard s’affina comme pour réfléchir tout en gardant le problème devant lui, le seul œil visible mis clos, dénué de toute nonchalance. Les paroles ne pouvaient rien changer à sa situation, comme l’exprimait ses lèvres, dans une tournure plutôt ironique, preuve tout de même d’une force de caractère. Notre homme ne pensa pas à remédier à tout sur le moment, ni changer le monde, comme ce serait imaginé l’ancien Chunin du passé, mais simplement lui montrer que d’autres moyens existaient, sans que ce soit une gêne. Sur le coup, il plongea l’une de ses mains à l’intérieur de son Kimono, au niveau qui exposait le plus son torse, pour y chercher sa poche intérieur, où son calumet avait atterri afin de le reprendre en main. Un accessoire plutôt rare, réservé aux personnes encore plus âgé que lui, qui ne le quittait jamais. Contrairement à la forme général, celui-ci était long et fin, bien plus chic et élégant, servant presque de décoration. Une fois trouvé, l’homme d’expérience retira sa main de sa tenue pour la poser sur ses jambes, tout en jouant de l’objet, l’air expert et habitué. Pourtant, on ne le voyait l’utiliser que très rarement pour fumer vraiment, chose qui ne le tenait pas à cœur à vrai dire. Simplement dans ces moments-là … La petite intention ne s’en tenait pas seulement à lui montrer l’accessoire non, Shinsuke continua en préparant avec peu de matériel l’intérieur du calumet, en y entassant la substance à consommer, d’un geste rapide et habitué. À côté, elle devait tout entendre, peut-être trop légèrement pour s’y attarder vraiment, mais cela empêcha au moins de rendre le cours silence du moment gênant. L’utilisation du calumet n’était pas ici due à une nécessité personnel de la part de notre vétéran, que ce soit le stress ou bien la surprise, mais simplement le faire remarquer à Etsuko, pour lui montrer ses changements, en contournant le chemin visuelle. Déterminé et sûr de la solution provisoire venue à son esprit, le vétéran attrapa le calumet d’une manière différente, posé sur sa main en longueur, la tige s’appuyant sur la paume, ainsi que la tête coincé entre son index et son majeur. Une façon de le tenir particulière et distinguée, contrairement aux amateurs qui se contentait de s’en servir comme le ferai un enfant, avec l’un de ces objets festifs sonore bien connu. La fumée commença peu à peu à se rependre dans l’air tout autour, sous l’action du souffle dégagé par ses lèvres, sans encore atteindre Etsuko. Soulagé d’avoir terminé rapidement, Takasugi relâcha cette expression dans son regard, pour avoir l’air plus ennuyé, aux futurs annonces du genre à faire encore … La mort de Koïta … Le fait que ce soit lui … La présence du bandage … Cependant, la brise naturel du village vint les frapper, accélérant le pas en sens contraire, pour faire échouer sa première tentative. Surprit, l’homme leva le regard presque au même moment que l’arrivé du vent, toujours le calumet en bouche, le tissu souple de son Kimono ondulant dans le vide. Celui-ci venait simplement de balayer la douce odeur du tabac, bien diffèrent et plus raffiné de la consommation habituel, empêchant ainsi la charmante demoiselle de l’apprécier … Une situation idiote qui trouva sa réponse en un soupire, interrompu par l’agitation d’Etsuko. Visiblement, elle avait repéré quelque chose, un petit couinement imperceptible, sauf par ses autres sens plus développés face à l’absence de sa vision. Sans attendre, elle descendit des caisses, comme ayant compris de quoi il s’agissait. Un trouble fait empêchant de continuer la discussion tranquillement … L’autre main à la ceinture, prêt à agir, l’homme dégaina rapidement un Kunaï à la sortit du rongeur, la faisant tournoyer autour de son doigt, pour empaler directement la petite bête sur la caisse. Mais … il s’arrêta rapidement dans son geste, regardant la petite bête avec mépris et dégout, simplement pour ne pas se salir les mains maintenant. Heureusement que la femme vint interrompre le tout pour une autre proposition.

    « Ça t'ennuierait qu'on bouge? Enfin, personnellement, je ne resterais pas ici Je n'aime pas trop les rats. »

    Shinsuke acquiesça, rangeant son Kunaï, pour finalement descendre de la caisse peu confortable, afin d’atterrir sur ses sandales. Par la même occasion, le Kimono formé tout à l’heure par le coup de vent s’arrangea de lui-même, dévoilant sa posture droite et imposante, accompagné maintenant de son calumet. Après un regard vif pour revoir le maudit rongeur, notre ninja s’approcha de sa partenaire, l’air plus détendu.

    « Pourquoi pas. Tu veux marcher un peu ? »

    Spoiler:

    Continuant dans son élan, il fit encore quelques pas pour se retrouver aux côtés d’Etsuko, dans la position adéquate. En tout Gentleman, sans autres formes de prétention, l’homme glissa délicatement sa main dans la sienne, pour la relever à son niveau, afin de la poser par la suite sur son autre bras tourné directement face à elle, comme simple proposition. Un geste exécuté lentement, étape par étape, pour ne pas la surprendre, et chasser toutes intentions mauvaises ou étranges. Cela cachait plusieurs but en réalité, pour l’aider dans sa marche à cause de sa cécité premièrement, ainsi que lui faire sentir le contact de sa peau et ses vêtements, pour que celle-ci puisse se faire une idée des quelques changements extérieurs du temps sur sa personne. D’ailleurs, lui aussi fut déstabilisé en amenant ses doigts sur le revers de sa main, redécouvrant complètement son amie d’antan. Il n’avait rien perdu de son côté protecteur, même avec son caractère d’enragé de jeunesse, les petites attentions ne s’étaient pas envolés … Comme ça, Etsuko pouvait au moins s’imaginer sa tenue, peut être en tâtant le long de son bras pour y trouver les motifs de papillons, légèrement incrusté dans le tissu, ainsi que d’autres détails. Une condition assez difficile à supporter … Ne se laissant pas emporter par ce sujet, pour ne pas elle-même encore plus, Shinsuke prit une voix légèrement amusé, surtout pour le comique éventuel de son geste peut être trop dépassé, l’assumant tout de même.

    « Comme il se doit pour une charmante femme, si celle-ci veut bien m’accompagner. »

    Souriant du coin des lèvres, le vétéran la laissa s’installer tranquillement, immobile, puis confirma la position pour commencer à marcher à allure réduite, suivant plus celle d’Etsuko, sans la gêner. Un moment appréciable, le sortant un peu de toute cette image de soldat puissant expérimenté que tout son corps devait arborer constamment. Là, on aurait simplement pu le dire homme, sans lui associer aucun autre mot. Il en profita tout de même, après quelques pas pour se découvrir l’un l’autre, pour reprendre le fil de la discussion, tout en écartant le calumet de ses lèvres.

    « Alors … tu es en visite à Kumo ? »


Dernière édition par Shinsuke Takasugi le Mer 23 Fév - 15:12, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Pandora

❝ Yahaa ! It's
Pandora
in the place ! ❞
Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa

Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa
Messages : 415
Date d'inscription : 19/11/2010
Age : 42
Localisation : Quartier Nord; Iwa.

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Mer 23 Fév - 12:04

Dire que Takasugi n'avait pas changé était une erreur. Une erreur qui pourtant s'obstinait à demeurer au sein de mon esprit, tant je refusais d'admettre que les choses pouvaient évoluer et changer. Bien sûr qu'il était devenu quelqu'un d'autre, c'était évident, mais je ne pouvais me résigner à accepter cette vérité. Je le voyais toujours comme ce gamin farouche, ce gamin volontaire au profil de leader-né, déterminé et volontaire. Le fait de ne pouvoir le voir me confortait d'autant plus dans cette idée là: j'étais persuadée que si je n'avais pas été confinée à vivre dans l'obscurité la plus totale, j'aurai sûrement mieux accepté ces changements effectifs; mais maintenant, je n'avais d'autre solution que le toucher pour réaliser à quel point il avait pu changer. Chose qui était donc impossible à envisager, étant donné que je n'étais pas spécialement tactile - au même titre que bavarde, d'ailleurs. A croire qu'il resterait bien définitivement ce gosse dans mon esprit. Ces pensées m'auraient presque arrachées un sourire si je n'avais pas remarqué son geste, bien que discret. En vérité, je ne savais pas que penser de cet acte: une envie, une tentative, un message, un réflexe? Aucune idée. Je n'étais pas une experte en relations humaine, j'étais d'ailleurs même assez nulle à ce sujet et tirait trop rapidement de mauvaises conclusions sur les rares personnes avec qui mes rapports étaient plus développés que de simples rapports hiérarchiques. Mieux valait-il sans doute que je considère ce geste comme une simple... Comment dire? Obsession? Ce n'était sans doute pas le mot, mais je me comprenait seule. Alors que j'étais debout, je le sentis attraper ma main, pour la poser sur son bras et me permettre de me tenir à lui -sans pour autant que je passe pour une assistée. D'accord, je devais avouer que le petit garçon était devenu galant et maniéré. Ce contact me permit du même coup de prendre un peu mieux conscience que ce n'était justement plus ce petit garçon. Au même titre que mon ouïe s'était extrêmement développée, mon sens du toucher en avait fait de même, et je ne pus constater qu'une seule chose: il avait grandi. Non, ce n'était plus ce gamin, Koïta n'était plus là, pas plus que la petite Etsuko. De cette si fière équipe d'antan ne restaient que des ruines, des décombres; mais surtout des souvenirs bien difficiles à effacer de ma mémoire. Nous avions changés, le temps s'écoulait, et il était impossible de revenir en arrière. Je retins un léger soupir de mélancolie, n'aimant pas m'attarder sur le passé, et préférai me tenir à lui, détaillant un peu mieux sa personne. Il était grand, maintenant. La même taille que moi. Enfin, cela ne changeait pas vraiment, je n'étais pas une unité de mesure très fiable du fait que j'étais en mesure de modifier ma taille à volonté. Du bout des doigts, discrètement, j'examinai rapidement sa tenue -oui c'était impoli. Mais je pouvais me permettre quelques impolitesses avec lui. Après tout, nous n'étions pas vraiment deux inconnus, ni maître et élève. Impossible de définir les liens qui nous unissaient; et tant mieux. Il était Takasugi, j'étais Pandora -bien qu'il l'ignorait. J'écoutais ses paroles, prononcées comme s'il voulait s'amuser. Cela me faisait plaisir qu'il me parle ainsi, car je n'aurai pas vraiment apprécié qu'il joue de ses airs supérieurs sous prétexte qu'il avait continué la voie de l'enseignement ninja et que moi non. Cela aurait été d'une ironie mauvaise d'ailleurs, du fait que j'étais sans doute bien mieux gradée que lui, contre toute attente.

« Venant de toi, j'accepte avec plaisir. »

Cette attention me touchait; j'avais l'impression de revoir ma famille par des paroles telles que celles ci. En vérité, j'aurai donné très cher pour leur parler à nouveau, bien que cela me fusse impossible: nous étions condamnés à disparaître. Mais je le vivais plutôt bien. A mes côtés, Takasugi commença à faire quelques pas, et j'accompagnai sa démarche, touchée par cette délicate attention: c'était bien plus agréable que de bondir partout où de devoir courir avec ces chaussures. Il prit la parole à nouveau, me demandant subtilement ce que je faisais dans ces lieux. J'étais hésitante quand à ma réponse, je n'avais pas spécialement envie qu'il remarque que je n'avais rien à foutre dans ce village et que j'aurai du depuis longtemps repartir à Iwa. Mieux valait-il mentir. A quoi ressemblait la vie de ces femmes civiles, après tout? Rien de bien incroyable... Elles s'occupaient de leur logis, de leurs gosses, de leur mari. Bon, visiblement, je n'allais pas pouvoir sortir un si gros mensonge: pour peu qu'il décide de s'inviter dans ma pseudo-demeure, j'étais grillée. Je préférai jouer la carte de la neutralité.

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Remeber02

« Balade matinale, oui. Il faisait si bon ce matin que je n'ai pas pu m'empêcher de sortir et d'aller marcher un peu. »

Je lui adressai un sourire polie, le cœur battant. Intérieurement, je le suppliais de ne pas s'intéresser plus que ça à ma vie; mais de toute évidence, je ne pourrais influer sur ses paroles. Dommage, vraiment, ça me peinait de lui mentir. Avec désinvolture, je levais la tête vers le ciel, respirant l'air frais du matin... En oubliant les évènements qui s'étaient passés précédemment. La sanction de cet oubli fut immédiate: je fus prise d'une quinte de toux douloureuse, qui me brulait de l'intérieur comme elle l'avait fait auparavant. Cachant de ma main libre ma bouche, je finis par baisser la tête à nouveau, encore terriblement vexée de la situation dans laquelle j'avais pu me mettre; mais je n'en laissais rien paraître et pris la parole avant que Takasugi ne puisse le faire.

« Et toi? Tu maltraitais encore tes anciens élèves? Les pauvres, tu dois leur faire faire des cauchemars. »

Je ris doucement, un rire faux, un rire complètement feint, bien que je tentais de faire paraître ça comme de l'ironie. Après tout, comment percevoir autrement cette fausse moquerie que comme de l'ironie?
Revenir en haut Aller en bas
https://naruto-no-tenchi.forumactif.org/
Shinsuke Takasugi

❝ Yahaa ! It's
Shinsuke Takasugi
in the place ! ❞
Corne d'or de Kumo

Corne d'or de Kumo
Messages : 152
Date d'inscription : 10/02/2011

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Mer 23 Fév - 21:51

    Sa proposition incertaine avait trouvé une réponse positive, ce qui créa déjà une certaine complicité avec sa partenaire, un détail appréciable pour la suite de cette rencontre importante. Un tournant dans sa vie ? Une désignation plutôt exagérée, mais pas tant que ça en connaissant sa vie, qui ne révélait plus trop de surprises personnelles. Prendre du grade, avancer sur son chemin, résister et survivre, ces buts uniques et évidents en début de carrière mettaient simplement davantage l’usure du temps en avant. Il arrivait toujours un moment où le milieu si familier d’un ninja disparaissait, peu à peu, laissant place aux nouvelles histoires. Un principe naturel et logique, qui se heurta bien à notre homme sur le moment. Pour lui qui traversait tableau sur tableau, de nouveaux environnement avec de nouveaux visages, sa génération initiale vint comme le frapper violement avec l’arrivé d’Etsuko, tel un livre, rangé au plus haut d’une étagère, que l’on devait rouvrir pour se remémorer de ses débuts. Sur le coup, la pensé même de le refuser pour continuer normalement lui traversa l’esprit. Mais le ninja n’était pas lâche. D’ailleurs, les paroles de la demoiselle le réconfortèrent quelque part, lui « réservant » ce plaisir. Non que ce fusse une appréciation personnelle et possessive, mais simplement de la bonne évolution qu’elle avait suivi depuis tous ce temps. Polie, douce et compréhensive, depuis le début Takasugi découvrait une toute nouvelle Etsuko. Une vraie femme, que ce soit sur le plan vestimentaire ou mental. Son initiative aurait très bien pu tourner au vinaigre, du moins sur la moquerie grossière, chose qui ne s’avérait pas de bon gout pour notre homme, qui savait très bien réagir face à une telle attitude. Un bon point qui préserva un sourire sur ses lèvres, léger mais constant, signe du bien être en sa compagnie. Dans le fond, cela restait tout de même étrange, en prenant en compte les circonstances et surtout la coïncidence de croiser leurs chemins, d’agir un peu comme si jamais rien ne s’était passé, en reprenant simplement là où l’histoire s’était arrêter. Une manière que débuta Etsuko par sa première approche, et que respecta notre ninja par la suite. Cela se fit aussi sentir dans sa question, des plus naturelles, cachant une demande discrète de sa venue ici. Avant d’entendre ses explications, son regard se posa quelques secondes vers l’avant, dans cette rue plutôt vide, surplombée sur les côtés des piques de montagnes qui abritaient divers installations, l’air d’avoir remarqué quelque chose. Un semblant de bruits de pas, indiquant une course pressée et désorganisée, totalement indiscrete. Ce ne pouvait être un ninja. Le tournant au bout du chemin, plutôt proche maintenant, l’empêchait de voir la source de cette approche. Toujours d’alerte, Shinsuke revint sur sa partenaire de marche pour l’écouter, en rapportant par la même occasion son calumet sur ses lèvres pour y aspirer un coup, afin d’alimenter la petite braise tout au bout. La nicotine faisait déjà effet, apaisant en quelque sorte son esprit et son corps, remarquable au touché à ses muscles plus décontractés qu’à l’habitude. La demoiselle ne n’avait pas encore remarqué à l’odeur dégagée par le tabac, surtout à cause de sa chance et le vent, mais maintenant, elle pouvait le sentir d’un autre moyen. Quand celle-ci prétexta s’être engagé en ces lieux par une simple envie de balade matinale, à cause du beau temps, notre homme leva immédiatement la tête vers le ciel, l’air un peu ébahi, pour l’apprécier de lui-même. En fait, depuis le début de la discussion, ce détail passa au second plan, assez futile. Le ciel de Kumo semblait plus généreux aujourd’hui, à ces justes dires. À peine quelques secondes plus tard, celui-ci répondit comme continuant la remarque.

    « C’est vrai, c’est une bonne journée aujourd’hui … »

    Astucieusement et subtilement, elle ne lui dévoila rien en fait, sauf une information presque impersonnelle, à prendre comme vérité. Le vétéran n’eut vraiment de choix, s’y accordant simplement. La fumée blanchâtre tourbillonnant sur elle-même vint l’interrompre dans sa toute petite rêverie, passant devant ses yeux dans son ascension vers le ciel. L’éventualité du mensonge resta inévitablement présente au fond de lui, bien cachée dans un coin. Méfiance ou habitude, celle-ci se résorba quelques peu avec le sourire d’Etsuko. Pour voir cela, l’homme d’expérience inclina la tête, restant toujours à la même hauteur, pour finalement adoucir son expression nonchalante et incertaine. Elle aussi, répéta le même geste, comme si à ces moments, les deux personnes partagèrent la même réflexion, dans le doute … Sauf que là, la charmante femme toussa à plusieurs reprises, assez violement dans l’impression de notre ninja, qui réagit tout aussi rapidement en portant sa deuxième main sur son épaule, ne pouvant rien faire avec l’autre. Sur le mouvement brusque, le Katana attaché du côté gauche de sa ceinture buta contre sa cuisse, clinquant dans le fourreau, faisant ainsi bien remarquer sa présence. Takasugi ne le ressentit même pas, plus concentré sur les maux de sa partenaire, l’air inquiet. Son esprit forma rapidement un lien entre la santé, et les raisons mystérieuses de l’abandon du métier de ninja de la jeune fille du passé. Avant même de pouvoir faire une quelconque remarque, elle se reprit pour enchainer encore, comme si de rien n’était.

    « Et toi? Tu maltraitais encore tes anciens élèves? Les pauvres, tu dois leur faire faire des cauchemars. »

    Visiblement, elle ne voulait pas trop revenir sur ses malheurs, du moins par supposition, ce qui était plutôt compréhensible. Le Kumojin hésita de plus en plus, a lui aussi dévoiler les parties sombres et dramatiques du passé. Finalement, continuer cette rencontre comme ça ne serait pas plus mal. Masquant l’inquiétude de tout à l’heure, il adopta un sourire marqué sur ses lèvres et baissa la tête tout en fermant ses yeux. Cette ironie faisait référence à la scène de tout à l’heure, avec son ancien élève, ce qui l’amusa grandement au fond. Après avoir partagé le rire d’Etsuko, il entama un semblant de réponse, qui se vit coupé rapidement.

    « Ehh … ce n’… »

    Les bruits de pas de tout à l’heure, oublié quelques instants avec les toux de la femme, s’intensifièrent, pour laisser paraitre un enfant, très jeune, surement l’âge d’aller à l’académie, engagé dans une course folle en direction de la bâtisse derrière. Il se rapprochait à une grande vitesse comparé à la leur, et surtout de manière dangereuse, presque aveuglé par son retard apparent aux cours, risquant de se heurter à eux. L’ayant ciblé en moins d’une seconde à l’aide de ses réflexes de ninja, Shinsuke anticipa sa trajectoire pour éviter le choc à sa partenaire de marche. Ainsi, le sabreur pivota le haut de son corps sur lui-même afin de s’approcher d’Etsuko, dans un mouvement naturel, plaquant doucement son torse sur le coin du dos, puis posa son autre main le bras couvert de sa châle, afin de la guider sur le coter pour éviter le jeune imprudent. Surement qu’à ce contact, imprévu et non pensé dans ce sens, elle allait dessiner l’image de son physique plus précisément. La petite furie passa à côté d’eux tel un coup de vent, marmonnant quelques mots de détresse à sa propre personne, mais bloqua un bref instant, ses yeux croisant ceux du ninja d’élite. Bien sûr qu’il l’avait déjà vue, lors de ses passages à l’académie. Un échange que partagea aussi l’homme d’expérience, sans mépris cependant, simplement amusé de le voir ainsi. L’apprenti ninja fut surement troublé par la compagnie de son supérieur, qui se présentait peu sous ce jour à vrai dire. Takasugi continua de le suivre du regard, en tournant la tête sans pour autant bouger le corps, puis revint vers sa partenaire. Entre temps, il avait passé son bras autour de sa taille pour la soutenir fermement, la rapprochant même un peu, afin de lui éviter de basculer sur le côté. Non, aucune idée malsaine ne traversait son esprit à cet instant, ça ne lui correspondait pas du tout. D’ailleurs, rapidement après s’être assuré de sa stabilité, il relâcha la pression pour la replacer comme précédemment, en tant que simple support. Ces choses ne lui posaient guère de problèmes, ayant déjà eu l’occasion d’accompagner la gente féminine à plusieurs reprises, ou juste de partager des moments avec, Shinsuke savait s’y prendre sans hésitation, en sachant bien montrer les intentions voulues. Face à la gaffe du petit ninja, notre homme laissa échapper un « Hmmm » du bout de ses lèvres comme pour prendre sur lui, puis reprit la parole.

    « Pas trop secoué ? Visiblement, je ne les ai pas assez maltraitées … »

    Il dit cela dans la même ironie qu’Etsuko, sans le penser vraiment bien sûr, en attendant son signal pour reprendre la marche.

    « J’en ai eu des élèves depuis le temps … plein d’histoires différentes, pour des résultats pas mauvais au final. Mais bon, ce n’est pas vraiment ça le métier de ninja … Parle-moi un peu de toi alors, ta vie actuelle te plait ? »
Revenir en haut Aller en bas
Pandora

❝ Yahaa ! It's
Pandora
in the place ! ❞
Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa

Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa
Messages : 415
Date d'inscription : 19/11/2010
Age : 42
Localisation : Quartier Nord; Iwa.

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Ven 25 Fév - 13:34

Qu'il était bon d'être en compagnie de gens de la trempe de Takasugi. Je me sentais à la fois mal à l'aise du fait de ce lourd mensonge que j'étais obligée de lui montrer, afin de nous éviter d'inutiles querelles qui n'auraient pas d'intérêt propre; mais également ravie de le retrouver, retrouver un homme qui sans conteste était bien devenu quelqu'un de bien. Oh, bien sûr qu'il avait toujours été un gamin foncièrement bon, malgré son grand respect pour les lois et valeurs du monde Shinobi. Mais après tout, ne pouvait-on pas considérer cela comme une qualité? En tant que Kunoichi, et mon village étant allié au sien, je ne pouvais que l'affirmer. Je savais être avant tout une arme de guerre avant d'être une femme, bien que mes idéaux s'y confrontaient parfois. Il y avait toujours un moyen de me raisonner: mon principe était de ne tuer un innocent, sauf pour se nourrir – et encore, même pour manger, j'abrégeais au maximum les souffrances de ma proie, ça me répugnait de faire souffrir quelqu'un – où par ordre direct d'une personne en qui j'avais un profond respect et dont je comprenais la demande. Oui, en vérité, sous mes airs paisibles et mes jolies idées utopistes, je n'avais aucun scrupule à tuer quelqu'un, de la même manière où j'avais tué mon frère jumeau, et cette petite fille du même coup. Son souvenir me hantait; et retrouver Takasugi, lui parler comme si de rien n'était me rappelait surtout le souvenir de cette petite fille si frêle, qui tombait souvent malade. Comme si elle revenait quelques temps d'entre les morts pour goûter à la douce innocence de cette journée qui pourtant avait très mal débuté. Ne t'inquiète pas, petite Etsuko; tout ira bien. Émergeant de mes pensées, je remarquais qu'une forte odeur de tabac se faisait sentir. Je détournais légèrement la tête, un brin gênée par l'odeur à laquelle j'étais tout particulièrement sensible, surtout suite au problème que j'avais eu récemment avec Junan. C'était quand même un sacré handicap parfois, de ne pas être réellement humaine -organiquement parlant- du fait que j'étais extrêmement vulnérables à des choses qui parfois n'étaient pas spécialement dangereuses à l'homme. Je pris sur moi pour ne pas tousser, terriblement gênée de cette apparente faiblesse. De toute évidence, je n'en fus pas capable. Le geste de Takasugi me surprit; peut-être un peu trop protecteur pour me paraître familier: pour sûr, je n'avais pas du tout l'habitude que quelqu'un agisse ainsi avec moi. La proximité, c'était pas mon fort; du moins pas avec une personne que j'appréciais avec certitude – je ne pouvais me mentir sur le fait que j'avais déjà été très proche de certaines personnes, mais je n'avais pas avec eux le même genre de relation qu'avec Takasugi. Je masquais tant bien que mal le malaise que m'évoquait la situation: ce genre de geste me rappelait tant mon enfance que j'en étais gênée. Pourtant, je n'étais pas la seule dans cette situation. Alors que je toussais, de manière quelque peu abusive pour un simple relent de tabac chaud, je sentis que Takasugi n'était pas plus calme qu'il le semblait. Inquiet? Peut-être. C'était touchant, et terriblement gênant. Ma santé était un sujet tabou dont je ne laissais moindre information à personne; la situation était déjà assez compliquée lorsque je me retrouvais contre mon grès à l'hôpital. Allez donc expliquer à des médecins votre organisme interne propre. Je n'avais pas envie que mon ancien camarade s'inquiète pour ma santé; surtout du fait que j'avais prétexté cela afin de donner une raison à mon départ de l'équipe. Je me repris rapidement, néanmoins, sans montrer ma gêne, ni même mon trouble à sentir son arme contre ma chair. Je détestais le contact de toutes les lames, quel qu'elles soient. Trop de mauvais souvenirs et de carnages inutiles. Divaguant rapidement, je ne pu m'empêcher de me montrer rassurée par son rire: il n'avait pas oublié d'être humain avant tout.

Pourtant, je n'eus pas le temps de réagir qu'un mini boulet de canon arriva en trombe, surgissant d'une ruelle adjacente. N'avais-je pas fait un mouvement que Takasugi fut plus rapide que moi; et d'un mouvement bien calculé, m'attrapa avec douceur pour me plaquer contre lui sans ambigüité. Surprise par ce geste, je me raidis un peu: j'étais extrêmement sensible au moindre contact physique, alors tant d'un coup... Mais cela me permit de constater une chose: physiquement, le petit garçon n'était plus. C'était un homme maintenant, un vrai homme comme il en était tant dans ce monde. C'était une erreur que de le voir encore comme cet enfant, et inconsciemment, il venait de me le prouver. Postée de cette manière, je ne pouvais qu'apprécier la stature de son corps qui n'avait rien à envier à ceux que j'avais pu connaître. Non, définitivement, ce n'était plus le même. Belle tromperie que pouvait être les souvenirs, parfois. L'instant me sembla paraître une éternité, pas forcément déplaisante d'ailleurs. Une éternité qui me rappela d'ailleurs un Iwajin... Je secouai la tête nerveusement: pas de pensée pour ça dans une telle circonstance, c'était complètement indécent. C'était Takasugi. Pas un autre. Alors que le gamin était parti, tout aussi pressé qu'il avait pu paraître en déboulant de l'autre côté de la rue, mon charmant compagnon pour cette matinée me relâcha doucement, et lança une boutade pour détendre l'atmosphère.

« Pas trop secoué ? Visiblement, je ne les ai pas assez maltraitées … »

Je lui adressai un signe de tête négatif, accompagné d'un sourire qui me semblait bien faux. Il y avait trois sens auquels j'étais particulièrement réactive: l'ouïe, l'odorat, et le toucher. C'était ma seule manière de voir le monde. Et en l'occurrence, ne me laisser en voir qu'une partie avant d'immédiatement me l'enlever, cela s'apparentait presque à offrir un jouet à un enfant, le laisser le regarder, puis lui enlever. Je n'étais plus une enfant, pas plus qu'une gamine par ailleurs; mais dans la situation, j'étais presque contrariée. Il avait réussi à attiser ma curiosité; mais mes valeurs étaient claires au niveau du contact humain. Sans autorisation, implicite ou non, je n'étais pas habilitée à le détailler de plus près, toute pensée ambigüe exclue. Je me radoucis, tentant de penser à autre chose.

« J’en ai eu des élèves depuis le temps … plein d’histoires différentes, pour des résultats pas mauvais au final. Mais bon, ce n’est pas vraiment ça le métier de ninja … Parle-moi un peu de toi alors, ta vie actuelle te plait ? »

Aïe, pile le mauvais sujet. C'était évident, de toute manière, que nous allions en arriver ici. Reprenant paisiblement notre marche, je laissais mon visage prendre une expression plus calme, sereine; masquant mon inquiétude sans pareil. Que lui répondre? Il n'était pas question que je m'embourbe dans un énorme mensonge dont il me serait ardu de sortir par la suite. Si nous étions amenés à nous croiser dans une optique militaire, nul doute qu'il y aurait des étincelles; cela n'aurait pas été très intelligent de ma part de lui raconter des salades maintenant. Je soupirai discrètement, avant de tourner mon visage vers lui.

« Je n'ai pas à m'en plaindre. »

Que dire de plus de toute manière? Il comprendrait sans doute ces paroles comme un mutisme face au fait que je n'aie pu continuer l'enseignement shinobi; ce qui n'avait rien de répréhensible au final. Je ne m'attardais jamais sur mon malheur, c'était donc tout à fait normal que je réagisse ainsi. Et puis, aussi subtil que cela puisse paraître, je me vengeais un peu de moi-même; de cette frustration due au fait d'être privée de pouvoir satisfaire ma curiosité.

« Et toi? Tu ne vas pas me faire croire que tu ne te charges que de l'enseignement de ces gosses, tout de même, hm? Il serait stupide de limiter tes capacités à cela. »

Définitivement, j'étais réellement frustrée. Deux allusions ainsi formulées par rapport à son physique, c'était tout de même démontrer ma cruelle absence de retenue lorsque quelque chose me contrariait. Il n'aurait plus manqué que je n'ai pas de tact où que je ne sache pas sous-entendre les choses, et cette frustration aurait conduit à un désastre. Je remis mes cheveux en place, effleurant à nouveau son kimono involontairement; avant de baisser la tête et de continuer cette marche dont la sérénité me paraissait de plus en plus illusoire.
Revenir en haut Aller en bas
https://naruto-no-tenchi.forumactif.org/
Shinsuke Takasugi

❝ Yahaa ! It's
Shinsuke Takasugi
in the place ! ❞
Corne d'or de Kumo

Corne d'or de Kumo
Messages : 152
Date d'inscription : 10/02/2011

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Sam 26 Fév - 13:43

    Une discussion reposante, simple d’esprit, sans aucun soucis particuliers … mais justement, peut-être un peu trop vide. Les petites intentions, les quelques politesses et sourires n’y changeaient pas grand-chose. L’engouement premier de notre homme, désirant retrouver la jeune fille d’antan, se résorbait peu à peu, sous l’effet d’une autre impression naissante, le laissant plutôt partagé sur l’issue de cette rencontre. C’était plutôt étrange, difficile à expliquer ou même à exposer, cependant il connaissait déjà cela, ce détachement invisible, qui pourtant ne devrait pas être présente. En continuant ainsi, la fin semblait évidente, les deux amis séparés depuis plus de vingt ans pourraient bien se quitter en se retrouvant sans rien dans les mains. Un peu comme des retrouvailles illusoires, sans aucune réelle consistance, pour simplement signaler que l’on « existe ». En comparaison, cela ressemblait bien à ces clients de missions avec lesquels on établissait un lien sur le moment et dans le contexte, mais qu’après, ceux-ci disparaissaient à jamais, dans l’oubli. Sa partenaire ne dévoilait rien, malgré toutes ces années à rattraper, ces propos restaient sans fond, même pour la dernière, reprenant juste de simples tournures presque passe partout. Pourtant, elle avait bien changé depuis le temps, rien que sur le plan physique, puis aussi avec sa cécité, et surement bien d’autres choses encore vue les circonstances de son départ … Que dire sur cette manière de faire ? Pas grand-chose au final, parce que l’on ne pouvait pas vraiment l’accuser, de ne pas désirer dévoiler des parties douloureuses de son histoire. C’était assez frustrant dans un sens, puisque notre vétéran n’osait pas lui demander directement, par respect de sa personne. Comment juger de la sincérité de ses dires … Une tâche impossible auquel le ninja d’élite s’essayait, sans pour autant que ce soit dans le mauvais sens, et sans le lui faire remarquer. Les paroles n’allaient pas suffire, même face à sa question l’invitant à donner lentement des informations, Etsuko n’en fit rien avec un simple « Je n’ai pas à m’en plaindre ». Takasugi acquiesça simplement d’un mouvement de la tête, le regard posé sur son visage, avec une expression évasive. Le destin lui avait retiré cette faculté de vision, ce qui lui rappelait dans un sens sa propre impuissance, comme face à la mort de Koïta. Oui, personne ne pouvait rien y faire. Puis, leurs chemins s’étaient séparés depuis longtemps, et chacun en avait construit une nouvelle, avec ses propres moyens, pour finalement ne plus se croiser, jusqu’à aujourd’hui. Qu’espérer maintenant ? Et si elle avait suivi le même chemin que lui, aurait ce pu être vraiment diffèrent ? Face à cette pensée, le sabreur leva les yeux vers le ciel, l’air bien ennuyé par la confrontation à la réalité, pour souffler une fumée blanchâtre. Le petit incident était passé, mais lui continuait de réfléchir dans son coin, pour trouver un moyen de faire avancer la situation, et surtout lui dévoiler des choses importantes, qu’elle aimerait surement savoir. Après tout, qu’elle dise la vérité ou pas, l’un des deux devait faire le premier pas, en espérant un retour, et un début de confiance. Enfin, sur le moment Shinsuke ne s’attarda pas encore au cas où tous ces dires cacheraient des faits plus graves, relevant de son côté militaire … Heureusement, sa partenaire s’étant remise doucement, enchaina de nouvelles paroles, mais retourna encore une fois le sujet vers lui, évitant encore d’avouer quoique ce soit.

    « Et toi? Tu ne vas pas me faire croire que tu ne te charges que de l'enseignement de ces gosses, tout de même, hm? Il serait stupide de limiter tes capacités à cela. »

    Ce qu’elle appelait les gosses, représentait pour lui l’avenir du village, les éléments les plus importants, ceux que l’on devait protéger coute que coute. Dans un autre contexte, cette petite remarque aurait pu attiser une certaine amertume de la part de notre homme, mais là, le sens de la phrase s’en trouvait ailleurs. Au final, les deux amis cherchaient plus que tout à se découvrir l’un l’autre. La marche reprit après cela, avec Shinsuke qui hésitait intérieurement pour ce qu’il pensait faire là. Il voulait lui donner une preuve, reconquérir sa curiosité et surtout lui « montrer » plutôt que de dire simplement. Avant d’atteindre le tournant, d’où venait un brouhaha formé par les rues commerçantes et la foule d’habitants de Civils, notre homme tira avec son bras servant de soutien à sa partenaire, pour l’arrêter dans le mouvement, finalement décidé. La tension était palpable, du moins de son côté. Une tension positive. Malgré son expérience, malgré son savoir-faire à ce sujet, son cœur commença à battre plus rapidement, engendrant un sourire nerveux, avec un fond de regret. Il relâcha la pression sur son bras pour s’éloigner légèrement de la demoiselle, puis pivota sur lui-même pour se retrouver en face, avec le mur de la maison à coté, proche de lui. Après quelques secondes de silence et d’observation pour se lancer, le Samouraï saisit délicatement la main gauche de sa partenaire avec la sienne, en l’entourant au plus bas, empiétant quelques peu sur son poignet. Sa démarchee était lente et marqué, sans aucune offense. Elle devait juste faire ça pour remarquer ces changements… Takasugi approcha les doigts d’Etsuko de son visage, les faisant frôler légèrement sur les mèches retombantes sur son front, avant de les déposer sur le bandage qui lui entourait la tête, en commençant par le coté, pour venir doucement sur son œil recouvert. Ce contact ne le dérangeât pas vraiment en tant que tel, mais simplement que cette partie-là représentait quelque chose de très important, presque comme un morceau de son âme. Son souffle se coupa net l’instant où sa peau entra en contact avec la sienne, les yeux concentrés sur le visage de sa partenaire, le reste de son corps resta totalement immobile. Sa main guida la sienne quelques instants, sans la contraindre dans ses mouvements, juste pour l’inviter à continuer d’elle-même, sans gêne. Quand il écarta ses doigts de son poignet, notre homme la ramena vers sa bouche pour y enlever le calumet lentement, voyant que l’odeur la dérangeait, pour le laisser tomber plus loin sur le côté, sans même y prêter attention. Non, son regard resta concentré, puis un sourire plus maitrisé apparu sur ses lèvres, pour accompagner sa voix légèrement mélancolique, entre le murmure et sa façon de parler habituel.

    « Non … j’ai bien fait d’autres choses … beaucoup de choses … »

    A la suite de ces paroles, Shinsuke répéta sa première initiative avec l’autre main d’Etsuko, pour la poser plus bas sur son visage. C’était le meilleur moyen, mieux que des faits balancés comme ça. En la laissant découvrir le bandage, il continua dans son élan, sans lui demander de réconfort, mais juste lui faire savoir.

    « Ceci est tout ce qui reste de Koïta … »

    Aucune émotion vraiment marquée, ni douleur dans sa voix, Takasugi voulait juste voir sa réaction face à cette annonce, sans trop la brusquer. D’ailleurs, pour ne pas laisser de blanc trop pesant, notre homme enchaina quelques secondes après pour revenir sur l’ironie précédente que la femme lança sur l’histoire d’observer les changements. Sa cécité ne lui permettait pas de voir, mais ses mains pouvaient servir d’intermédiaire. Peut-être que sur le coup, elle s’ouvrirait aussi de son côté …

    « N’hésite pas … à découvrir ces changements … »
Revenir en haut Aller en bas
Pandora

❝ Yahaa ! It's
Pandora
in the place ! ❞
Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa

Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa
Messages : 415
Date d'inscription : 19/11/2010
Age : 42
Localisation : Quartier Nord; Iwa.

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Sam 26 Fév - 18:15


Cette marche, aussi sereine pouvait-elle me paraître, était liée à un mélange bien étrange de sentiments. Oui, car aussi apaisés que nous puissions paraître au premier abord, chacune de nos paroles se retrouvait lourde de sous-entendus, d'une méfiance bien particulière. La peur d'une vérité que nous connaissions tout deux, mais qui refusait de se laisser voir, que je n'arrivais pas réellement à lui avouer, paralysée par l'angoisse de ses jugements. Je ne lui avais pas menti, en réalité; je ne lui avais pas non plus dit la vérité. J'avais simplement éludé chacune de ses questions concernant ma vie, et béni la sagesse qui le poussait à ne pas insister pour en savoir plus sur moi, bien que je puisse être consciente de la frustration que cela devait provoquer en lui pour peu qu'elle soit semblable à la mienne. Je ne prenais aucun plaisir à lui masquer mon passé douteux. Je voulais simplement qu'il ne me voie pas comme un monstre; qu'il soit encore une des rares personnes à me voir encore comme une femme appréciant sa vie malgré les aléas qui avaient pu en modifier le cours de manière brutale. J'étais plongée dans mes réflexions, quand je le sentis s'arrêter, et suivit son mouvement. Qu'est ce qui le poussait à..? Je ne dis mot, intriguée. Takasugi, quand à lui, me lâcha; et je sentis un souffle d'inquiétude se propager dans ma poitrine. Avais-je fait une gaffe? Merde, si il savait la vérité et qu'il me menait en bateau? Je détaillais très exactement chacun de ses mouvements à l'oreille, retenant presque mon souffle par crainte qu'il ne me révèle qu'il était parfaitement conscient de qui j'étais maintenant. Pourtant, je ne décelais pas de mensonge dans ce qu'il avait dit. C'était vraiment une situation bizarre. Le jeune homme se tourna, pour se placer face à moi; sa respiration s'était légèrement accélérée. Fais chier, j'allais en plus passer pour une menteuse.

Il y eut comme un instant de flottement, une attente interminable, puis je le sentis attraper ma main gauche, dans un geste dénué de toute violence, ni même animosité. Cela ressemblait même presque à de la douceur, une douceur que je ne lui connaissais pas. Je ne pus m'empêcher de me crisper légèrement, ne sachant guère comment réagir face à ce geste. Peut-être qu'attendre était le mieux, dans cette situation: Takasugi semblait parfaitement savoir ce qu'il faisait. Je sentais son pouls, trahissant une sensation qui me semblait être comme une certaine appréhension. Mais enfin, qu'essayait-il de faire? Pourtant, il m'offrit immédiatement réponse à ma question, et leva tout doucement ma main vers son visage, à croire qu'il avait parfaitement deviné l'insoutenable frustration dans laquelle j'étais emmurée, m'invitant lui même à saisir plus en détail ce qu'il était réellement, désormais. J'étais devenue tellement sensible au toucher qu'effleurer la moindre surface m'était plus que troublant, d'autant plus lorsque c'était à un objet de valeur comme pouvait me sembler l'être ce shinobi de Kumogakure. Je sentais chacun de ses fins cheveux qui touchait mes doigts frêles, et ne put m'empêcher d'être surprise lorsque ma main, guidée de la sienne, toucha son visage. Son visage? Non, pas vraiment. Là où mes doigts auraient du effleurer sa peau, je ne pus que constater qu'il portait un bandage. Mais alors, était-il aveugle lui aussi? C'était à n'y rien comprendre. Je ne pouvais m'empêcher que d'être véritablement troublée en sentant cela. Il déplaça délicatement ma main, comme pour me guider dans une lente danse dont le temps semblait n'avoir aucune emprise sur elle. J'étais troublée par ce contact; complètement abasourdie. Ainsi, visiblement, il n'avait pas fait qu'entraîner des mômes... Je le savais farouche et volontaire; je n'aurais pas pensé une seule seconde qu'il avait pu perdre un œil au combat. La pression qu'il maintenait sur moi se relâchait doucement, comme s'il s'apprêtait à lâcher ma main. Il n'allait tout de même pas me dire que je ne devais constater que ça. C'était du sadisme pur! Comment pouvait-il me faire ça, sér... Il lâcha ma main, sans pour autant l'éloigner de son visage. Une invitation, somme toute; aussi implicite fut-elle. Je me montrais hésitante sur la conduite à tenir, prise en étau entre mes valeurs et ma curiosité sans pareil. Je supportais très mal la frustration. Et puis bon, qui nous verrait? Hm, drôle de jeu de mot. Il attrapa quelque chose de sa bouche – ah, c'était ça l'odeur de tabac – pour le laisser à côté, dans un petit bruit discret. Délicate attention de sa part, et bien que je n'en dise rien, j'appréciais qu'il fasse cela. Dans une lenteur presque maladive tant je retenais mes gestes, je continuais de suivre le tracé de son bandage, qui ne recouvrait qu'un seul de ses yeux. Oh, pas aveugle alors. Simplement borgne... Il avait bien de la chance d'encore pouvoir voir le monde. Je sentis ses joues se contracter légèrement, dans un léger sourire, puis il finit par prendre la parole.

« Non … j’ai bien fait d’autres choses … beaucoup de choses … »

Il ne me laissa pas même le temps de réagir, et attrapa avec la même douceur qu'il avait eue ma seconde main, avant de la reposer sur son visage, plus bas cette fois. Le doute n'était pas permis, il me proposait simplement de réaliser ce qu'il était devenu; comme s'il avait lu mes pensées et voulait me prouver qu'il n'avait plus rien à voir avec cet enfant que j'avais pu connaître et dont l'image s'effaçait lentement de ma mémoire pour laisser place à celle d'un homme.

« Ceci est tout ce qui reste de Koïta … »

Je retins un mouvement de surprise en entendant ces paroles. Ainsi, Koïta avait... Péri? Avec un caractère comme le sien, pourtant, cela me paraissait étrange. Une sorte de peine commençait à naître au fond de ma poitrine, remplaçant cette inquiétude qui m'avait prise auparavant; alors que je voyais maintenant s'effacer les souvenirs de mon enfance à Kumo. Il n'y avait pas de place pour les regrets, de toute évidence, et je commençais à le comprendre peu à peu, avec difficulté. Je refusais de laisser s'enfuir ces souvenirs, mais visiblement je n'avais pas le choix. Il enchaîna rapidement, comme pour me laisser digérer la nouvelle; en m'indiquant que j'étais en droit de « voir » ce qu'il était devenu. Si j'avais le droit, alors... Je finis par lui répondre, d'une voix plus douce et sincère qu'auparavant, dépitée par la nouvelle.

« Qu'est ce qu'il lui est arrivé..? »

De ma main gauche, qui suivait son visage, je me risquais peu à toucher; consciente qu'il y avait des choses qui demeuraient plus tabous que d'autres, et ce genre d'attribut en faisait partie. En revanche, de ma main droite, je me montrais plus curieuse, plus aventurière. J'effleurais doucement son visage, j'appréciais la finesse de son grain de peau, détaillant quelques grains de beautés perdus sur son visage bien dessiné. Je détaillais la courbure de son nez, je frôlais ses lèvres sans montrer de gêne, avec simplement une forme de curiosité qui me poussait à réellement prendre conscience de ce qu'il était devenu. Ma main gauche, quand à elle, touchait délicatement ses cheveux, et je me nourrissais presque de toutes ces sensations qui se laissaient venir à moi dans un ballet incessant. J'avais l'impression que le temps ne s'écoulait plus, que nous n'étions que lui et moi, en cet instants, et qu'il n'y avait plus rien autour de nous. Et même entre nous. Car je ne m'abusais guère sur le sous-entendu de cette invitation: en se dévoilant ainsi à moi et me montrant ce que je ne pouvais voir, il me prenait par la taille pour m'inviter à partager un peu plus que de simples paroles distantes. Mais je ne voulais pas lui mentir, je ne voulais pas lui avouer la vérité. Dilemme insupportable. J'aurai pu me contenter du même geste de ma part; l'inviter à prendre conscience de qui j'étais devenue, loin d'être encore cette petite fille. Mais je n'en fis rien, parce que lui pouvait me voir. Je finis par descendre la main qui se baladait dans ses cheveux, effleurant son oreille et redescendant dans son cou; accompagnée de ma seconde main. Après tout, ne m'avait-il pas invitée à venir m'en rendre compte? Toujours avec cette lenteur que j'aurai pu qualifier de langoureuse, bien qu'aucun de mes gestes n'était fait de manière déplacée. Je n'étais pas une séductrice, j'étais juste une jeune femme qui réalisait que son ancien compagnon n'était plus celui qu'elle avait connu, mais un vrai homme. Je descendis mes mains un peu plus sur son torse, intriguée; appréciant son corps qui n'avait rien à envier à bien d'autres auquel j'avais pu toucher.

« Tu as tellement changé. Rien à voir avec celui que j'ai connu.. »

Difficile de dire si je me parlais à moi-même, où je lui destinais ces paroles. Oui, ce n'était plus Takasugi; il me fallait bien l'admettre. Pas plus que je n'étais Etsuko. Mais pouvais-je réellement lui faire cet aveu sur ma propre personne? Putain, que j'en crevais d'envie; mais la prudence me poussait à me taire sur cela. Je détaillais ce qu'il était devenu à travers le tissu de son kimono, mais j'étais encore plus frustrée de ne pas pouvoir m'en rendre compte plus exactement. Avec une douceur peu commune, je fis passer mes mains sous le tissu, pour mieux me rendre compte de son physique. Je restais cependant extrêmement retenue dans mes gestes, pour ne pas le froisser; craignant presque qu'il me retire la permission qu'il m'avait donnée précédemment. Oui, définitivement; c'était une bien drôle de situation dans laquelle nous étions. Partagée entre la peine que me causais la nouvelle du décès de Koïta, le bonheur de retrouver mon ancien camarade, la stupeur de son changement; et bien que je ne parvenais à l'admettre – définitivement, j'avais vraiment du mal à accepter les choses – le désir que pouvais faire naître la découverte d'une autre personne. Chose qui n'aurait jamais eu lieu si j'avais toujours vu Takasugi comme je l'avais connu il y a bien des années de cela.
Revenir en haut Aller en bas
https://naruto-no-tenchi.forumactif.org/
Shinsuke Takasugi

❝ Yahaa ! It's
Shinsuke Takasugi
in the place ! ❞
Corne d'or de Kumo

Corne d'or de Kumo
Messages : 152
Date d'inscription : 10/02/2011

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Lun 28 Fév - 19:53

    Cette proposition pouvait paraitre assez osé ; surtout ici, en pleine rue, exposé au moindre passant qui aurait dans l’idée de s’y aventurer. Cependant, le risque fut trop faible, trop peu importante face à l’envie et à la nécessité de se retrouver. Cela se confirma, dans ses gestes, quand la pression qui lui servait de guide se relâcha, pour la laisser faire. Elle l’accepta, sans vraiment s’y opposer, ni se retirer soudainement comme le présageait la première partie de cette rencontre. Sa façon de parler, de répondre vaguement, cachait bien dans le fond un désire, une retenue, d’avancer plus vite. Bien sûr, notre homme ne pouvait cerner si facilement l’effet des limites qu’imposait la cécité sur le cœur de sa partenaire, mais l’échange du moment y remédiait surement. D’ailleurs, celle-ci continua en prenant les commandes, se déplaçant de sa propre volonté sur tout son visage, sans aucune condition. Cette nouvelle phase s’avéra bien plus différente, surtout dans l’esprit de notre ninja. Ce contact, entre leurs deux chairs, était le point de départ pour un nouveau lien, qui grandissait peu à peu en lui à chaque frôlement de ses doigts contre sa peau. Ça n’avait rien à avoir avec la marche de tout à l’heure, bras dans les bras, de manière si distante … Là, les frontières entre eux se brisaient totalement, ne laissant plus de trace du sentiment éprouvé sur le vide pesant derrière les paroles, pour enfin avoir devant lui la « vrai » Etsuko. Le doute sur la véracité de son identité s’évapora en ces quelques instants, que ce soit une civil, une Kunoichi, ou encore un déserteur n’y changerai rien. Son esprit en était convaincu, c’était bien elle. Une naïveté passagère, surtout reposante car le côté innocent de notre homme refaisait surface, débarrassé de toute la tension de son métier. Elle s’y prenait plutôt bien, sans rien brusquer, de façon à être douce, presque d’une manière habitué tel ces femmes qui savaient jouer du tactile pour charmer sans vulgarité simplement par le touché. Evidemment, ici ça n’avait rien de cela, ses mains obéissaient juste à une connaissance nécessaire avec son handicap. L’une de ses seules manières de parcourir le monde … Takasugi se laissa faire, n’osant même plus bouger pour éviter de lui transmettre de mauvais signe qui auraient pour effet de la rendre réticente, malgré ces frissons qui parcouraient la totalité de son corps à chaque contact. Cette expérience n’était pas sa première fois, d’autres charmantes compagnies, parfois le temps d’une nuit, mais toujours des coquilles vides, ne présentant rien de bien concret. Là rien de pareille. D’ailleurs, cette proximité lui fit un peu regretter d’avoir commencé par l’annonce de la mort de Koïta, non que notre sabreur désire un profit personnel, mais que cela attrista sa partenaire qui ne devait surement pas assister à ce genre de chose tous les jours. Du moins de son point de vue, en la voyant comme une civile. Elle lui demanda sur le coup, en cachant tant bien que mal sa surprise, comment c’était arrivé … Une situation plutôt gênante pour le vétéran, qui ne voulait pas vraiment le lui déballer comme ça, hésitant surtout sur la manière de faire. Inutile de répondre de suite, puisque la séance reprit de plus belle en passant cette fois aux choses sérieuses. La jeune demoiselle se faisait maintenant moins hésitante, commençant à passer de sa main droite sur les parties les plus importantes de son visage. Elle osa même explorer ses lèvres, sans timidité apparente, mais d’une délicatesse sans précèdent qui évita tout gène chez notre homme, qui s’étonna de la voir sous un nouveau jour. Cela attisa aussi sa curiosité, pour voir jusqu’où sa partenaire allait bien pouvoir aller. Une situation bien prenante, qui le fit rapidement oublier tout le décor autour, un peu trop concentré. Ses cheveux, son nez, le bandage, tout y passa, sous des caresses innocentes, mais inévitablement apaisantes. Etsuko avait bien changé. Beaucoup même. Son esprit devait avoir maintenant une bonne image de lui, assez précise pour s’en faire une illusion, avec ce petit moment de partage qui allait prendre fin. Du moins c’était ce qu’il croyait. Descendant le long de ses oreilles ainsi que de son cou, la jeune femme ne s’arrêta pas, pour aller jusqu’au bout et atteindre le haut de sa poitrine. Beaucoup d’audace …

    Un geste plutôt surprenant au départ, le laissant totalement dans le doute sur les pensées de la jeune demoiselle. Pourtant rien de bien déplacé qui l’aurait poussé à la rejeter brusquement. Simplement cette découverte pouvait bien se limiter au visage, sans approfondir comme dans une rencontre banale. Mais elle voulait aller plus loin, et le montrait bien, surtout que cela ne le dérangeât pas vraiment tant sa descente allait dans la continué naturel de son exploration. Une simple curiosité d’aventurière ? Notre homme ne sut vraiment se donner de réponse, cependant il la laissa faire, ressentant enfin que sa partenaire n’avait pas refroidi de lui après tout ce temps. Son esprit fit un rapprochement de la situation avec sa propre réaction au début, qui le poussa à la prendre dans ses bras de manière incontrôlé, juste pour sentir réellement sa présence. En pensant à tous cela, Shinsuke baissa la tête quand les mains de sa partenaire se stabilisèrent sur sa poitrine, ressentant parfaitement la douce pression sur ces pectoraux, pour attendre et voir la suite avec une expression curieuse sur le visage. Son souffle revint, légèrement plus irrégulier, venant involontairement caresser la peau d’Etsuko. Bien qu’essayant de la masquer, la tension était bien présente en lui, prit sous le suspense de la suite. Mais dans la foulé, une phrase s’échappa de ses lèvres, le coupant un peu de sa rêverie.

    « Tu as tellement changé. Rien à voir avec celui que j'ai connu.. »

    Une simple conclusion alors ? Non, assez difficile de s’imaginer en arriver là pour simplement jouer avec l’autre. Elle brisa finalement les limites du tissu, en glissant lentement ses doigts sous le haut de son Kimono, pour tâter d’une partie plus intime en ce qui relie deux personnes. Inévitablement, ses pectoraux se contractèrent légèrement face à ses doigts et la paume de sa main, plus froide que sa peau, mais en rien irritante. Cette fois, le vétéran ne fixa pas son attention sur les bras de sa partenaire, mais sur son visage, pour essayer de deviner ce que cela pouvait lui évoquer, et surtout réfléchir à ce que lui allait faire. En fait, son esprit ne savait plus vraiment quoi faire. Plancher sur la mort de Koïta, et la peine que cela faisait ressortir ? Ou bien rester sur Etsuko, et faire encore un pas de plus, pour sa nécessité cette fois, et surement de son ami dans les cieux. Pour, c’était plus compliqué, il n’y avait pas de prétexte pour se lancer sans s’avouer. Enfin, sur le coup notre ninja décida plutôt de régler le premier problème. Aucun besoin de se brusquer. Il la laissa dans son élan, résistant tant bien que mal à l’idée affectueuse que sa tentative laissait penser, puisque ces mouvements restaient assez hésitants. En ce lieu, elle se retenait visiblement plus que sur son visage, pourtant ne rencontrant aucune réaction négative de la part du sabreur. Une situation ambiguë, trop même … Que faire ? Aller dans son sens ? Ou simplement se retirer, pour ne pas se risquer à l’offenser. Takasugi profita de la position pour ne rien arrêter, sans pour autant montrer signe d’un plaisir évident, en levant sa main droite vers son bras droit sans la saisir. Elle l’efflora juste, la longeant, pour se glisser à son tour sous le tissu coloré, et se poser lentement sur sa main droite déjà posé sur son torse pour la couvrir. Ce n’était rien de déplacé, il marqua même une pause comme pour lui dire « Laisse-moi faire », avant de la guider le long de son pectorale gauche, afin d’atteindre cette cicatrice qui lui parcourait le haut en corps verticalement. La marque était plutôt fine, bien moins profonde depuis le temps, mais assez incrusté pour être remarqué au touché et à la vue. Une fois les doigts de sa partenaire dessus, il commença à descendre peu à peu, en lui laissant le temps de se l’imaginer dans son esprit, passant de muscle en muscle, pour atteindre finalement le milieu de son ventre. D’ailleurs, en passant sur cette partie, sa peau recula légèrement par une contraction sous l’effet de la fraicheur, mais l’homme fit en sorte de ne pas embarrasser sa partenaire, en la laissant appuyé contre sa peau. Sur le mouvement, le Kumojin en profita pour reprendre la conversation, en revenant sur la mort de Koïta, la tête à moitié incliné vers le sol, d’un air de regret.

    « Les aléas de la guerre … C’est une longue histoire. Je t’expliquerais ça plus tard … »

    C’était surement le meilleur moyen. Sa cicatrice l’aiderai à comprendre, il n’était pas parfait ni invincible, et certaines choses furent bien plus difficiles que d’autres … On ne pouvait simplement pas s’attarder sur ça. Le vétéran pensait tout lui expliquer, mais ailleurs, dans un endroit plus posé. Après tout, malgré la force apparente qu’Etsuko dégageait à première vue, elle pouvait bien être plus sensible à l’intérieur. Une éventualité dérangeante, qui le poussait à être prudent dans beaucoup de domaines. Pas qu’elle soit considéré comme fragile. Mais que ce facteur soit une inconnue … Sur son murmure, Shinsuke approcha un peu plus de sa partenaire, relâchant doucement sa main à l’intérieur de son Kimono sans la dégager, l’air bien plus décidé et déterminé. L’incertitude et l’hésitation en devenait presque insupportable. Et vue son caractère de base, il n’allait pas rester sans rien, laissant tout s’échapper comme ça … surtout au niveau actuel. Dans la continuité de son petit pas, notre homme leva les bras en même temps, remontant vers les épaules de la jeune demoiselle sans pour autant la toucher, pour les poser finalement sur le haut de ses bras, légèrement plus bas que ses épaules. On ne pouvait même pas parler de la saisir tant la pression était faible. Ce fut là tout ce qui sortit de lui, essayant de se retenir au maximum. Il voulait bien sur la prendre dans ses bras, simplement pour la sentir là, enfin revenu, comme une amie importante. D’ailleurs, elle l’était … Masi là, ce serait déplacé sans que ce de sa propre volonté, puis son côté ninja l’en empêchait aussi, restant malgré tout sur ces gardes en ce qui concernait leurs actions sur les civiles. Ainsi, le Samouraï se contenta juste de se pencher légèrement pour amener sa tête contre la sienne, passant tout proche avec ses lèvres et son nez, à peine à quelques centimètres, pour finalement atteindre son oreille, afin de lui murmurer quelque chose. Ce qui l’avait poussé à l’approcher de cette manière … Indescriptible, lui-même n’en avait pas vraiment idée. Ce fut soudain, peut être un autre sentiment naissant. Mais cela s’éclipsa pour laisser place à ses paroles sincères et affectueuses.

    « J’aurais voulu que tu continues avec nous … Je me suis inquiété pour toi … »

    Notre homme marqua une légère pause, se dévoilant ici quelques peu, et parlant aussi pour Koïta. Lui aussi aurait dit ces mots, surement d’une autre manière, mais avec le même fond. Takasugi ne savait pas encore ce qu’il ressentait en ce moment, mais elle devait savoir, pour ne plus s’obliger à jouer de rôle. Au final, ce n’était pas une inconnu, même au contraire, une des dernières personnes proches de sa génération, depuis l’académie ninja jusqu’à l’équipe de Genin. Comme à son habitude, le sabreur n’impliqua aucune forme de niaiserie dans ses paroles, ni faiblesse, mais juste une déclaration, bien consciente que rien ne changerait maintenant. Autant se le dire. Il continua, en lâchant d’autres mots, pour attendre sa réaction, dans le silence complet, simplement laissé aux battements de son cœur et son souffle.

    « Tu m’as manqué … »
Revenir en haut Aller en bas
Pandora

❝ Yahaa ! It's
Pandora
in the place ! ❞
Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa

Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa
Messages : 415
Date d'inscription : 19/11/2010
Age : 42
Localisation : Quartier Nord; Iwa.

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Mer 2 Mar - 16:00



Irréel. Complètement irréel. Je n'étais pas une femme sensible, ayant appris à vivre avec mes regrets et mes souvenirs aussi déchirants qu'ils pouvaient être; mais cette situation me mettait dans un état de profonde confusion, n'assimilant plus correctement les informations que m'envoyait ma chair sans arrêt. Chaque détail y passait, tant est si bien que j'étais perdue; la raison dissociée de l'esprit. Et comme si Takasugi avait ressenti cette difficulté passagère à saisir les évènements, sa main rencontra la mienne, alors que j'appréciais sa nouvelle stature. Ce si brusque changement dans mon esprit, passant de l'enfant à l'homme, me paraissait presque ironique: j'avais l'impression qu'il était comme moi. Que d'une simple pensée, une simple impulsion, il pouvait totalement devenir un autre; passer de l'homme à l'animal, au monstre. Tout être, et ne rien être à la fois. Cette sensation de proximité me rassurait presque, me réconfortant dans l'idée que peut-être je n'étais pas la seule et unique Ketsueki, bien que je n'y croyais plus depuis longtemps. J'aurai voulu le remercier de sa douceur, de son réconfort; mais je le refusais. Il n'aurait pas compris. Il ne devait pas me comprendre à ce sujet. Sa main tenait la mienne, dans un geste apaisant; et je me demandais si je n'avais pas été trop loin en voulant « voir » de plus près ce qu'il était devenu. J'avais tant de mal à cerner les limites des choses, de ce qui était acceptable où non. Pourtant, à ma surprise, il ne me força pas à retirer ma main de son kimono. Bien au contraire, il me guida plutôt, pour se déplacer le long de son buste. Je sentais son cœur battre rapidement: de toute évidence, il n'était pas plus tranquille que moi. Je ne perdais un seul détail de son physique, consciente que je ne reproduirais ce geste. Si je voulais savoir précisément qui était devenu Takasugi, je devais le laisser faire et m'imprégner de chaque infime partie de son corps. Aucune autre alternative. Du bout des doigts, je sentis cependant que sa peau n'était pas lisse au fur et à mesure qu'il avançait lentement en me guidant. Non, je pouvais distinguer très clairement les marques d'une cicatrice, une cicatrice qui, malgré qu'elle fusse bien moins profonde que les nombreuses balafres parsemant ma chair, n'en était pas moindre. Takasugi n'avait pas connu que de gentils et affectueux adversaires, de toute évidence. Au fur et a mesure que sa main avançait, je réalisais que cette blessure aurait pu sans doute lui être mortelle. Je n'étais pas médecin, bien que je fusse capable de me soigner seule très rapidement, où de soigner quelqu'un – par des méthodes peu conventionnelles. Je n'avais aucune connaissance sur l'anatomie humaine, excepté sur les tissus organiques. Mais il était évident qu'à cet endroit, il aurait pu rendre son dernier souffle, sans autre forme de justice, et qu'il en avait échappé. Que voulait-il me montrer, pour me dévoiler ainsi cette stigmate de ses douleurs passées? Il atteint finalement son ventre, et eut un léger mouvement de recul. Surprise, je reculai très légèrement ma main, la pressant un peu plus contre la sienne. Je ne pouvais pas m'empêcher d'être gênée d'une certaine manière par la situation. Après un léger instant de latence, mon partenaire finit par donner réponse à ma précédente interrogation.

« Les aléas de la guerre … C’est une longue histoire. Je t’expliquerais ça plus tard … »

Oh... Tant de choses restaient en suspens. Des promesses, des projets; qui au final n'auraient sans doute pas suite, car je devrais rentrer à Iwagakure prochainement. Je ne voulais pas le quitter avant de savoir ce qu'il s'était passé. Et puis... Koïta. J'étais troublée par l'annonce de sa mort. Nous étions tout trois si liés, qu'apprendre qu'il n'était plus de ce monde me donnait une affreuse sensation de vide. Koïta était mort. Etsuko était morte. Alors, Takasugi était mort, lui aussi..? Cela manquait de sens, et je n'avais pas envie d'y penser. Cette rencontre était si étrange, si providentielle, que je ne voulais pas la voir encore plus assombrie par de sales nouvelles. La mort ne me touchait pas; les souvenirs partagés que nous pouvions avoir et qui prenaient fin brutalement m'anéantissaient. Comme s'il sentait la peine qui me gagnait peu à peu, il relâcha ma main, avant de m'enlacer avec une douceur protectrice que je ne lui connaissais pas. C'était irréel, complètement irréel. Il ne me semblait qu'être pâle fantôme tant son contact était subtil; pourtant, sa présence m'apaisait. J'étais malade, j'étais peinée. Barragan m'aurait hurlé dessus, en me disant de me reprendre, qu'il n'y avait pas de place pour les émotions et que je devais continuer à m'entraîner. J'aurais serré les dents, et je me serais remise à me battre contre lui jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Je ne voulais pas montrer à Takasugi à quel point j'étais affectée par nos retrouvailles, j'avais un honneur tout particulièrement règlementé lorsqu'il s'agissait de se comporter avec les autres; mais j'avais envie de me blottir contre lui et de profiter d'un peu de sérénité dans ce monde complètement corrompu et délabré. Je me contentai simplement de passer mes mains dans son dos, et comme pour le serrer contre moi, je pressai mes paumes contre sa peau, savourant le contact entre ma chair et la sienne. Je n'avais pas besoin de plus pour me sentir rassurée. Il avança son visage, stagnant juste à côté de mon oreille, et murmura simplement quelques mots qui eurent plus d'effets sur mon esprit que le son d'une lame que l'on sortirait d'un fourreau.

« J’aurais voulu que tu continues avec nous … Je me suis inquiété pour toi … Tu m’as manqué … »

Qu'aurai-je pu lui répondre? Qu'il m'avait manqué aussi? Malheureusement, c'était faux, complètement faux; je n'avais pas repensé à lui depuis que j'avais quitté Kumogakure. Voilà pourquoi nos retrouvailles étaient si irréelles à mon esprit. Un vieux souvenir revint à ma mémoire. Une phrase, qu'avait dit mon grand-père à son fils, lorsque Maman était tombée très malade. « Tu l'aimes vraiment ? Malade ou en bonne santé ? Si tu l'aimes vraiment, tu dois agir. Tout dépend de ton acharnement à te battre pour elle. Quoi qu'il arrive, ne baisse pas les bras. Continue d'essayer. Même quand tout va mal, ne te tourne jamais vers une autre femme. Et si la situation l'exige, tu dois être prêt à la protéger en donnant ta propre vie. Après tout, aimer c'est accepter de se sacrifier. Reste fidèle à tes sentiments. Avec un peu de chance, tout finira par s'arranger. » C'était étrange que j'y repense en cet instant. Comme si je me revoyais, dans l'image de ma mère, qui toussait comme je toussais ces derniers temps. Malgré la maladie, il n'avait pas renoncé à se souvenir de moi. J'étais ébahie de tant d'humanité. Takasugi était vraiment un mec bien, et moi, j'étais décidément vraiment trop faible. Je resserrai la pression de mes bras enserrant sa taille, pour le presser contre moi, rassurée de ce contact si proche entre lui et moi. Était-ce vraiment mal que d'enlacer une personne avec qui j'avais passé des années, et avec qui j'étais relativement proche? En vérité, j'étais complètement angoissée en réalisant que je ne saurais pas avant longtemps ce qui avait pu arriver à Koïta. Ce qui avait pu arriver à Takasugi. Comment ne pas s'angoisser de perdre immédiatement ce que l'on a perdu des années de cela? En le serrant contre moi, c'était comme si je lui passais un message. « Ne me laisse pas partir. ». Je souris légèrement, comme pour chasser les insupportables pensées qui gâchaient ce moment qui, sans elles, serait probablement délicieux. Ne pense à rien, Pandora. Apprécie simplement. De la même intonation proche du murmure avec laquelle il avait prononcé ses paroles, je lui répondis, mesurant mes mots.

«  Je suis vraiment heureuse de te retrouver. »

Je refusais de lui mentir: j'étais vraiment contente d'être en sa compagnie, pour le peu de temps que cela pourrait durer. Baissant doucement mon visage, mes lèvres rencontrèrent la peau nue de son cou. Je ne savais pas vraiment ce qui m'avait pris, en cet instant; peut-être pour me rendre compte que c'était vraiment trop irréel pour être vrai. Avec une délicatesse insoupçonnée, je déposai un léger baiser dans le creux de son cou, avant de me rendre compte de mon geste. La seule personne que j'enlaçais et avec qui je me permettais d'affectueuses bises était mon frère jumeau, Namida. Alors pourquoi..? C'était très confus.

«  Ne m'oublies pas. »

Revenir en haut Aller en bas
https://naruto-no-tenchi.forumactif.org/
Shinsuke Takasugi

❝ Yahaa ! It's
Shinsuke Takasugi
in the place ! ❞
Corne d'or de Kumo

Corne d'or de Kumo
Messages : 152
Date d'inscription : 10/02/2011

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Sam 5 Mar - 16:17

    Comment être certain des sentiments éprouvés par la personne en face à votre égard ? Parfois, tout reposait sur un simple sourire sincère, sur des paroles venant du cœur. Mais le cas présent paraissait d’un si grand complexe pour notre homme, tant par les circonstances, que par les gestes de sa partenaire. Dans la forme, chacun restait poli, distant et presque professionnel, ne sachant pas vraiment comme agir. Cependant, depuis quelques minutes déjà, les choses avaient accéléré, peut-être trop rapidement pour se décider, depuis le contact de leurs peau. Au début elle devait simplement le découvrir … mais maintenant, c’était plus intime, avec plus qu’un partage d’informations vide. Même là, quand Shinsuke approcha sa tête de la sienne, celle-ci s’aventura encore plus loin, en passant ses mains derrière son dos comme pour le prendre dans ses bras. Une sensation étrange, poussant presque à continuer dans ce sens sans demander avis. Un semblant d’invitation ne confirmant ni n’infirmant rien. Que penser … bien que l’ayant plutôt surpris, cela ne l’empêcha pas de continuer dans son élan pour s’ouvrir à elle, cependant c’était trop confus dans son esprit. Une vraie torture. Envisager une réaction réfléchie s’avérait assez difficile, surtout que son cœur s’invitait aussi dans la partie. Tout serait si simple en se laissant aller normalement … Qui plus est, cette retenue ne découlait absolument pas d’une quelconque timidité ou une gêne personnel. Simplement la crainte de pouvoir la perdre à nouveau. Oui, contrairement à tout à l’heure, le ninja ressentait là un vrai lien entre lui et Etsuko, la sensation de vide avait pour le peu disparue. L’attente si proche de son corps semblât interminable, ne pouvant remarquer clairement l’expression que son visage abordait face à ses mots, laissé simplement à l’inconnu. Le rythme ralenti de son souffle exposait l’apaisement que cette proximité lui apportait, enfin, plus l’absence de réaction négative, se laissant même à humer le parfum de la charmante demoiselle, bien discrètement. Aucun esprit pervers. Simplement que, même doté de la vision, l’image d’une personne ne reposait absolument pas sur cet unique sens, peut-être même plus sur les autres, bien que lui n’ai pas les mêmes droits que sa partenaire. Toutes ces pensées et ces réflexions se virent instantanément chassés de son esprit, lorsque celle-ci se lança d’elle-même dans l’acte désiré par le vétéran. Il se laissa entrainer par la pression exercée pour le rapprocher, faisant un petit pas non achevé, pour se retrouver collé à elle, libéré de toutes les limites passé. Les formes de la jeune femme, jusque-là appréciées seulement de ses yeux, se dessinaient maintenant le long des muscles de Takasugi, qui se relâchèrent encore plus, se retrouvant soumis à une chaleur agréable. Sous le contact, ses mains ne bougèrent pas de suite, restant posées sur le haut de ses bras, profitant juste de l’étreinte des bras autour de sa taille, exprimant l’envie similaire que partageait Etsuko à ce moment-là. Une idée rassurante, qui se vit conforté par sa petite déclaration, en réponse à l’attente de tout à l’heure. « Heureuse de te retrouver. ».

    Ces mots eurent un effet de soulagement dans son esprit, concluant toute cette phase de retrouvaille et d’acceptation, pour entamer une partie plus ouverte, l’hésitation du début en moins. Pourtant, l’expression de notre homme revint au neutre, avec une légère curiosité en reculant un peu en arrière avec sa tête, d’une lenteur presque timide, pour l’incliner sur le côté, afin de l’observer du bout des yeux. Son regard s’affina, les paupières plus basses, sa peau frôlant ses cheveux, pour détailler chacun de ses petits mouvements, débouchant sur un geste qui le perturba grandement intérieurement. Il sentit peu à peu les lèvres de sa partenaire se poser délicatement sur la chair de son cou, lui lâchant un grand frisson dans tout le corps, le laissant les yeux grand ouvert d’étonnement une seconde durant. Cette expression, presque inquiète, se dissipa l’instant d’après, alourdissant ses paupières pour clore complètement ses yeux, afin de laisser son esprit apprécier correctement. C’était encore si ambiguë … collé à lui, les mains autour de la taille, ses lèvres si proches … Après moins d’une seconde, dans une continuité naturel, Shinsuke descendit son bras droit plus bas, le long du dos de la jeune demoiselle, pour l’entourer, la posant légèrement plus haut que la taille, afin d’affirmer sa présence et sa protection. Pas de quoi la gêner, mais assez marqué. Sa main gauche remonta lentement, pour venir se glisser entre ses cheveux et sa joue, tout en frôlant sa peau dans une caresse. Le mouvement était tel qu’il l’invitait à relever son visage vers lui et se coller contre son torse, la tête maintenant un peu plus haute que la sienne. Ses doigts continuèrent, pour empiéter légèrement sur sa nuque, la paume plaquée sur sa joue sans trop de pression. Le Samouraï plongea son regard sur son visage, tout en bougeant son pouce pour l’amener, le long d’une caresse, jusqu’au coin de ses lèvres. Un moment intense, où notre homme ne s’en tenait plus qu’à son cœur, jouant sur la lenteur et la délicatesse de ses gestes. Enfin, elle était revenu, proche de lui, dans ses bras, sous sa protection. Ce n’était pas vraiment le fait que ce soit nécessaire ou pas, ni que la personne en face soit faible ou forte, juste un désire personnel. Depuis longtemps déjà, le sabreur prenait sur lui, dans la protection du village et de ses amis, malgré les pertes, sans pouvoir vraiment se reposer sur quelqu’un, se faisant toujours plus fort. Ce détail ne le dérangeait pas vraiment, de par sa nature de battant. Ce qui l’inquiétait plutôt, résidait dans l’impuissance et l’incertain, comme ici avec Etsuko, chose face à laquelle il ne put faire grand-chose par le passé. Tout comme avec Koïta … Elle ne pouvait surement pas deviner cela, à cause de sa cécité, surement une bonne chose. D’ailleurs, ses lèvres se mirent à bouger, pour laisser échapper quelque chose d’étrange.

    « Ne m'oublies pas. »

    Troublant. Il ne s’y attendait pas vraiment à vrai dire. Pourquoi cette inquiétude-là, maintenant, alors que le bretteur pouvait enfin lui offrir sa présence ? Allait-elle disparaitre après cet échange, pour ne plus réapparaitre ? Ces quelques mots déclenchèrent une vague de questions dans l’esprit de Takasugi, des plus intrigantes, qui ne comprenait pas vraiment le sens de la chose. Enfin. Après tout, elle ne lui avait encore rien dévoilé de son histoire depuis leur séparation. Mais le temps n’était plus aux longues explications, puisque lui-même avait reporté les siennes à plus tard, pour profiter de ce moment. Comment agir donc … Puis, sa cécité l’empêchait aussi de remarquer le questionnement de notre homme, ne pouvant participer à cet échange de regard. Cela ne posait pas tant de problème. En effet, ils avaient trouvé bien un autre moyen de communiquer depuis le départ … L’idée en tête, Shinsuke remonta légèrement son bras derrière le dos de la jeune demoiselle, comme pour lui dire « Ne t’inquiète pas », puis approcha lentement sa tête vers la sienne, pour se coller avec douceur sur le coin de ses lèvres. Ainsi, les yeux fermés, il longea sa joue de la sienne, sur un léger frottement, pour presque atteindre sa main, toujours posé entre sa peau et ses cheveux. Cette proximité encore plus osé chassa quelques peu les questions de notre homme, pour transmettre finalement un message plus rassurant.

    « À quoi penses-tu ? … Je ne peux pas t’oublier … »

    Une question à double sens, entre la vraie demande et l’ironie, laissé totalement à l’interprétation de sa partenaire. Takasugi ne voulait décidément pas la perdre à nouveau, malgré tous les facteurs inconnus sur son chemin. Impossible de s’imposer, impossible de deviner. Toujours cet impression d’impuissance … Mais il n’en fit rien à l’extérieur, reculant plutôt sa tête en arrière pour revenir face à sa partenaire, pour s’arrêter à quelques centimètres de son visage. Il n’y avait presque plus rien entre eux. Sa situation l’intriguait beaucoup, voilà pourquoi le Samouraï fit une demande, plutôt sensé, mais étrange vis-à-vis de lui. Ce n’était pas si courant …

    « Reste avec moi … »
Revenir en haut Aller en bas
Pandora

❝ Yahaa ! It's
Pandora
in the place ! ❞
Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa

Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa
Messages : 415
Date d'inscription : 19/11/2010
Age : 42
Localisation : Quartier Nord; Iwa.

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Dim 6 Mar - 13:01



Quel contraste éclatant entre les évènements. Quelques heures en arrière, j'étais encore dans ce lit d'hôpital, toussant comme jamais je n'avais toussé, le corps mutilé par les poisons des fleurs mortelles de ce shinobi dont la prétention n'avait pas d'égal, baignant dans la honte la plus totale d'une situation navrante. Quelques minutes en arrière, j'étais en train de marcher dans les rues bondées du village de Kumo, malgré la température fraîche par cette matinée, avant d'avoir croisé le chemin d'un lointain souvenir, ce coéquipier d'antan avec qui j'avais passé beaucoup de temps à m'entraîner. Quelques instants en arrière, nous marchions ensemble, mon bras tenant le sien, dans une innocente marche, ajustée de phrases lourdes de sous-entendus, pleines d'abstention et de réminiscences. Et puis maintenant. Seuls, nous dévoilant peu à peu l'un à l'autre sans compromettre au mutisme forcé sur tout ce qui avait pu se passer. Lui contre moi, dans une danse lente et douce qui semblait terriblement éloignée de tout ce que nous avions pu prévoir et envisager; un contact contrastant avec la distance lointaine qui nous éloignait auparavant à chacune de nos paroles, alors qu'à chaque seconde, ces mots ne contribuaient qu'à nous laisser jouer à un dangereux jeu. Oui, car dire une simple phrase de trop, une phrase de travers, et tout basculerait; quel qu'en soit le sens. Nous étions perchés à de vertigineuses hauteurs, menaçant à chaque instant de chuter vers d'insondables abysses d'où revenir n'était pas certain. Oui, un mot, un seul mot de travers, et tout pouvait basculer. Je ne voulais pas que cela s'effondre sous nous. Pas encore, c'était trop tôt pour se quitter alors que nous venions de nous retrouver. Pourtant, si nous ne voulions pas subir de plus terribles conséquences, il fallait que le miroir se brise sur l'instant, tant le retour à la réalité serait douloureux. Ne m'oublies pas, Takasugi, malgré tout ce qui pourrait se passer, ne m'oublies pas même lorsque tu apprendras qui je suis. J'étais tellement angoissée à l'idée qu'il tire un trait sur mon souvenir, qu'il renie complètement ma personne en apprenant la vérité que j'aurai voulu que cet instant se passe plus tôt avant que mon esprit ne se mette à dérailler complètement en le hissant à une place où l'en sortir serait terriblement douloureux.

Je ne perdais le moindre détail de cet instant. Rien. J'avais complètement oublié où nous nous trouvions, je m'en moquais. Tout ce qui comptait, c'était lui. Qu'il s'agisse de son souffle chaleureux effleurant ma chair frissonnante, l'odeur si reconnaissable de sa personne, ses bras enlaçant ma silhouette gracieuse, la douceur de sa peau contre la mienne, où même le délicieux frémissement qui le prit lorsque j'avais posé mes lèvres sur son corps; tout était ressenti avec une extrême attention. Mon cœur battait vite, malheureusement trop vite, cognant contre ma poitrine comme pour me signaler que la situation ne me laissait pas indifférente, et ma main maintint un peu plus près de moi-même son corps musclé. Reste avec moi; voilà le message que je m'évertuais à lui transmettre en songeant de manière presque maladive au fait qu'il serait incroyablement déçu en réalisant que je n'étais pas devenue une civile de ce village, mais que j'avais prêté allégeance au village d'Iwa jusqu'à la mort. Je sentis son souffle plus distinctement sur ma peau, avant de sentir son visage à une distance près insolente de mes lèvres. Étais-ce-vraiment là ce que nous souhaitions? Pourtant, il remonta la tête, glissant contre ma peau douce, dans une nonchalance qui me rendait absolument malade. Cette proximité, mélangée à cette crainte était abominablement éprouvante pour les nerfs. Dans un doux murmure, il me rassura tant qu'il pouvait.

« À quoi penses-tu ? … Je ne peux pas t’oublier … »

Oh, si tu savais à quoi je pensais; j'en serais bien gênée. Même ses délicates paroles ne parvenaient à extirper l'inquiétude qui me consumais de l'intérieur. Il y avait d'un côté Pandora, cette kunoichi d'Iwa, ce monstre sans pitié, prête à tout pour servir son maître, cette femme qui avait tué sans compter durant des années; et puis il y avait Pandora, cette femme, au sourire plein de charme, cette femme appréciant s'occuper avec patience de ses fleurs, rêvant d'un monde meilleur où il n'y aurait plus de guerre, et où chacun pourrait vivre sans la peur de voir un jour ses proches happés par la haine et la colère. Mais qui, qui devait prendre le dessus, ici? Qui devait se laisser ressurgir? « Je est un autre ». Alors, je peux être une autre. J'étais venue ici en tant que ninja. J'avais agi comme une ninja. « Je est un autre »... Alors je devais mettre de côté tout ce qui me reliait à la guerre et à la violence? De tout évidence, oui. Et Takasugi semblait du même avis. Il recula doucement son visage, maintenant mon faciès aussi pâle que de la porcelaine face à lui, séparés par seulement quelques centimètres.

« Reste avec moi … »

Comment te dire que c'est exactement ce que je veux? Ne t'effaces pas, tu n'es pas un rêve; je ne délire pas. Tout ça était vrai, bien réel, ce n'est pas ce poison qui détruit mon âme. Je t'en prie, restes avec moi; je ne veux pas partir avant que tu le fasse. La chaleur de ses mains, de ses bras, de son corps contre le mien; ces contacts multiples ne faisaient que me faire réaliser que je ne voulais pas du tout m'en aller. Je ne voulais pas voir son visage. Je ne voulais pas savoir à quoi il pensait. Je voulais simplement le garder près de moi. Maintenant. Et je savais parfaitement que en cet instant, ce n'était plus même un mot qui pouvait tout faire changer, mais un simple geste. Un geste inconscient, qui pourtant ne m'avait jamais tant inquiétée. Peut-être parce que je n'avais jamais été dans une situation pareille. J'avais désiré tant d'hommes, de femmes; je m'en foutais. Mais Takasugi n'était n'importe qui, et si je n'avais pas eu ce respect à son égard, je n'aurai jamais eu autant d'hésitation.

«  C'est vraiment ce que tu veux?  »

Je ne ferais rien. Je n'y arriverais pas. A l'intérieur de moi-même se poursuivait encore cet affrontement, ce choix que je devais faire, ne pouvant contenter mes obligations et mes désirs du même coup. Seul Takasugi pouvait trancher; nous jeter tout deux dans le gouffre où nous maintenir en équilibre au dessus de lui.
Revenir en haut Aller en bas
https://naruto-no-tenchi.forumactif.org/
Shinsuke Takasugi

❝ Yahaa ! It's
Shinsuke Takasugi
in the place ! ❞
Corne d'or de Kumo

Corne d'or de Kumo
Messages : 152
Date d'inscription : 10/02/2011

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Dim 6 Mar - 20:09

    Un petit moment hors du temps, peut-être même hors de ce monde. Non, les éléments extérieurs avaient comme disparu, que ce soit les bruits venant de la rue à côté, la légère fraicheur de la journée, ou bien les rayons du soleil une fois libres, une fois masqué par les nuages blancs, plus rien n’importait. Où se situaient-ils ? Comment étaient-ils arrivés ici ? Vous n’y trouveriez aucune réponse de sa part en cet instant, puisque ça lui serait presque impossible de savoir. Comme dans un rêve, où notre esprit ne peut poser le doigt sur le point de départ. Au final, à quoi bon chercher à savoir, l’essentiel du sujet se tenait là, devant lui, blotti dans ses bras, à même pas quelques centimètres. Surement que, en les voyant de loin, on les aurait pris pour un couple, peut-être dans une trop grande intimité pour s’exposer ainsi dans la rue. Heureusement, jusque-là, personne ne s’était aventuré ici depuis tout à l’heure, pour interrompre ces retrouvailles qui devenaient de plus en plus concrètes. Ses yeux parcouraient le visage de la jeune femme, d’une façon plutôt désordonné, pour détailler de plus prêt ses traits, sa peau plutôt pale, ainsi que la forme de ses lèvres. Tous ces petits éléments prenaient là une autre facette, la teinte de sa peau peut être inhabituel dans ce village ne dérangeait pas vraiment, elle s’accordait assez bien avec le reste, surtout son sourire et ses dents blanches. Sa cécité n’y changerait rien, la jeune femme était très charmante, et pour ne rien cacher, son physique apparent ne laissait pas notre ninja indiffèrent. On ne pouvait rien affirmer pour l’instant. Lui non plus d’ailleurs. Mais hormis la situation, leur lien du passé, son cœur présentait quelque chose d’autre, une attirance, qui se trouvait enseveli sous toutes ces manières, cette hésitation, ces limites. Son souffle, bien plus doux et lent en faisait subtilement preuve, sans présenter de calme ou maitrise particulier, mais juste d’une appréciation de sa partenaire, de cette chaleur contre son corps, ainsi que cette intimité. « Reste avec moi … », une proposition direct, sans sens caché et plutôt irréfléchi, sur laquelle notre homme avait laissé Etsuko, dans ces quelques secondes plus longues que jamais. Comment allait-elle le prendre ? Sur le coup, Takasugi n’y avait pas vraiment pensé. Et si sa réponse était positive, que serait alors la suite ? De nombreuses possibilités, de nombreux avenirs envisageables si différents, peut-être dans un monde trop parfait. Il le ressentait bien, ce ne serait pas si simple. Sa partenaire cachait quelque chose, dans son inquiétude à peine visible, repoussant ce dénouement dans un certain sens. Cette réflexion provoquait en notre Samouraï une sorte de traque, comme quand on craint du jugement de la personne en face, sans même y avoir fait face. Après tout, elle pouvait aussi trouver ça ridicule, peut-être un peu trop égoïste. Heureusement, la réponse vint assez rapidement, le faisant revenir à la réalité, une réalité plutôt inattendue.

    « C'est vraiment ce que tu veux? »

    Tout lui rebondit dessus, en un instant, toujours sans aucun choix apparent. Pas de « je le veux », ou « je ne peux pas », c’était surement ça le pire. Elle ne refusait rien, ni n’acceptait, laissant plutôt cette décision à Shinsuke. Comme un réflexe, celui-ci se remit en question tout de suite après avoir assimilé ces mots, pour revoir sa proposition. Demander à une personne de changer comme ça, ces habitudes, son histoire jusqu’ici, c’était peut-être un peu trop. Au fond, la mort de Koïta se reflétait un peu sur ses gestes, accompagné aussi d’un désire personnel, contrastant grandement avec les principes de ninja qu’il avait suivi jusqu’ici. Une de ces rares occasions où l’humain rejaillissait totalement de son cœur, débarrassé momentanément des horreurs du métier. Cela ressemblait aussi à une de ces questions, ne demandant pas de réponse identique et redondante, comme « Oui, j’en suis certains », vide de toute âme. Non, Etsuko voulait surement autre chose, en dehors de sa portée actuellement, pour des raisons inconnus. Comme ça, le Samouraï ne pouvait vraiment décrire cette sensation, mais son esprit en était convaincu, se fiant à cet échange de douceurs, osant même briser les limites. Toujours la main posé entre ses cheveux et sa peau, notre homme baissa lentement les yeux vers les lèvres de la jeune femme, comme emporté par une force invisible, puis chassant toutes ces questions l’air de dire « Peu importe », il approcha doucement ses lèvres, sans hésitation, pour embrasser la charmante demoiselle, sans lui dire mot. Peut-être trop insolant. Mais ne l’avait-elle pas provoqué au final ? C’était là, la meilleur façon de lui dire « Oui, reste avec moi ! », mais avec un message adressé directement à son cœur. Aucun brusquement, ni manière grossière, juste peut être un fond d’impulsivité provoqué par l’emballement du vétéran. Le contact de leurs lèvres provoqua une sensation très agréable, bien différente des expériences du passé, le soulageant grandement, évacuant tout cette torture depuis le départ. Dans le geste, il remonta légèrement sa main sur la joue de sa partenaire, comme pour l’approcher un peu plus et la guider, toujours avec cette délicatesse propre à son expérience. Naturellement, il ferma les yeux, continuant ce baiser presque irréel, avant de sentir comme une douleur, une peine naissante dans la poitrine. Après quelques secondes, ses lèvres se séparèrent des siennes, restant ainsi proche d’elle quelques secondes. Ses yeux se posèrent sur son visage, saccadé dans leurs parcours, exprimant bien ce changement soudain. Notre homme inclina légèrement la tête vers le bas pour poser le coin de ses lèvres sur sa joue, ayant comme refoulé lors de cet échange extrême son côté humain, pour revenir au soldat qu’il était dans ce village.

    « Je n’ai pas le droit … »

    Shinsuke soupira légèrement, regrettant un peu ces dires, mais c’était nécessaire. Un dilemme, insupportable. Elle était si proche, et si inaccessible pourtant …

    « Même si je le veux … n’est-ce pas ? »
Revenir en haut Aller en bas
Pandora

❝ Yahaa ! It's
Pandora
in the place ! ❞
Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa

Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa
Messages : 415
Date d'inscription : 19/11/2010
Age : 42
Localisation : Quartier Nord; Iwa.

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Mar 8 Mar - 19:42




    Tout était terriblement amplifié; perchés sur ce fil d'argent qu'une simple rafale de vent aurait pu trancher. Tout; la moindre impression, la moindre émotion, la moindre question, et la moindre action. Chacun se retenait à ce qu'il pouvait pour ne pas sombrer, chacun se retenait à l'autre pour ne pas se voir tomber dans une abysse sans fond. Personne ne voulait chuter. Ni Takasugi, ni moi. Du moins, c'était ce dont j'étais persuadée en cet instant. J'avais un douloureux nœud au creux de la poitrine, tirée par le choix cornélien que je pouvais imposer à mon partenaire. Je ne laissais jamais le choix aux autres, et toutes mes indications et questions étaient savament maitrisée afin que les décisions qui me semblaient évidemment les meilleures pour ma personne soient prises. Alors, Takasugi, souhaites-tu vraiment nous faire chuter? Le seul et unique problème dans cette situation était que je n'étais pas réellement sûre de chaque option, et laquelle correspondait à se maintenir en sûreté. Voilà ce qui rendait extrêmement pénible le fait de devoir lui répondre, ne sachant trop exactement que lui dire. Je ne pouvais pas rester. Mais j'en mourrais d'envie. Et en cet instant, la kunoichi fidèle à son village demeurait en retrait, laissant la femme désireuse qui sommeillait dans mes entrailles se confronter à l'instant présent; confrontée à la douloureuse réalité. L'attente était absolument insupportable. J'avais simplement esquivé sa subtile demande, en lui rendant la pareille, priant pour qu'il puisse prendre la décision la plus sage: j'avais souvenir de sa façon de voir les choses toujours avec un recul critique incroyable. Rien ne m'était certain; non, il m'était simplement tout proche, et inaccessible. Paralysée par ma crainte qu'il réalise qui j'étais, je n'osais faire un geste, me fixant une obsession maladive sur son souffle chaud, sur le contact de ses mains avec la peau, sur sa présence qui, sans m'avoir manqué de cette manière, m'était particulièrement appréciable en cet instant bien qu'elle fusse la cause de l'intense torture qui massacrait mon âme. Et puis soudainement, il m'embrassa. J'étais tant hypnotisée par lui que je ne réalisai pas immédiatement son geste, avant de le constater avec surprise. Le contact de ses lèvres contre les miennes était doux, apaisant; faisant pourtant remonter dans mon être tout entier un frisson dont j'étais incapable d'expliquer la nature. Un instant hors du temps, tandis que nous étions dans les bras l'un de l'autres. Il fit doucement remonter sa main sur mon visage, et je frémis à nouveau. Le vent soufflait, faisant tanguer l'invisible fil qui nous maintenait au dessus du gouffre, mais je n'y faisais pas attention. En vérité, en cet instant de proximité d'une tendresse et d'une délicatesse improbable, j'avais l'impression que même si le fil se brisait, nous ne chuterions pas. Je remontais doucement mes mains dans son dos, tandis qu'il rompit cet instant magique, tournant légèrement son visage pour laisser dériver ce si plaisant contact sur ma joue. Je ne pût m'empêcher de glisser un imperceptible soupir, de contentement, de surprise où peut-être même simplement de déception. Difficile à dire. Mes mains enserraient son corps avec une sérénité qui m'était peu commune, plus de l'ordre d'une caresse que d'autre chose; et survint encore une violente bourrasque de vent.

    - Je n'ai pas le droit.

    Et le fil se mît à tanguer, à se mouvoir dangeureusement. Nous ne pouvions rebrousser chemin, il fallait continuer où tomber. Ne dis pas de connerie, Takasugi. Ce n'est pas le moment de me pousser, je perds l'équilibre. Je t'en prie.

    - Même si je le veux, n'est ce pas?

    Pensait-il que j'allais approuver ses dires, lui faire comprendre qu'il était sage et qu'il avait un sens de l'honneur et de la patrie sans faille? Je ne pouvais le blâmer, parce que j'étais dans la même situation que lui. En revanche, j'étais sans doute bien moins fervente en ce qui concernait interdits et devoirs; et je ne me privais de rien. C'était dans cette idée que, profitant que son visage soit encore à ma portée, contre ma chair frémissant, je fis légèrement pivoter mon visage, pour venir effleurer ses lèvres, farouche et pourtant désireuse de lui. Il n'avait pas le droit; moi non plus. Mais qu'est ce qu'il en savait? Pressant un peu plus son corps contre le mien, l'enlaçant avec beaucoup de tendresse, j'appréciais la sensation délicieuse de ce contact entre nos lèvres, d'autant plus intense qu'interdit. Je ne voulais pas partir. Je ne voulais pas écouter ces règles ridicules dont il aurait pu faire mention. J'aimais simplement l'instant. Avec la même délicatesse dont j'avais pu faire preuve auparavant, je reculais très légèrement mon visage, mettant fin à mon geste, pour venir embrasser sa main dans un ballet confus de pensées et d'émotions, et nicher mon visage calmé contre le sien, en venant murmurer à son oreille.

    - Moi non plus, je ne peux pas.

    Oui, tristement, il en était vrai; les obligations qui me liaient à Iwa malgré l'Alliance maintenant nos deux pays ne me permettaient pas de... De... De quoi, en fait? Qu'est ce qui l'empêchait de..? Ses obligations? Le fait que je fusse sa coéquipières des années durant? Jusqu'à ce que germe jusqu'à mon esprit une sordide pensée: il avait peut-être une femme et des gosses? Un homme marié... Eh, c'était vraiment trop; si c'était le cas, il me décevait beaucoup. Pas pour avoir une famille, hein! Juste parce qu'il n'était pas aimant envers sa douce. La tromperie était purement inconcevable dans notre famille, du fait de notre habitude - très controversée - aux relations cosanguines. Un frisson de colère monta en moi, alors que je me décidais à reculer mon visage; et que l'emprise de mes mains dans son dos se relâcha soudainement. C'était lamentable, pitoyable, pathétique, et même complètement répréhensible. C'était carrément ridicule, il me semblait pourtant emprunt de très bonnes valeurs, éduqué avec sagesse et bienveillance. J'avais presque l'impression de prendre un coup de couteau, tant je pouvais être déçue de son attitude. Il faisait chier. Il m'allumait, et puis il me lâchait dès que cela commençait à se concrétiser... J'avais une horrible boule dans la gorge, désemparée, et respirai avec force, comme pour évacuer mon désarroi. Merde, c'était Takasugi, pas n'importe qui. Autant un inconnu, je ne me serais pas mise dans un tel état, mais là, je me sentis presque trahie, autant pour sa femme que pour la femme que j'étais. Je retirai les mains de son kimono prestemment, comme craignait qu'il ne m'accuse de le tenter - oui, d'accord, je mourrais d'envie de le tenter - et croisait les bras après avoir reculé d'un pas.

    - C'est vraiment moche de faire ça, Takasugi.

    Faire quoi, au final? Tromper quelqu'un? Où allumer quelqu'un? Bah, les deux se valaient, même si je penchais pour la seconde raison. Il m'avait poussée dans le vide. Libre à lui de me rattraper où de me jeter dans le vide, mais la flamme vindicative qui me brulait de l'intérieur me soufflait que je ne chuterais pas sans lui. J'eus une nouvelle quinte de toux, violente; comme pour signaler ce brusque retour dans la réalité. Bordel, j'avais presque oublié le poison...

Revenir en haut Aller en bas
https://naruto-no-tenchi.forumactif.org/
Shinsuke Takasugi

❝ Yahaa ! It's
Shinsuke Takasugi
in the place ! ❞
Corne d'or de Kumo

Corne d'or de Kumo
Messages : 152
Date d'inscription : 10/02/2011

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Jeu 10 Mar - 18:00

    Plus les choses avançaient, plus ces retrouvailles, sensées êtres heureuses, se transformaient en un supplice pour l’âme. La différence entre la volonté et la réalité se révélait être énorme. Notre homme le savait évidement. Cependant, le cœur humain rattrapait toujours cette idée, pour l’effacer quelques instants de l’esprit, afin de ne se laisser qu’à cette force. L’une des grandes raisons pour laquelle le soldat parfait n’existait que dans l’imagination, la nature de cette espèce si unique ne le permettait pas. Au fond, ce ne devait surement pas être plus mal, histoire de ne pas remplir ce monde de désespoir. Sauf qu’ici, ce concept presque palpable se répercutait de plein fouet sur Shinsuke, posé là, sur la joue de sa partenaire, ayant pour seul compagnon son esprit torturé durant le silence interminable à attendre la suite. Ce tendre baiser, malgré tout le plaisir et la satisfaction intérieur ressenti, le plaçait clairement dans un entre deux des plus terribles, comme un problème dont l’absence de solution semblait évident. Depuis le départ, ses paroles étaient sincères, son désir de la tenir prêt de lui, sans plus se séparer comme dans le passé et aussi … un retour sur le même chemin ? Un avenir partagé ensemble, quel que soit la manière ? Surement des rêves, des espoirs trop utopiques, qui traversaient ses pensées comme sur un coup de vent, simplement sous forme d’images imprécises. Sa présence dans ces bras, sa chaleur et sa douceur le poussait grandement à y croire, surtout que de son coté, Etsuko ne paraissait pas indifférente face à tout ça, loin de là. Comment faire alors … peut être qu’en ayant jamais exposé cette contrainte, tout ce serait arrangé, avec une réponse positive de la jeune demoiselle. Si jamais, tout se présentait si simplement que dans l’espoir. Le tiraillement découlant de la situation fut à l’origine même de cette douleur soudaine à la poitrine, le forçant à décoller ses lèvres des siennes. Lui qui d’habitude était connu pour sa sagesse, son caractère de battant, s’étonnait beaucoup, se découvrant une fragilité bien nouvelle. Du moins sur le moment, puisque peu à peu, le vétéran habituel refaisait surface, pour couvrir ses arrières, et ne pas se lancer dans l’impossible. Après tout, on ne pouvait pas balayer plus de vingt-cinq ans d’expérience, juste par des sentiments. Il l’avait laissé sur cette contradiction, attendant son avis, pour pouvoir vraiment conclure. Mais la jeune femme resta dans ses bras, le rapprochant même plus de son corps, puis amena son visage contre le sien, avec un geste presque aussi fort que l’échange de tout à l’heure. Le Samouraï ne s’en rendit pas compte de suite, ce contact de ses lèvres contre les siennes le tira complètement de ses pensées, comme pour replonger dans le même état que lors du baiser. Le même frisson revint, plus chaleureux, le faisant envier plus encore de sa chair, et par la même occasion lui rappeler ce tourment … Il la laissa faire simplement, sans pouvoir vraiment intervenir, pour la voir simplement revenir sur sa main, pour y déposer une petite douceur, avant de donner enfin une réponse … Son cœur battait à la chamade, sentant peu à peu son approche, à ses cheveux frôlant sa joue. Pourtant, on pouvait deviner facilement les mots à venir. C’était encore plus sadique, de savoir avant de voir.

    « Moi non plus, je ne peux pas »

    Inévitable. La phrase fut comme un déclic dans son esprit, conduisant directement à la seule option, résorber sa volonté, son désire, pour revenir à la normal. Un peu comme une flamme que l’on étendrait d’un souffle, sans une chance de survie. Elle aussi semblait obéir à des conditions ou des contraintes, l’empêchant d’accepter, ou bien d’aller dans son sens. Cela sous entendait la même volonté de sa part, du moins c’était le plus probable. Mais que faire ? Takasugi ne pouvait pas dire « Puis, on s’en fou », puisque ce serait de toute façon surréaliste. Une porte qui se refermait sur eux même, après l’avoir ouvert quelque secondes par curiosité. Flottant quelques secondes sur ces pensées ainsi que ces questions, le vétéran descendit sa deuxième main vers le dos de la jeune demoiselle pour parcourir celle-ci lentement, comme si ce serait la dernière fois, la dernière occasion se sentir si proche. Tous ses sens s’éveillaient au plus haut point, la pression exercée sur son dos devenant plus forte et remarquable, les formes de sa partenaire plus savoureuses et rassurantes encore, ainsi que son visage à quelques centimètres du sien, dans une intimité extrême. En fait, depuis le début, sa présence comblait le manque du passé, mais en même temps, son cœur développé un autre sentiment, ce qui semblait bien être un semblant d’amour. Il ne se risquait pas encore à poser de nom dessus, mais cela y ressemblait bien au final. Surement trop de rêve pour un si court instant, qui passa des plus rapidement, du moins aux yeux de Shinsuke. Les douces mains fuyant son Kimono ne furent que surprise et peine, presque convaincu d’avoir compris le pourquoi du comment. Cependant, quand Etsuko eu finit de se retirer, ses bras se croisèrent dans un élan de mécontentement assez sévère, suivit d’un pas de recule, plutôt déroutant à observer. L’air s’engouffra rapidement sur le devant de sa tenue, un peu plus ouverte par l’enlacement de tout à l’heure, ce qui lui fit bien ressentir ce vide que créa l’absence de sa partenaire, tant physiquement que mentalement. Incompréhension totale, sa réaction était des plus étranges. Surtout accompagné d’une accusation presque en paradoxe avec l’échange précèdent.

    « C’est vraiment moche de faire ça, Takasugi. »

    Le ninja n’opposa pas de résistance pour la retenir dans ses bras, pour ne pas l’offenser, mais resta d’autant plus concentré sur la scène, avec un regard sérieux, en l’absence de sévérité. Moche ? Qu’insinuait-elle par-là ? Une affirmation concernant sa réponse ? Impossible, pas avec ce qu’elle-même lui confirmé par la suite. Alors cela coulait d’autre chose … Intriguant, très intriguant. Takasugi ne lâcha pas son air d’un poil, presque immobile et dressé fièrement comme à son habitude, sans arrogance, tel un vrai Samouraï, ces yeux ne quittèrent pas la jeune femme qui lui devait bien des explications avant de se lancer dans de telles déclarations. D’un coup, la tension avait fait un bon sur la scène, servant presque de tampon au surplus d’émotion, quand elle le serrait encore dans ses bras. Notre homme brisa le petit silence d’une voix exprimant clairement son désarroi, en l’absence d’information sur le reproche.

    « Mais de quoi parles tu Etsuko ? »

    Même pas le temps de répliquer, de réfléchir que les maux du début de la marche revinrent frapper la jeune femme, provoquant une succession de toux assez sévères à entendre. Le lien entre son départ et sa santé n’en devenait que plus solide, inquiétant par la même occasion le Samouraï, qui réagit presque aussitôt en s’approchant de sa partenaire pour lui porter assistance, même si en soi, il ne pouvait pas faire grand-chose. Dans un élan soudain, débarrassé des hésitations passées, il fit un pas pour se retrouver à côté d’elle, puis posa l’une de ses mains sur son dos en la caressant légèrement afin de la calmer, sans pour autant être convaincu de l’efficacité de la chose. Son autre bras passa dessous dans un réflexe, pour lui servir de support, le torse proche d’elle en couverture. Cela ne ressemblait pas à une simple maladie, de par la violence des toux, et de la fréquence inhabituelle. Son organisme tentait d’expulser quelque chose, ou bien c’était simplement dû à une faiblesse générale. Une petite analyse rapide que fit son esprit, en se servant de son expérience, malgré que la médecine soit bien loin de ces domaines. Tout ce qui avait été dit tout à l’heure passa sur le plan secondaire, presque inconsciemment, prit de son inquiétude pour Etsuko. Au final, elle ne lui avait rien dit encore sur ces mésaventures. Enfin, ce n’était pas la priorité pour l’instant. La rue comme ça dehors, avec cet air frais et ces émotions se faisait assez inhospitalier pour sa partenaire. Une impression parfaitement justifié, puisque la vraie cause de sa maladie prêtait à confusion. Restant assez calme de l’extérieur, le Samouraï la laissa terminer ces toux, pour peut-être un soulagement par la suite, puis une fois terminé, il l’aida à se redresser pour l’approcher de lui, l’air légèrement ennuyé de la voir comme ça, dans le sens du regret. Après un petit de temps de récupération, le regard braqué sur Etsuko, Takasugi fit une proposition préventive, plutôt imposée même, mais qui ne pouvait surement faire que du bien.

    « Visiblement, la balade ne te réussit pas. Allons chez moi, ce sera mieux pour toi. »

    Non, ce n’était pas un blâme. D’ailleurs, l’intonation de sa voix n’impliqua pas cette idée. Simplement qu’elle pouvait lui dire, sans crainte. Mais sur le coup, il ne lui laissa pas vraiment le temps de répondre, la marche ne semblait pas être l’option choisit pour se rendre dans sa demeure. Son bras servant de supporte jusqu’ici passa plus bas, derrière les jambes de la jeune demoiselle, impliquant à notre homme de s’accroupir, pour la faire basculer, tout en la maintenant de son autre bras, pour la remonter, afin de la tenir proche de lui, collé contre le haut de son corps. Le geste fut surement surprenant mais pas trop rapide pour ne pas la brusquer, juste assez pour qu’elle se laisse faire. Surement que cette intention n’était pas totalement innocent, cependant le vétéran n’en laissa pas paraitre la totalité, juste une indication, accompagné d’une attitude de soldat, servant de masque assez léger. Shinsuke marqua un petit temps de pose, baissant la tête pour voir le corps de la jeune femme, puis son visage.

    « Ne t’inquiète pas. »

    Etsuko c’était présenté comme une civile, mais cet acte n’allait pas dans ce sens. Aucune prétention de l’impressionner, simplement l’attitude à adapter face à la situation, soldat ou pas. Bien sûr, elle faisait partie de la gente féminine et pas n’importe qui, débouchant à cette position. Le vétéran concentra son chakra au bas de ses pieds en fixant le toit en face de lui pour y sauter, en tenant fermement sa partenaire, pour prendre de l’altitude, et donc un chemin plus rapide jusqu’à sa demeure. Il entama ainsi une petite course, de saut en saut, laissant ainsi des moments de flottement en l’air, faisant contrer le vent directement sur eux. Prit dans l’un de ces instants assez agréable, Shinsuke revint sur son incompréhension de tout à l’heure, le regard toujours fixé devant lui.

    « Je n’ai pas vraiment comprit tout à l’heure … Mais je m’inquiète pour toi. Ces toux semblent sévères … »
Revenir en haut Aller en bas
Pandora

❝ Yahaa ! It's
Pandora
in the place ! ❞
Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa

Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa
Messages : 415
Date d'inscription : 19/11/2010
Age : 42
Localisation : Quartier Nord; Iwa.

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Ven 11 Mar - 10:16


    Voilà pourquoi je détestais atrocement le village de Kumo: tout tournait toujours dans le mauvais sens ici. Toujours. Je ne pouvais jamais espérer que les choses demeurent aussi agréables qu'elles pouvaient paraître; jamais la simplicité ne se laissait effleurer. Il y avait peut-être une malédiction dans ces lieux, quelque chose qui m'insufflait que ma place n'était plus ici et que je devais repartir comme l'étrangère que je pouvais être désormais. Mais je ne voulais pas partir, je voulais profiter encore d'un peu de temps dans ce village; d'un peu de temps en la compagnie de Takasugi. Mais tel l'émissaire de cet interdit, même mon partenaire ne semblait pas d'avis de me laisser demeurer en paix ici. Non, messager de la tentation même; comme s'il avait deviné que je ne lui étais pas insensible, il avait joué avec moi et je m'étais stupidement laissée avoir. Ah, la fatalité avait bien fait son choix, pour sûr. Je n'aurais pas été aussi douloureusement atteinte s'il s'était agi d'une autre personne que ce shinobi qui partageait avec moi de souvenirs profondément enfouis dans ma mémoire. J'avais le cœur lourd de ressentiment, je tremblais de colère; et je ne parvenais pas à m'ôter de l'esprit ce contact si spécial et rare qui avait pu nous unir quelques instants durant. A croire que lui aussi m'avait empoisonnée. Je me tenais droite, stoïque face à lui, refusant de flancher sous le coup qu'il avait asséné à mon esprit encore meurtri par la honte d'avoir dû accepter ma défaite face à Junan. Bon, d'accord, ici, c'est plutôt sa potentielle femme qui devrait se sentir lacérée à coup de kunai, pas moi, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'admettre qu'il m'avait aussi savamment dupée qu'elle. Le problème, c'est que seule moi le savait, et que Takasugi n'aurait pas à subir les remords de sa dulcinée. Il y avait une tension insoutenable qui se maintenait entre nous deux. J'avais presque envie de cracher à ses pieds, mais j'étais trop bien élevée pour m'abaisser à de pareils gestes. Et puis sérieusement, pourquoi il se sentait obligé de f...

    « Mais de quoi parles tu Etsuko ? »

    Etsuko? De quoi je parle? Je réalisai peu à peu que j'étais tout aussi coupable que lui à m'enfermer dans un mutisme concernant ma vie actuelle. Non, je n'étais pas Etsuko, j'étais Pandora maintenant. Pandora, Gardienne du Secteur Nord d'Iwa; et je te parle de ton affreuse manière d'agir. Il me semblait un peu étrange qu'il agisse comme cela d'ailleurs, de ce que j'avais pu connaître de lui, mais nous avions tous des vices cachés, et sans doute qu'il ne m'avait jamais montré cette partie de sa personne. Mais je lui en voulais bien trop pour me raccrocher à de stupides hypothèses concernant son caractère: les gestes parlaient d'eux même. Et son baiser avait été le plus violent des mensonges. Prise d'une nouvelle quinte de toux, je m'efforçai de rester droite, discrète, déjà trop humiliée comme cela par cette faiblesse. Mais cela ne lui avait pas échappé. Ah, ça, pour repérer les faiblesses des autres, Takasugi était doué. Je comprenais maintenant pourquoi il avait aspiré avec ferveur à devenir un shinobi; tout ce talent, ça ne devait pas être gaspillé. J'eus un frisson de dégoût, répugnée par son attitude. Ça devait être le signal qu'il attendait; le symbole de sa victoire. L'homme bougea soudainement, à en croire les bruissements de son kimono, et se retrouva à côté de moi. Le contact de ses mains dans mon dos provoqua un frisson dans tout mon corps; peut-être l'impossible envie de le frapper, dégoûtée. Arrête, Takasugi; si c'est pour me faire du mal, fais le au moins comme tout le monde et arrête de jouer avec ça. Je remis en place mon châle, masquant tant que je le pouvais mes bras couverts de cicatrices parfois plus marquées que d'autres, refusant simplement de profiter d'avoir son corps contre le mien. Le dégoût, la colère, et le désir faisaient naître en moi un mélange de sentiments absolument infects, tout à fait dignes de la torture à laquelle nous étions soumis depuis nos retrouvailles. Comme s'il sentait ma réticence, il me tint un peu plus fort, pour me rapprocher de lui; mais je me refusais à porter la moindre attention sur son physique. Bien trop répugnée pour cela.

    « Visiblement, la balade ne te réussit pas. Allons chez moi, ce sera mieux pour toi. »

    Quoi!? Mais il est dingue? Maintenant il voulait me présenter à sa petite famille? Oui, décidément, il avait bien l'intention de m'achever. Pourtant, je n'eus pas plus le temps de répliquer, qu'il me saisit de ses bras musclés – non, pas musclés, je ne faisais pas attention à lui – plus bas, glissant contre moi imperceptiblement. J'avais horreur des contacts de ce genre dans une situation où je savais pertinemment que je ne voulais pas et que j'allais souffrir encore plus par la suite. Ça avait l'air de bien lui plaire, de me faire du mal, et de jouer l'innocent en prétextant qu'il ne comprenait même pas de quoi je pouvais parler. Tsss... Je n'eus que le temps de réaliser qu'il me tenait dans ses bras, comme on porterait un enfant endormi, me serrant contre son torse. J'entendais son cœur battre, j'écoutais son souffle doux; mais je ne pouvais m'empêcher d'avoir comme une colère sans pareil à son égard. Mon visage était figé dans une moue boudeuse, terriblement vexée.

    « Ne t’inquiète pas. »

    Comme si j'allais m'inquiéter. Après tout, Takasugi prétendait vouloir m'amener chez lui, pour aller faire la rencontre de la charmante femme qui lui servait d'épouse et à qui j'avais un instant pu connaître le quotidien. Pourtant, dans mon esprit germait une idée. Qui a dit que mon ancien coéquipier ne subirait pas la colère de sa femme? Si elle ne savait rien, c'est parce que personne ne lui dirait. Intérieurement, un sourire naquit dans mon esprit. Je ne chuterais pas sans toi, Takasugi. Mais il se contenta de commencer le chemin, me serrant contre lui. Le vent me sifflait aux oreilles et me donnait terriblement froid, tant et si bien que contre ma volonté, je me serrais un peu plus contre lui. A quoi bon. Il prononça une nouvelle phrase à mon intention, tout aussi laide que les autres.

    « Je n’ai pas vraiment comprit tout à l’heure … Mais je m’inquiète pour toi. Ces toux semblent sévères … »
    Je ne pris même pas la peine de lui répondre, humiliée de m'être faite si stupidement avoir. Je n'avais même pas envie de laisser la femme au fond de moi reprendre le contrôle de la situation, tant j'étais désemparée. Pourquoi espérer inutilement pouvoir obtenir ses faveurs, lui qui semblait tristement vouloir des miennes en me plongeant profondément dans la peine et le ressentiment? C'était incompréhensible. L'homme continua son cheminement, passant par les toits; survolant le village qui renfermait une partie des plus durs souvenirs que j'ai pu avoir. J'avais froid, bien trop froid, et mon châle ne m'était d'aucune utilité ici, et ma longue robe blanche volait sauvagement contre mes jambes fines. Pourvu qu'il n'habite pas trop loin... Je serrais mes bras contre moi même pour me protéger du vent qui me mordait férocement; mais de toute évidence, Takasugi était rapide. Ou alors, il ne vivait vraiment pas très loin, car en peu de temps, après de multiples virages, il finit par ralentir l'allure et me déposer à terre, avec la même délicatesse avec laquelle il m'avait prise dans ses bras. Précipitamment, je remis mon châle sur mes épaules, pour cacher les cicatrices de mon corps, tandis qu'il ouvrit la marche et m'invita à entrer, ce que je fis avec une certaine réticence. J'étais vraiment handicapée par ma cécité dans cette situation: comment voir à quoi cela ressemblait, comment voir tout ce qui aurait pu me prouver que j'avais bien raison sur sa situation? Il était malin, il était très malin. Je tendais l'oreille, à la recherche du moindre bruit qu'une autre personne aurait pu faire par sa présence, mais rien ne se laissait entendre. Il avait tout calculé, l'enfoiré... J'étais, en plus d'être répugnée, complètement troublée. Est-ce-que j'étais encore partie dans un raisonnement stupide et infondé comme j'avais la très mauvaise habitude de faire sans arrêt?

    « Takasugi, pourquoi tu m'as dis que tu ne pouvais pas? »


Revenir en haut Aller en bas
https://naruto-no-tenchi.forumactif.org/
Shinsuke Takasugi

❝ Yahaa ! It's
Shinsuke Takasugi
in the place ! ❞
Corne d'or de Kumo

Corne d'or de Kumo
Messages : 152
Date d'inscription : 10/02/2011

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Dim 13 Mar - 9:00

    L’incompréhension totale. La situation devenait de plus en plus étrange, surtout au sujet de la jeune femme, sans aucun indice sur la source du problème. L’accusation précédente venant de sa part semblait pour le moins hors contexte, comme si une quelconque idée lui était tombée du ciel. Pourtant, jusqu’ici tout fut assez normal, sans brusquement ni offense, avec hésitation et douceur, pour ne pas la perturber. Sauf peut-être ce baiser ? Une possibilité, qui ne concordait pas trop avec sa propre réponse à ce sujet. Surement qu’elle ne l’avait pas apprécié, du moins dans la forme, pour ensuite le lui reprocher, mais d’une manière assez sadique. Après la quinte de toux passé, ainsi que le début de la traversée du village pour se rendre jusqu’à sa demeure, la phrase de tout à l’heure revint dans l’esprit de notre ninja, telle une pierre qui viendrait le frapper pour le réveiller. D’ailleurs, en la prenant dans ses bras, il ressenti inévitablement cette réticence exposée par sa partenaire à se tenir prêt de lui, malgré sa faiblesse de santé sur le moment. Un geste plutôt déroutant, provoquant en lui une sorte de reflexe, assez déplaisant à appliquer cependant inévitable car inconscient. Un courant traversa son corps, proche du frisson, lui donnant un grand coup de froid, pour le ramener peu à peu à la case départ, dans cette hésitation et cette prudence des premières minutes de la rencontre. On ne pouvait pas vraiment parler de haine soudaine, puisque ce serait là sans raison, ça ressemblait plus à un repli, pour se préparer à ce qui allait arriver et ne pas montrer de faiblesse. Toujours inquiet malgré ce sentiment soudain, notre homme demanda les causes de sa maladie, indirectement, en ne montrant pas encore de signe négatif. Sa question ne fut pas vraiment une réussite, ne présentant pourtant aucun détail gênant … La jeune demoiselle n’y prêta même pas attention, à en croire son mutisme et ses petits mouvements de désagréments, très subtiles. Le rejet s’avéra plutôt violent sur le coup, surtout en l’absence de grande raison, ce qui pour vrai dire refroidit en grande partie notre vétéran, continuant d’agir en tant que gentleman, avec une certaine amertume au cœur. En fait, il ne lui en voulait pas, ce n’était pas vraiment de sa faute, la scène du baiser devait lui paraître comme un accident regrettable, aux vus des autres possibilités qui lui vinrent en tête. Takasugi y pensa soudainement, faisant éclore dans son esprit les graines d’une idée ne le tentant pas vraiment. Une trop grande période eloignait le jour de leurs séparations, et le temps présent, depuis, chacun s’était construisent une vie, une histoire. Etsuko n’échappait pas à la règle, en ayant surement un mari et même une famille, surtout en tant que civil à l’heure actuel. Voilà donc le reproche … Le Samouraï venait juste de la tenter, en lui ouvrant une porte, pour la refermer de suite après. Son cœur avait simplement parlé de lui-même … Ce n’était pas comme si l’éventualité ne lui avait pas traversé l’esprit, cependant celui-ci le refusa durant ce moment, dont le besoin semblait énorme. Un geste d’égoïsme. Ces notions, ces valeurs et questions tourbillonnaient dans la tête du ninja dans un tourment infernal, à peine sortit du dilemme horrible entre garder sa partenaire prêt de soi et la laisser partir, pour ne pas empiéter sur sa vie.

    Sur le reste de la marche rapide, ses yeux restèrent devant lui et fixe, le corps presque pétrifié, ne sachant quoi faire, encore trop partagé entre le sentiment soudain et la raison de son reproche. Une fois devant la bâtisse, il la posa au sol soigneusement, puis se dirigea vers la porte, sortant ses clefs de l’intérieur de son Kimono, pour ouvrir la porte et la faire entrer. Sa demeure faisait partie de ces nombreuses maisons dans le village caché des nuages, incrusté dans la montagne pour un désigne particulier, et un espace assez généreux de par le nombre de ces pics rocheux dans le milieu. Ainsi, on pouvait se mouvoir dedans avec grande aisance, malgré le fait que notre homme y vive seul, complété de la liberté offerte par la disposition des meubles. Pour dire, Shinsuke n’utilisait cette habitation que pour les taches élémentaires du quotidien, par le manque de temps et d’intérêt en ce lieu, en l’absence de toute autre personne. Bien sûr, sa partenaire ne pouvait rien en voir, de par sa cécité, ce qui était bien dommage. En effet, l’avantage de telles infrastructures résidait dans l’ouverture qu’elle offrait vers l’extérieur, généralement recouverte d’une grande baie vitré donnant sur un paysage des plus agréables. De sa demeure, le Samouraï en prenait le plus grand soin, ainsi tout y était soigneusement ranger, sans atteindre la perfection. Assurez-vous, aucune tendance de maniaque du rangement. Cela tombait plutôt bien, puisque cette visite n’était pas prévue à la base, une bonne habitude assez payante. Une fois dans le couloir d’entrée, d'un mouvement presque mécanique dénué de quelconque réflexion, sa main se posa sur le petit meuble juste à côté, à la hauteur de sa taille, pour y déposer les clefs, puis il fit un pas en avant comme pour avancer, mais bloqua rapidement sur les paroles de sa partenaire.

    « Takasugi, pourquoi tu m'as dit que tu ne pouvais pas? »

    Directement sur le sujet, sans passer par quatre chemins. Après tout, ils en étaient à un niveau où ça ne pouvait se faire autrement. L’homme d’expérience tourna la tête sur le côté, l’inclinant légèrement vers le sol, pour avoir Etsuko du bout du regard, avant de se tourner lentement après quelques secondes. Sa question semblait d’une si grande ironie sur le moment, ou bien la jeune femme l’engueulait simplement sur le fait d’avoir coupé le geste en pleine avancé tout à l’heure. Non, avec son attitude durant la traversée du village, toutes ces attentions passées, ce baiser si doux paraissaient irréel, presque sortis tout droit de son imagination. Que croyait-elle ? Si ça ne tenait qu’à lui, tout aurait continué, sans aucune interruption, puisque son cœur en mourrait d’envie. Oui, comme en plein combat, où les limites importaient peu, avec un adversaire en face. La philosophie de Shinsuke le poussait toujours à abattre l’adversaire, combattre sans gêne ni aucune forme de pitié, puisque dans ce cas, tout se limitait à la notion de l’instinct. Écraser, vaincre, tuer, ces actes faisaient juste parti de l’ordre naturel des choses. Mais là, avec Etsuko, tout se révélait être diffèrent. Le combat prenait une autre forme, sans même en être vraiment un, avec pour adversaire les principes, l’empêchant de se lancer du plus grand de sa volonté dans la victoire. Comment briser la vie de sa partenaire sans aucun remord, simplement par égoïsme ? Ce serait bien lâche et injuste. Les moyens ne manquaient pas, c’était surement ça le pire dans l’esprit de notre Samouraï. Au final, la puissance physique, aussi grande soit elle, trouvait toujours plus fort, un obstacle nous rappelant sans cesse notre condition d’humain. Face à la jeune demoiselle, le vétéran fit un pas en avant marqué, montrant bien sa précipitation, mais arrêté au dernier moment, dans une hésitation, se résorbant vite pour rester immobile. Il voulait s’approcher d’elle, pour faire sentir sa présence, et comme pour exposer son impuissance, sortir un « idiote » avec un regret au fond de son âme. Sa main se posa sur le meuble plus violemment afin de se retenir, puis son corps se redressa légèrement, fixant son invitée.

    « Depuis tout ce temps, tu as surement construit ta vie, fondé une famille et beaucoup d’autre choses … Crois-tu que j’ai le droit de briser tout ça ? »

    Takasugi marqua une pause après ses mots, pour se relâcher suite à son emballement, sur un soupir ennuyé, lui disant presque « Laisse tomber … ». Alors, serait-elle apaisée de cette réponse ? Sur le coup, le Kumojin n’y fit pas vraiment attention, secouant légèrement la tête comme pour se réprimander lui-même, puis se reprit avec la prudence acquise à l’instant pour se diriger dans l’ouverture du couloir donnant sur la cuisine. Il s’arrêta juste devant, la main posé sur le mur, pour parler à Etsuko, d’une voix neutre, légèrement basse.

    « Installe-toi, fait comme chez toi, je te rejoins. »

    Pour une fois, le choix revenait à elle. Continuer, ou le laisser dans le froid total, la distance insoutenable. Perdu dans ses pensées, le vétéran pénétra dans la cuisine afin de mettre sur le feu une théière de thé, en exécutant chaque étape de la préparation d’un automatisme presque programmé, marquant l’absence total de son esprit sur l’action. Il ne savait pas comment être, remonté, totalement indiffèrent, désireux, tout se mélangeait là, sans pouvoir y faire grand-chose.
Revenir en haut Aller en bas
Pandora

❝ Yahaa ! It's
Pandora
in the place ! ❞
Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa

Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa
Messages : 415
Date d'inscription : 19/11/2010
Age : 42
Localisation : Quartier Nord; Iwa.

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Dim 13 Mar - 17:20



A quoi on joue? C'était la question qui me restait dans la tête depuis un moment maintenant. A quoi on est en train de jouer, là, Takasugi? Nous ne sommes plus des enfants comme nous l'étions, comme nous avions pu nous connaître; et cette fracture entre ces beaux jours agréables et ces retrouvailles, qui, bien qu'elles se passaient sous le ciel aujourd'hui clément surplombant Kumo, s'avéraient lourdes en sous-entendus, noyées dans un jeu auquel je n'étais même pas certaine de vouloir prendre part. S'il fallait que nous nous arrêtions, il était un peu tard pour le faire, et je le réalisais avec beaucoup d'amertume, rongée par le remords d'avoir voulu pousser un peu plus loin Takasugi. J'étais simplement stupide; je m'étais complètement laissée dominer par moi-même et je le payais cher, très très cher. C'était ridicule de prétendre le contraire. Et puis de toute manière, j'étais consciente que je ne pouvais pas me permettre de placer de maigres espoirs sur sa personne. La vie d'un ninja était instable, peu fiable; nous n'étions pas du même village de toute façon. J'avais agi stupidement et inconsciemment, soudoyée par l'envie qui se languissait lentement à l'intérieur de mon être et qui avait profité du fait que Takasugi et moi ayons étés proches il y a de nombreuses années pour faire naître en moi un désir que j'avais renié tant bien que mal. Mais j'avais eu un instant de faiblesse en me laissant avoir, aguichée par le contact avec lui. J'étais si réticente à toucher quelqu'un de quelque manière que ce soit que lorsque cela arrivait de façon quelque peu équivoque, je me laissais trop vite prendre par le désir. Mais là, ce n'était pas n'importe qui; c'était Takasugi, ce qui expliquait la douleur que cela m'avait provoqué quand il m'avait décrété, après m'avoir embrassée, qu'il ne pouvait pas continuer son geste. Tristement, quand j'en eus conclus qu'il avait probablement déjà une famille, j'avais tout de suite remis les pieds sur terre et chassé l'envie dévorante qui me prenait de continuer sur notre élan; et sa présence malgré ma réticence était sûrement ce qui me brûlait le plus de l'intérieur, bien plus que le fait de savoir qu'il se montrait infidèle – ok, c'était « mal », mais d'un autre côté, je n'allais pas m'en plaindre. Je ne savais même pas ce que je foutais chez lui. Pourquoi il m'avait amenée ici. J'en avais déduis que ce n'était que pour s'innocenter, du fait que j'étais aveugle, je ne pouvais pas constater les évidents signes d'une présence autre que la sienne sur les lieux. J'étais purement dégoûtée, parce qu'avec tout le ressentiment que je pouvais avoir, mon cœur me hurlait que je ne lui étais pas insensible. Et malheureusement, c'était tout à fait vrai. Pourquoi y avait-il cet obstacle, cette barrière entre nous; cette barrière que je n'avais pas le droit d'abattre malgré toute mon envie de le faire et de braver les interdits? Devant l'embrasure de la porte, j'hésitais. Entrer, partir? L'affronter, fuir? Je n'avais aucune envie de souffrir encore inutilement. Et ses paroles me frappèrent de plein fouet, mettant fin immédiatement à mes doutes: il me demandait de quel droit je pouvais briser la famille qu'il avait fondé? Sincèrement, aucun. Je n'avais même pas envie d'essayer, s'il me prenait en coupable, je n'avais pas de raison de rester. Alors qu'il entra à l'intérieur, je tournais les talons, le visage froid, dénudé de toute émotion tant j'étais blasée par les évènements repartant vers le cœur de la ville, dans l'idée de rentrer à Iwa. Dégueulasse.

Je ne marchais pas bien vite, accablée par l'envie de rester avec lui et de lui dire d'aller se faire foutre avec ses histoires de famille et ses codes d'honneur, répétant ses dernières paroles dans ma tête. Qu'est ce qu'il avait dit, déjà? « Depuis tout ce temps, j'ai surement construit ma vie, fondé une famille et beaucoup d’autre choses … Crois-tu que tu as le droit de briser tout ça ? »... Tsss. Raclure. Dire ça et m'inviter à entrer, comme pour se moquer de moi, dans un contresens total... Une seconde. Il avait vraiment dit ça? Je m'étais arrêtée soudainement, rongée par un doute immense. Est-ce-que par hasard, je ne m'étais pas induite en erreur, en comprenant de travers ce qu'il avait dit? Sa phrase manquait tellement de sens par rapport à la situation que je réalisai tout à coup que j'étais encore partie complètement dans une erreur. Mais s'il avait dit ça, alors, ce n'était sans doute pas son cas... Ou alors juste une excuse pourrie pour faire passer sa dernière phrase. Je me retournai et reprit la direction inverse, repartant vers le domicile de Takasugi, prise d'une soudaine angoisse. Mais qu'est ce que je pouvais être conne, parfois. Mes pas étaient précipités, et je fus contente de ne pas être partie très loin: la porte était toujours ouverte. Il n'avait peut-être rien remarqué, où alors il me cherchait? Non, ce serait stupide, et c'était même carrément orgueilleux de penser ça. Essayant de me calmer, je finis par entrer chez lui, et fermai la porte derrière moi dans un petit bruit discret. Une chose me marqua tout d'abord: sa demeure sentait le propre. Oui, j'avais l'habitude des maisons pas toujours très bien entretenues d'Iwa. C'était ridicule, mais j'étais très sensible aux odeurs. Un peu gênée, je m'avançais, caressant du bout des doigts le meuble bas qui longeait le couloir, comme pour découvrir un peu les lieux avec timidité. Après un tel malentendu, je ne pouvais m'empêcher de me sentir mal à l'aise. Lorsque ma main perdit contact avec le meuble, je repensai au fil; à ce fil qui nous maintenait depuis un semblant d'éternité au dessus du vide; qui tanguait, mais qui ne cassait pas. Et je remontais sur le fil, je m'y raccrochai; je ne voulais pas perdre Takasugi maintenant. Me fiant aux sons, je finis par rejoindre mon équipier d'il y a quelques années, me tenant contre l'embrasure du passage entre les deux pièces et remettant mes cheveux roux en place, nerveuse. Bon, si j'avais mal compris, je rattraperais à peu près ma bêtise, et si j'avais bien compris, je n'avais pas de raison de rester. Dans tout les cas, il me semblait donc à peu près bien de lui répondre.

« Une famille? Non, non, tu te trompes, Takasugi... N'est pas né celui qui me passera la bague au doigt, comme on dit. »

Et sur ce point, j'avais entièrement raison: je n'étais destinée à personne. Les Ketsueki étaient une famille très fermée, et où seules les mariages consanguins étaient acceptés afin de perpétuer la pureté de notre lignée. Mais maintenant que j'étais la dernière, je n'espérais même pas un jour devoir me conduire comme une épouse et comme une mère. Un détail frappa mon esprit du même coup, tandis que je relevai le visage vers lui, hantée par une question douloureuse.

« Tu vis seul ici? Parce que ça a l'air très bien rangé... »

Revenir en haut Aller en bas
https://naruto-no-tenchi.forumactif.org/
Shinsuke Takasugi

❝ Yahaa ! It's
Shinsuke Takasugi
in the place ! ❞
Corne d'or de Kumo

Corne d'or de Kumo
Messages : 152
Date d'inscription : 10/02/2011

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Lun 14 Mar - 17:09

    Des feuilles de thé en paquet, de l’eau du robinet à chauffer, le sucre en abondance dans le pot présent à cet effet, des tasses pour servir la boisson, deux tasses plus précisément … Une tache si futile qui ne rimait pas à grand-chose sur le moment. Lui-même n’en voyait pas l’intérêt avant de régler le problème, cela agissait plus comme un catalyseur, qui eut vite de ne plus suffire quand ses mains vinrent poser les deux parties de l’ustensile sur le feu. Le bruit métallique du claquement le sortit de ses réflexions, ou plutôt de sa phase absente, pour s’y retrouver, posant la main sur le bord du lavabo de la cuisine, le regard rivé vers la fenêtre. Le calme refit surface après ce court enchainement de gestes, mettant ainsi en valeurs tous les autres sons venant au loin, plus particulièrement ceux de sa partenaire. En y pensant, même le fait de préparer deux tasses semblait assez prétentieux de sa part. Après tout, à l’instant, il l’avait quitté à l’entrée, la laissant avec des explications claires face à son mécontentement, sans même connaitre sa décision sur ce qui était de partir ou de rester. Qu’espérer à partir de là ? Et d’un autre côté, que faire de plus ? L’envie ne lui manquait pas, de la rattraper, sans poser de question ni de demander quoi que ça, puis de continuer, l’attirer dans ce sens et faire ce que chacun désirait au plus profond de son âme. Un trop grand rêve, se voyant encore plus fantaisiste quand les bruits de pas de la jeune demoiselle vinrent jusqu’à ses oreilles, signalant son départ. Pas besoin d’en entendre plus. Quasiment tout s’écroulait là, sans pouvoir la retenir, elle lui échappait des mains, et le pire dans tout ça, ce fut qu’elle emportait en même temps la raison, de fuir une tentation pour ne pas détruire sa propre vie. La conclusion se révéla évidente dans sa tête, elle avait bel et bien une famille, un mari, peut-être même des enfants. Posé dans la cuisine, toujours dans la même position, Takasugi bloqua quelques secondes sur place, revoyant des images de sa confrontation avec Koïta, lui échappant des doigts dans la plus grande impuissance, tout comme ici. Sortir, en courant, pour la rattraper serait comme remuer le couteau dans la plaie ou devenir encore plus une gêne. Ce baiser, à ce moment-là, n’aurait surement jamais dû arriver. Une fois de plus, son esprit replongea dans le vide, mais plein de regret et de remord contrairement à l’hésitation d’avant. Le vétéran leva son bras gauche au niveau de son visage, l’autre servant de support sur le bord du lavabo, puis posa sa main sur le haut de ses cheveux, avançant un peu et plaqua sa tête contre son triceps dans la continuité naturel du mouvement. Un sourire apparu alors sur ses lèvres, le regard fixé sur les deux tasses de thé, un sourire purement nerveux, exprimant parfaitement son état actuel. Pourquoi ces deux maudits verres ? Inutiles. Le Samouraï se débarrassa de son appui en se redressant, puis relâcha son bras au-dessus de la tête pour la porter sur l’une des deux tasses, pour la plaquer horizontalement contre le support. Cela servit de petit choc pour se dire « Maintenant, ressaisi toi », depuis le début notre homme s’expérience s’était redécouvert une de ses facettes oubliées, cependant son métier ne permettait pas de tels écarts. Etsuko l’avait abandonné là, retournant à sa propre vie sans dire mot. Peut-être ne se rêveraient-ils jamais à l’avenir. Rien que d’avoir cette idée en tête donnait la sensation de recevoir un poignard dans le cœur, surtout pour s’être quitté comme ça. Alors que Shinsuke s’apprêtait à revenir à la normal, en laissant malgré tout couler les choses avec le temps, des bruits venant de derrière parvinrent à ses oreilles, de manière très inattendus. C’était à ne plus rien y comprendre. Des effets secondaires de la séparation brutale après des retrouvailles importantes, après tout ce temps ? Non, impensable d’assister à une hallucination dans ces conditions. Quoi que, l’enchainement des évènements, des questions, des émotions … Surement que son cœur, encore désireux et absent de raison continuait d’espérer de manière fantaisiste. Le vétéran se retourna, sans même prêter attention à la présence pourtant ressenti, afin de se diriger vers le couloir, mais son corps s’arrêta net, proche d’Etsuko, dressé la devant.

    « Une famille? Non, non, tu te trompes, Takasugi... N'est pas né celui qui me passera la bague au doigt, comme on dit. »

    Grandement surprit sur le coup, l’homme d’expérience recula d’un pas, l’air d’avoir vue un fantôme, non dans le mauvais sens, elle devrait juste ne plus être là, au vue des bruits de pas tout à l’heure. Impossible. Il ne sut vraiment comment réagir, marquant simplement une pause en la laissant finir sa phrase, bien révélatrice en des points, comparés aux maigres informations divulgué sur sa vie jusqu’à maintenant. Ses mots semblaient sortir tout droit d’un rêve, chassant toutes les préoccupations précédentes du Samouraï et correspondant exactement à ce que son cœur aurait voulu entendre lors de ce baiser, pour ne pas se réfracter. Les retrouvailles reprenaient de là où ils s’étaient arrêtés. Sous le trop grand nombre de changement, il inspira discrètement et longuement, cumulant ainsi toutes les pensées depuis son départ, pour ensuite les évacuer d’un coup, dans un souffle toujours discret, cependant bien exprimée physiquement. Assimilant la phrase de la jeune demoiselle mot par mot, il marqua un temps de pause, dominé par le sifflement de la théière qui commençait à bien chauffer. Quelques bonnes minutes encore et le liquide serait fin prêt pour être servit. Ici, cela passa bien au second plan. Takasugi se remit droit, revenant la posture initiale du soldat confiant, toujours cependant avec cette expression troublée au visage, décrivant du regard la charmante femme en face. Ce n’était pas vraiment sa furtivité qui le prit de revers sur le coup, mais plutôt cette explosion de sentiment ressurgissant tous simultanément, un mélange d’amour, d’attirance, de soulagement, et bien d’autres encore. Une chose invisible de l’extérieur, vision ou pas, même pour Etusko, ne lui donnant même pas le temps de réagir, soumettant déjà sa question dans toute la pièce.

    « Tu vis seul ici? Parce que ça a l'air très bien rangé... »

    La tournure de la discussion devenait amusante, du moins nerveusement amusante, ou bien alors le ninja avait simplement rêvé, de sa marche l’éloignant peu à peu de sa demeure, et cette idée de la perdre à jamais. Pour dire, il ne fit même pas gaffe à ses mots, du moins à moitié, s’approchant encore un peu plus de la jeune demoiselle. Elle se jouait de lui et de ses nerfs, ou bien tout allait s’expliquer maintenant. Pas de réponse immédiate, ça ne représentait pas sa priorité, malgré son importance, Takasugi semblait avoir décroché quelques instants pour se concentrer sur autre chose. Distrait, il arriva au niveau d’Etsuko, posant ses mains sur le haut de ses bras en douceur, pour la faire pivoter sur le côté et se caller en face sans pour autant être collé, toujours dans l’ouverture donnant accès à la cuisine. Sans changer sa position, le vétéran se pencha légèrement sur le côté, la tête tourné vers la porte d’entrée de la maison, afin de se prouver une chose, qui ne pouvait l’être au final de cette manière. La porte était fermée. Avait-il halluciné alors ? Ne sachant se l’expliquer, il répondit tout de même à sa partenaire, toujours en regardant dans le couloir, d’une voix légère et absente.

    « Je vis seul oui. »

    Le Samouraï revint sur Etsuko, relâchant la pression des mains pour les faire descendre sans la lâcher tout de suite, puis les enleva, pour les replacer le long de son propre corps. Son attitude et ses paroles ne concordaient pas, le faisant de plus en plus douter sur les intentions et les désirs de la jeune femme, des éléments se devaient d’être confirmé avant tout … Sans faire attention, reprenant une voix claire, notre homme se lança dans le but de mettre les cartes sur table.

    « Tu me demande tout ça, alors que tu étais sur le point de partir, là à l’instant … Et maintenant tu reviens, ici … Qu’est ce qui te retient ? »

    Oui, quelle en était la raison ? Des paroles ressemblant à un règlement de compte, une demande d’aveux, mais seulement à l’extérieur, puisque Shinsuke ne la laissa pas méditer à ce sujet. Au final, à ce stade, inutile de se titiller trop longtemps dans une torture interminable et ne déboucher sur rien du tout. Subitement, son corps s’approcha du sien, les mains à l’avant se posant sur les hanches de la charmante femme en face dans le but de la tenir proche de lui et tout aussi rapidement il porta ses lèvres sur les siennes en inclinant légèrement la tête. Il l’embrassa, sans réfléchir ni montrer d’hésiter, comme refusant quelconque réponse de sa part, masqué sous des principes et des politesses, lui disant même « C’est moi qui veux te retenir ici ». Le baiser était plus spontané que le précèdent et surtout plus sensuelle et relâché, à l’abri des regards et des risques. Une initiative venant du cœur, qui ne sembla pas en être une nouvelle, mais simplement la suite et fin d’un travail inachevé, dont la nécessité s’avérait trop grande, surement pour les deux anciens coéquipiers. Qu’allait-elle dire maintenant ? Durant ce moment si agréable, aucune pensé ne traversait son esprit, juste une envie plus forte encore, celle de continuer. Il la poussa légèrement de ses mains pour coller son corps doucement sur le rebord assez large pour ne pas faire mal, tout en prolongeant encore plus cet échange en s’imposant sans l’irriter. Après tout, si Etsuko était revenu …
Revenir en haut Aller en bas
Pandora

❝ Yahaa ! It's
Pandora
in the place ! ❞
Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa

Gardienne du Secteur Nord • Le cauchemar d'Iwa
Messages : 415
Date d'inscription : 19/11/2010
Age : 42
Localisation : Quartier Nord; Iwa.

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Lun 14 Mar - 21:19



Renversement total de situation. Jouer avec les contraires, les paradoxes; s'amuser des équivoques comme un enfant inconscient s'amuserait avec un couteau. Bien sûr qu'on savait à quoi on jouait. Mais à force de se trancher les mains, nous avions fini par reposer sagement le couteau à côté et reprendre un autre jeu, qui, nous ne pouvions le nier, était tout aussi dangeureux. Cependant, il était bien plus agréable, mais surtout audacieux. Nous n'étions plus deux gosses, qui passaient leurs journées à s'entraîner dur. Nous n'étions plus deux vieux camarades qui se croisaient, par un hasard presque comique, vingt ans plus tard dans l'un des coins où ils avaient passé la plus grosse partie de leur enfance en commun. Nous n'étions plus deux shinobis dont le talent avait été prouvé à maintes reprises. Nous étions simplement. Au plus simple était le plus vrai. Je ne voulais plus jouer, je ne voulais plus me cacher derrière ce masque, ni même penser à toutes ces interrogations laissées en suspens: Koïta tout particulièrement. Mais le moment était plutôt mal venu pour lui en parler, de toute évidence. J'écoutais la théière siffler, presque aggressive pour mon ouïe terriblement sensible; comme pour tenter de masquer la gêne et l'incompréhension qui était née dans mon esprit lorsque Takasugi m'avait saisie les bras - ne touche pas aux cicatrices s'il te plait, ne pose pas de questions - et passé sa tête dans le couloir, dans un mouvement un peu bizarre dont je ne saississais pas le sens. Il était comme absent, lointain; et bordel, que ça pouvait être terriblement malsain dans une situation pareille. À quoi tu penses, hein? Je n'en saurai probablement rien. Le contact de ses mains contre ma peau me troubla, du même ordre: une manière de me retenir, alors que je me montrais plus distante? Non, non, ça n'en avait pas l'air pourtant, c'était autre chose. 

«- Je vis seul, oui. »

Et malgré l'absence qu'il pouvait y avoir dans sa voix, comme si autre chose le fascinait, je ne pus m'empêcher de me sentir rassurée. Rassurée, alors que cela ne faisait que confirmer ma théorie sur un mensonge pour s'amuser avec le désir qui me tiraillait? Oui. Je voulais croire ce qu'il disait, et je ne pouvais que me montrer délivrée par ses paroles: Takasugi ne me mentait pas. Au fil du temps, j'avais appris à déceler le mensonge dans la voix des gens; ça faisait partie de mes talents de traqueuse. Mais ici, cette capacité bien utile me servait tout autrement: j'étais encore partie dans mes ridicules hypothèses infondées, et de toute évidence, l'homme qui me tenait avait eu la même pensée que moi à propos de cet interdit auquel nous étions soumis. Pourtant, ses paroles me remirent face à la situation présente, avec une brutalité presque déroutante tant elle m'arrachait à mon trouble.  

« Tu me demande tout ça, alors que tu étais sur le point de partir, là à l’instant … Et maintenant tu reviens, ici … Qu’est ce qui te retient ? »

Qu'est ce qui te retiens? Peut-être qu'il me fallait lui avouer que je n'étais pas du tout une civile; Peut-être qu'il me fallait lui avouer qu'en vérité... Heu... Qu'en vérité, si je ne me trompais pas, il venait de me saisir par les hanches et... Je n'eus pas vraiment le temps de réaliser, avec la même lenteur à saisir que j'avais eu quelques instants plus tôt, qu'il m'enlaçait. Un contact, un contact peut-être un peu trop proche? Pourquoi, au final? Pourquoi s'enquir de stupides questions qui n'avaient pas de sens et que je ne voulais pas écouter? Dégage, Pandora; abaisse ton masque de kunoichi: tu es une femme. Et Takasugi est maintenant un homme. Laisse toi aller. Simplement.

J'appréciais sa proximité, sa présence à mes côtés, tandis qu'il approcha son visage pour m'embrasser; un baiser où se rompaient petit à petit les limites qui nous séparaient. Ses lèvres, contre les miennes. Son corps, contre le mien. J'oubliais tout. La gêne, l'angoisse, les remords, tout s'effaçait peu à peu pour laisser la place à une partie de moi-même que je prenais soin de masquer au regard des autres. Juste lui et moi; ici, seuls. Avec délicatesse, je posai mes mains sur son visage, comme pour l'empêcher de me fuir à nouveau. Il ne fallait pas jouer avec cela, pas dans une telle situation. Je me languissais de sentir sa présence, si proche, franchissant à nouveau cette frontière qui nous séparait. Je ne voulais plus de frontière. Je voulais juste être avec lui, en cet instant, profiter de sa présence jusqu'à la dernière seconde - qui j'espère ne serait pas avant bien longtemps - et me laisser emporter par ce désir impétueux. Je ne cherchais plus à me comprendre moi-même, sachant pertinemment ce que j'allais trouver au fond de mon «cœur», je me contentais de lui. Éternité, quand tu nous tiens. Ses mains posées sur mes hanches, les miennes contre son visage, le tenant tel une précieuse relique, nos lèvres jointes; quel délicieux moment d'intimité nous partagions. Je me sentais bien. Appuyant son corps contre le mien, mon partenaire me fit m'appuyer contre le rebord; et ce fait d'être presque bloquée, d'une certaine manière, provoqua en moi un long frisson dont la nature était inexplicable. Takasugi. Moi. Rien d'autre. Comme s'il voulait me retenir, me garder avec lui, craignait que je m'enfuies comme j'avais pu partir précédemment. Je ne voulais pas partir, j'étais parfaitement bien ici. J'étais parfaitement bien avec lui, et je ne voulais pas m'enfuir. Mais comment lui montrer qu'au contraire de ce qu'il avait l'air de croire, j'avais envie? Envie de rester avec lui? Ce mutisme imposé m'affligeait. Après de bien trop courts instants demeurés ainsi, je finis par rompre ce baiser, laissant mon visage à quelques centimètres du sien; caressant la peau douce de son visage délicatement avec mes pouces, dans un geste presque nerveux traduisant mon désir de demeurer en sa compagnie. Mais pourtant, cette rupture ne signifiait pas un retour en arrière, ne se voulait pas nous replacer dans cette insupportable situation d'équilibre au dessus d'un gouffre. C'était une distance fausse, une limite qui ne demandait qu'à être brisée. Je m'enfuis, rattrape moi. Un jeu, un jeu auquel nous nous addonions et qui prenait une tournure très plaisante et sensuelle. J'eus un instant d'hésitation, avant de finalement prononcer ce qui me tenait à cœur depuis quelques instants. Une interrogation laissée en suspens, à laquelle j'avais cherché la réponse sans la trouver et qui venait de m'apparaitre comme par enchantement.

« - Toi. »

Comment faire plus simple, en réalité? Toi. Je ne me voulais pas artiste; j'avais abaissé mon masque de théâtre depuis un certain temps déjà. Et c'était de ce naturel que découlait toute la simplicité et l'authenticité de ma réponse. Oui, Takasugi, ce qui me retient, c'est toi, c'est le fait que tu ne sois pas un vulgaire inconnu mais cette personne en particulier. C'était une envie inexplicable, un désir subtil mais bien présent. Je finis par relâcher son visage, et clore mes paupières, masquant mon regard traitreusement fixe. Je ne pouvais pas voir. Mais ici, ce geste avait un tout autre sens; une manière de lui montrer que je lui octroyais ma confiance. 

Revenir en haut Aller en bas
https://naruto-no-tenchi.forumactif.org/
Shinsuke Takasugi

❝ Yahaa ! It's
Shinsuke Takasugi
in the place ! ❞
Corne d'or de Kumo

Corne d'or de Kumo
Messages : 152
Date d'inscription : 10/02/2011

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1Jeu 17 Mar - 20:21


    Enfin seul, à l’abri de toute autre contrainte, dans cette demeure du village caché des nuages, dont les murs semblaient en cet instant fait de titane imperméables à ces tracas du début des retrouvailles. Ses lèvres couvrant cette même partie rosé sur le visage de sa partenaire, sa langue s’aventurant dans un zone encore inconnu, pourtant à la chaleur et l’intimité si savoureuses, eurent un effet soudain, marquant le point de libération de ses tourments en son âme. Cette impuissance s’évapora l’espace de cet échange assez diffèrent du précédent, l’invitant à relâcher tout son désire, autant physique que mental envers la jeune femme dans ses bras. Le fait de la coller contre le mur en était un signe, la bloquant de tout part subtilement afin de transmettre sa volonté, et plus encore cette sécurité auquel elle pouvait se laisser aller, sans crainte de le voir partir ou d’être rejeté. Surement que ce ne serait pas une chose possible sur la durée. Cependant, pour ces quelques minutes voir ces bonnes heures à venir, avec son initiative et sa provocation clair, elle ne devait plus se forcer à penser. Juste profiter. Inconscience ou bien nature humaine ? On ne pouvait vraiment définir une désignation précise pour les deux anciens équipiers, pourtant c’était à ne plus les y reconnaitre, ayant balayé en quelques secondes beaucoup de principes. Peut-être que la faute n'en revenait seulement qu’à Takasugi, s’étant élança au paravent pour briser toutes les limites possibles entre eux. Cela ne l’importait peu, cet acte ici le replongeait dans sa jeunesse, à l’époque où la sagesse ne s’était pas encore imposée dans son esprit, remplacé par l’envie et le plaisir. Agir sans prendre en considérations les conséquences, bouger, conquérir et vaincre pour arriver à ses faims. Une tentation trop grande, renforcé ici par la beauté incontestable de la femme qu’était devenu Etsuko avec le temps, malgré cette cécité handicapante n’altérant en rien le charme dégagé au final. Sa silhouette élégante, plaquée contre ses muscles ressortant de l’ouverture du Kimono, se dessinait parfaitement à travers le touché de notre ninja, formant une image plus net encore de sa partenaire dans son esprit, sans même utiliser sa vision. Entre temps, après le déclic, ses sens se mirent subitement en ébullition, dans un éveil incontrôlable, amplifiant à un haut degré chaque geste, caresse et autre douceur, faisant peu à peu grimper cette force indomptable, le poussant à la dévorer tout entière. Ce devait surement être l’alchimie que représentait l’amour, encore indéterminable par le Samouraï, ne cherchant pas vraiment le pourquoi du comment mais l’appliquant juste. Heureusement, il se retenait de tout son être, en tout bon Gentleman, y allant étape par étape avec l’être chère en face. De cette audace insolente, il en oublia l’absence de réponse d’Etsuko, du moins celle imposé par ce baiser. De ce fait, le vétéran ne réagit pas quand ses joues ressentirent ces mains familières maintenant, depuis ce parcours sur son corps dans le but de le découvrir, appréciant le partage de ce désir de sa part. Une légère force le poussa, afin d’interrompre l’intimité du moment, auquel son corps n’opposa pas de résistance, dans le but d’entendre ce qu’elle avait à dire. Ce fut un simple mot, juste « Toi ». La conclusion, l’aboutissement de tout ce tourment, une déclaration des plus simples et courtes, pourtant si apaisante. La réponse le parcourra de haut en bas, posté là, le visage séparé d’un espace quasi inexistant, décochant sur ses lèvres un léger sourire timide, ne sachant s’en réjouir de façon égoïste. Immobile, il bloqua ainsi quelques secondes, montant le regard jusqu’à ses yeux pour les avoir dans les siennes, partageant et ressentant le souffle légèrement accéléré par le baiser de tout à l’heure, à se demander si tout cela était bien réel, si ça allait continuer encore. Comme l’ayant prévue, ou voulant passer à la suite sans interrompre la magie du moment, elle ferma ses paupières en ayant capté son regard le surprenant aussi par la même occasion, pour lui transmettre un message. Cela ne pouvait être autre chose, au vue de son handicap, rendant se réflexe naturel du corps inutile pour ses yeux. Sans vraiment se l’expliquer, Shinsuke comprit le message, après un raisonnement inconscient le poussant à poursuivre. Elle se donnait à lui, sa confiance, la chose la plus précieuse que l’on pouvait recevoir d’une personne. Etsuko ne devait pas s’inquiéter, son compagnon comptait bien la préserver précieusement, en confiant par la même occasion la sienne en de bonnes mains. Comment lui faire savoir ? Dans la continuité naturel des choses, le Samouraï dégagea sa main de sa hanche dans une caresse, pour remonter jusqu’à ses mains plaqué sur son visage et les retirer lentement, faisant passer ses bras derrière lui, le long de ses épaules. Ce n’était pas un refus non, mais pour pouvoir donner une réponse, une confirmation. Le vétéran s’approcha de plus en plus, passant ses lèvres et sa joue le long de la peau de sa partenaire, tout en longeant le coté de son visage, puis revint doucement en arrière, afin de déposer un baiser sur le coin de ses lèvres.

    « Laisse toi … Je suis là maintenant … »

    Le ninja décrocha sous un clic l’arme gênant attaché à la taille, pour la laisser tomber plus loin sur le côté, avant de ramener sa main droite sur la hanche d’Etsuko. Encore plus déterminé et confiant, il décida de mener la dance dans ce jeu, qui n’en était plus vraiment un maintenant. Dans un déplacement maladivement lente, il longea la lèvre supérieure de la jeune demoiselle des siennes, la frôlant à une limite presque insupportable, pour ensuite happer délicatement celle-ci comme pour la mordiller, mais juste du bout de sa chair, simplement pour en avoir le gout, la saveur. Dans le même temps, en bas, sa main droite passa un peu plus à l’arrière de ses hanches, de façon à y exercer une force. Il entama une descente lente, au rythme saccadé suivant sa cuisse et la remontant contra la sienne par la même occasion, l’obligeant à plier le genou pour une position plus sensuel. Ses doigts tentaient de deviner les formes généreuses de l’anatomie de sa partenaire, subtilement puisque cet acte permettait aussi de lui transmettre ce désire impatient le parcourant en permanence. Sa robe encore posé entre sa peau et sa cuisse l’empêchait de la dessiner parfaitement, dans une frustration naissante mais dominé par un plaisir montant peu à peu, tout en continuant ce jeu des lèvres, en tâtant sans s’aventurer encore. Le mouvement continua, se transformant maintenant en une caresse remontant puis descendant le long du haut de sa jambe relevée, accompagné de son pouce écarté des autres doigts, assurant un contrôle encore plus précis et marqué afin d’attiser la demoiselle. De l’autre côté, comme pour maintenir l’équilibre, son bras gauche remonta, entrainant par la même occasion sa paume qui vint maintenant Etsuko sur le coin du ventre, surplombant un peu sa taille. Terminant cette invitation avec le jeu des lèvres, sur un dernier baiser du bout de la peau rosé, Takasugi les ramena un peu plus bas, pour se poser en douceur sous la limite séparant sa joue de son coup. Il inclina la tête pour une position plus confortable, se lançant dans un semblant de suçon tout en arrivant plus loin sur le haut du cou, sans continuer. Sa tête se retira lentement, restant à quelques centimètres de sa peau, comme pour marquer une petite pause. Sa main gauche replongea son corps jusqu’à atteindre sa jambes encore appuyé sur le sol, pour prendre appui sous sa cuisse couverte du tissu blanc, afin de la soulever aussi, Etsuko toujours appuyé contre la façade de l’ouverture de la cuisine. Elle se retrouvait maintenant plus que lui, encore plus proche de son corps. Profitant de la nouvelle position, l’homme d’expérience vint embrasser le bas de son coup, appréciant la douceur de sa peau, pour continuer ensuite dans son élan, pour la soulever en la décollant de son appui. Une petite occasion pour elle pour mener la dance, pendant que celui-ci commença à bouger, marchant vers sa chambre, à moitié déconcentré par sa partenaire, ainsi que les obstacles. En arrivant dans le couloir, portant toujours sa partenaire, Takasugi plaqua son propre dos contre le mur un peu violement, maquant de perdre le contrôle avec les douces attentions d’Etsuko, et l’utilisa comme une petite pose, avant de reprendre ses pas, atteignant finalement la porte de la chambre. Il poussa celle-ci du bras, pour y pénétrer et encore avancer. Sentant le bord du lit approché, le Samouraï déposa la jeune femme sur le matelas dans le mouvement naturel, puis se lança dessus, plaçant ses mains des deux côtés de sa tête, en appui sur le lit, et ses jambes autour de celles d’Etsuko. Il la contempla ainsi quelques secondes, approchant un peu plus le visage, pour lui murmurer à l’oreille quelques mots.

    « Tu es magnifique … »


Dernière édition par Shinsuke Takasugi le Mer 28 Jan - 8:24, édité 4 fois
Revenir en haut Aller en bas

❝ Yahaa ! It's
Contenu sponsorisé
in the place ! ❞


Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] _
MessageSujet: Re: Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora] Icon_minitime1

Revenir en haut Aller en bas

Le passé, un frein à éviter, mais un livre à garder toujours sur soi [Flashback, Pv Pandora]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Naruto No Tenchi :: Zone RPG :: Kaminari no Kuni/Kumo :: Kumo :: Centre-ville-