Naruto No Tenchi
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -60%
Table basse rectangulaire LIFT – Plateau ...
Voir le deal
34.99 €

Partagez|

Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Shinsuke Takasugi

❝ Yahaa ! It's
Shinsuke Takasugi
in the place ! ❞
Corne d'or de Kumo

Corne d'or de Kumo
Messages : 152
Date d'inscription : 10/02/2011

Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] _
MessageSujet: Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] Icon_minitime1Sam 20 Aoû - 14:51

    Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] Tenue_10


    Un bruit sec, issue du claquement entre le bois et la peau tendu sur le fût d'un tambour, retentit à travers les rues du village caché des nuages, à plusieurs reprises, cadencé sur un rythme régulier. Subitement, des ombres affluèrent de tout part dehors, sous le ciel sombre recouvert de nuages noirs aux allures ténébreuses, afin de répondre à un appel plutôt familier. Ces spectres invisibles, excepté face à une œil expert, se déplaçaient furtivement sur les toits des habitations, laissant derrière eux de simples trainées de vents, dans une organisation parfaite, de telle sorte qu'en l'espace de quelques secondes le silence reprit son cours, accordants aux civils un sommeil paisible, sans aucun dérangement. D'ailleurs, même les ninjas apprentis en dessous d'un certain niveau ne remarquèrent pas cette tumulte, souvent de mauvaise augure ... Dans le quartier général de réunion d'urgence, les élites apparurent comme par magie, tous en rang très ordonnés, preuve de leurs disciplines exemplaire, puis se mirent en garde à vous la seconde suivante sur un mouvement de foule unique, saluant leurs leader d'un cri militaire en cœur. Celui-ci se tenait en face, l'expression du visage grave voir colérique, accompagné de sa secrétaire attitré ainsi que son bras droit déjà en place. Un vide pesant ne tarda pas à prendre place dans la grande pièce, chacun attendant impatiemment ou avec appréhension les prochaines déclarations du Raikage, au vue des tensions actuelles. Le mystère resta entier durant cette petite période sans paroles, les questions fusèrent dans tous les esprits, sur l'origine du problème, son lien avec les incident récent concernant Bee sama, voir même peut être le début d'une guerre. La voix du chef mit fin à ces réflexions perdues, prononçant un premier mot glaçant, sur un ton autoritaires visant à attirer l'attention de son public, puis enchaina des explications claires et précises accompagnées de directives attribuant les différents rôles. D'après ses dires, cela faisait plusieurs jours déjà qu'un de leurs confrères se trouva chargé d'une mission importante, consistant à aller enquêter sur des disparitions mystérieuses dans un autre Pays, et ne donna aucune nouvelle depuis. Les services de communication tentèrent vainement de lui transmettre un message par voix aérienne, cependant un détail s’avéra suspect. L'oiseau envoyé pour la livraison ne revint jamais, sans que le sceau placé sur sa chair ne s'active en cas de mort. L'animal avait tout bonnement disparue dans la nature. Ce fut-là la raison principale de l'état d'alerte général, ces deux actes passaient presque pour des actions terroristes déclarant la guerre contre la nation. Debout dans la foule, entre deux Jonin, Takasugi écouta attentivement le discours du leader jusqu'à être désigné spontanément afin de s'avancer devant tous. Le plan d'action le concernait particulièrement puisque la relève du ninja lui revenait directement, il se devait d'aller sur la zone et continuer l'enquête en faisant attention à laisser une trace sur son chemin. Evidement le Raikage ne comptait pas l'envoyer comme cela pour déboucher sur le même résultat, d'autres ninjas spécialisés furent chargés de l'accompagner de loin, en restant autour d'un périmètre déterminé a l'avance. Si jamais le vétéran venait à disparaitre, l'équipe prendrait les mesures nécessaires afin de surveiller toute activité sur la zone. On leurs accordait un délai de dix jours, après quoi le village appliquerait des méthodes radicales face à la menace. Le ton était donné. L’entrevue se termina avec un bureau explosé par la force stupéfiante du Yondaime, comme à l’accoutumé lorsque son humeur tendait vers l’agacement.

    Peu impressionné par sa démonstration intimidante depuis le temps, la Corne d’Or se retourna à l’aide d’un jeu de jambe rapide et habile, le regard affuté dégageant une certaine détermination, puis continua sa marche tout droit suivit de son équipe, sur le chemin crée par les ninjas s’écartant un à un devant lui. À l’autre bout de la pièce, le matériel semblait déjà prêt, paquetage de survie complet, équipement en tout genre, ensemble d’armement conventionnel agrément de quelques nouveautés, et enfin la longue cape beige avec capuche. Les mains du soldat d’élites vinrent caresser le métal des projectiles neufs, accompagné d’un sourire sur ses lèvres, appréciant le geste assurant un gain de temps indéniables. Il s’empara rapidement du sac contenant nourriture et autres éléments pratiques, puis l’enfila fermement en condamnant les différentes attaches autour de son torse. Les sacs de Kunaï trouvèrent quant à eux leurs places sur sa ceinture, plus chargé aujourd’hui que jamais. La préparation se termina avec un geste brusque visant à se couvrir de la cape, retenue au niveau du coup d’un système similaire à celles de Haori, pratique pour ne pas les ressentir lors des voyages. Sans interrompre l’élan, le chef d’équipe reprit ses pas pressés afin de traverser la porte, tout en exécutant un signe de la main indiquant le départ.

    « On y va ! »

    Les silhouettes s’élancèrent dans les airs, caressant les tuiles disposées sur les sommets des habitations afin de se mouvoir en toute discrétion jusqu’à la tour de garde à l’ouest du village. Durant le trajet, le groupe ne put s’empêcher de repasser en vue la réunion de tout à l’heure, sachant que ce moment serait surement le seul accordé pour ces affaires-là. La gravité de la situation demeurait encore floue, il pouvait très bien s’agir d’une simple de prises d’otages, comme d’une technique interdite utilisé par un renégat des plus dangereux … Dans tous les cas, les compagnons de Shinsuke ne devaient pas prendre les choses à la légères, rien qu’à la vue de sa tenue du jour des plus inhabituelle. En réalité, celle-ci allait quasiment de pair avec la rareté des signaux d’alertes, voir même encore plus. Ce matin-là, à la sortie du lit, le Kimono fut abandonné sans hésitation à cause de la mobilisation générale survenant en pleine période de crise, laissant place à un ensemble de guerre élaboré particulièrement pour cette activité. Disons que sa valeur pouvait facilement être comparée à un drapeau, un symbole visant à motiver les troupes en exposant le sérieux du moment. Ainsi, conscient de leurs rôles important, l’équipe continua son chemin, atteignant finalement les murs du côté ouest. Le vétéran entama l’escalade en concentrant le chakra nécessaire dans la plante de ses pieds, apparaissant le premier au sommet de la tour devant les gardes responsable de la surveillance, puis s’approcha de ses collègues afin de transmettre l’ordre de mission.

    « Il faudra transmettre ce message aux responsables des portes. Soyez sur vos gardes, on ne sait pas ce qui se prépare. »

    La Corne d’Or sortit un papier plié de l’intérieur de sa veste, la donna à son interlocuteur, puis fit quelques pas en avant afin d’avoir en face de lui le paysage extérieur, l’air de méditer brièvement le temps des vérifications. Pour tout dire, il avait un mauvais pressentiment sur cette affaire, convaincu d’un long périple au bout du compte … Cette sensation reposait sur de nombreuses questions lui traversant l’esprit inconsciemment, due aussi en grande partie à sa méfiance naturel. En fait, sur l’instant, l’histoire l’ennuyait même quelques peu, de par sa présentation peu commune … Face au vide, le Samouraï inspira un bon coup, avant de se retrouver vers ses compagnons tout en attrapant un outil accroché à sa ceinture.

    « Bien, activez vos émetteur. À partir d’ici, on respecte la distance de sécurité entre vous et moi. Si jamais je ne réponds plus, où qu’il m’arrive quoi que ce soit, ne tentez rien de stupide, tenez-vous en au plan. »

    Les ninjas confirmèrent les instructions d’un signe de la tête, puis chacun sauta dans le vide, entamant ainsi le long voyage vers la zone de mission.

    […]

    La route s’avéra plutôt calme, malgré les nombreuses vérifications, aucun problème particulier ne se présenta jusque-là. Le groupe arriva rapidement au village concerné par les disparitions et enchaina sans attendre une enquête en allant voir les personnes inscrites sur le parchemin de la précédente mission. Malheureusement, les informations récoltées furent tout aussi maigres, les villageois avaient interdit l’entrée dans cette zone étrange, ainsi aucune perte en plus ne s’inscrit dans la liste de leurs coté. Au moins, on leurs confirma la visite du Jonin datant de plusieurs jours déjà, sans aucun autre signe depuis lors. Les ninjas ne pouvaient donc résoudre cette affaire de façon externe, le seul moyen restait de se rendre sur place et pratiquer par soi-même, quitte à y passer. Une chose qui s’organisa rapidement, après le ravitaillement et un certains temps de repos, la troupe se rendit devant les portes au sud du village pour un dernier petit briefing. Une fois les directives transmises, Takasugi exécuta une série de mudra, puis plaqua sa main sur le sol, laissant paraitre une fumée blanche qui l’absorba par la même occasion. Celle-ci se dissipa rapidement, faisait apparaitre un loup haut de deux mètres, au pelage blanc exceptionnellement pur. L’animal doué d’intelligence et de la parole allait être d’une aide précieuse grâce à un outil propre à son type espèce, le flair. Après avoir reçu les grandes lignes de la mission, il se mit au travail sans attendre, pistant les traces de passages humains aux alentours, sans forcément déterminer leurs identités. Les ninjas suivirent la bête à travers la forêt, adoptant une allure lente et prudente, recherchant le moindre indice, sous la pression constante du danger inconnu pouvant les emporter à tout instant. Le plus exposé sur le moment restait évidement la Corne d’Or sur qui reposait un grand poids, celui de se sacrifier éventuellement pour le bien du village. Le principe ne lui posait guère de problème dans le fond, après tout sa philosophie tenait plus du patriote qu’autre chose, cependant il ne réussissait pas à ôter le point noir dans son cœur, ne présageant que de mauvaise chose … Etrange, sachant que le pessimisme ne faisait pas vraiment partie de sa psychologie. Néanmoins, le vétéran mit de côté cette sensation pour reprendre sa traque et résoudre le problème. L’invocation au nom de Guren Ryu s’arrêta brusquement sur le chemin, intrigué de sa découverte pour le moins étrange. Les traces des villageois s’étant aventuré ici disparaissait en face, à peu près à quatre mètres de leur position actuelle. Acquiesçant les informations, le soldat d’expérience porta main sur son œil droit afin d’activer les émetteurs de chakra.

    « Nous avons trouvé les traces des disparues … Et justement, ceux-ci s’arrentent net ici. Il ne semble y avoir aucune intervention extérieure, où alors l’adversaire a des connaissances en camouflages qui dépasse nos connaissances. Le problème reste l’oiseau messager. Sécurisez la zone et ne vous approchez pas, je m’occupe du reste. »

    « Bien reçu, nous nous mettons au travail. Soyez prudent … »

    Shinsuke coupa la communication d’un geste bref, redonnant au silence pesant son ascendant sur la situation. Malgré son expérience, sa maitrise de soi, son cœur de mit à battre plus fort que la normal, ses yeux s’affutèrent comme face à un danger imminent et son souffle s’accéléra légèrement. La tension était à son comble. Le ninja raisonna avant de s’approcher, sortant de sa sacoche un Kunaï standard, puis l’utilisa comme première tentative en l’envoyant à vitesse normal directement en face. Le test visait à desceller quelconque barrière invisible, en observant les effets de celui-ci sur le projectile. Cependant, elle s’avéra peu concluante … L’arme de jet fusa tout droit et traversa la zone où les autres avaient disparue, sans aucune forme d’interaction. Niet. Il s’adressa alors au loup à côté de lui, ayant assisté à l’expérience.

    « Rien du tout … Bon, reste ici, je vais voir de plus prêt. Si jamais il se passe quelque chose, retourne voir les autres et prévient les … »

    La Corne d’Or s’approcha à tâtons, n’ayant aucun repère visuel, à la limite des traces. Chacun de ses mouvements semblaient calculés, avec un fond de réticence assez marqué. Après quatre pas, son corps se figea complétement, seul sa main bougea en remontant vers le haut devant son torse.

    « J’y vais … »

    Le contact s’effectua. Soudain, une sensation étrange envahi le corps de notre homme, suivit d’un flash aveuglant le forçant à fermer les yeux, puis plus rien. Le néant.

    […]

    Des ténèbres à la lumière. Du vide à la vie. L’air frais entrant dans nos poumons pour la première fois. L’image de la nature dans lequel on nous propulse. Ce fut là un festival de sensations, donnant l’impression de renaitre, que ressentit le Kumojin quand ses paupières s’ouvrirent lentement, afin d’habituer ses yeux à la lumière du jour. Il poussa une sorte de gémissement en signe de son corps engourdit, face à sa tentative de se relever en prenant appui sur ses bras. Son esprit était trop occupé encore à récupérer ses facultés physiques pour observer son environnement, ayant d’ailleurs changé du tout au tout. Une fois debout, sa main se porta par reflexe au niveau de son oreille afin de déclencher l’émetteur, sans succès. À son grand étonnement, le problème ne venait pas de la transmission, mais pire encore, son corps ne réussit pas à injecter de chakra dans l’appareil. Inquiétant. Un deuxième essai, même résultat. En alerte, il décrocha l’outil et la remit dans son sac, avant de se concentrer sur son système de circulation chakratique, en passant ses mains devant son regard. Impossible de le concentrer, cela ne fonctionnait simplement pas, comme si ses cellules ne possédaient plus une goutte de cette essence vitale. Toujours incrédule sur la nouvelle condition relevée à l’instant, ses mains exécutèrent rapidement quelques mudra, visant à enclencher la première technique qui lui vint en tête, de type Ranton. Encore une fois, son effort n’engendra absolument rien, le laissant perplexe. En l’absence d’explication, Shinsuke laissa de côté ce phénomène dans l’immédiat, pour se concentrer sur les alentours. Ses yeux en firent le tour complet, accompagné de sa tête, assez étonné du changement radicale comparé au décor précèdent. La flore locale s’avérait différente, d’une part avec des arbres d’une hauteur vertigineuse, présents en grand nombre, et de l’autre des feuillages denses, amoindrissant sensiblement la visibilité à travers la forêt. Pourtant, cela ne lui rappelait pas grand-chose, même avec sa longue liste de mission menés à terme et de pays visités, c’était du jamais vue. Le paysage ne paraissait pas si désagréable, bien que ne soit qu’un jugement de surface, dégageant presque un aspect idyllique, cependant le manque de contact avec la civilisation était évidente, impliquant donc une hostilité naturelle envers l’homme. Le vétéran n’eut pas vraiment le choix, il devait s’engouffrer à travers cette « jungle » pour chercher une sortie, et surtout ne pas rester sur la même position trop longtemps. Les règles de survie primaires s’imposèrent rapidement, surement le meilleur protocole à suivre perdue en territoire ennemi, largué dans un milieu sauvage. Plusieurs points nécessitait d’être traité simultanément, comme identifier sa localisation, assurer ses arrières faces à d’éventuels prédateurs, subvenir à ses besoins, trouver du monde. Au départ, Takasugi essaya de laisser le moins de trace possible de son passage, en se déplacent judicieusement de façon à profiter des cachettes naturelles, dans le plus grand silence. Mais une grande partie de son excursion ne déboucha sur rien, la forêt se révéla interminable, à en rendre fou n’importe qui, de plus elle semblait tout aussi vide de vie humaine. La pratique relevait de l’exploit, elle usait l’esprit de façon vicieuse, nous laissant livrer à nous même, mais aussi le corps, à cause de la perte de ces facilités accordées par l’énergie spirituel. Le corps se fatiguait bien plus vite, se déplaçait moins rapidement à cause de l’impossibilité de la pratique des arbres et demandait des ressources en plus lors des longs trajets. Ainsi les pauses se firent fréquentes, la nourriture s’épuisa à plus grande vitesse, ces nouveaux handicapes parurent assez déroutantes, après tant d’années de pratique en s’aidant du chakra … Le Samouraï profita tout de même de son temps pour étudier son environnement, il découvrit de nombreuses bizarreries peu communes, des plantes aux formes excentriques, des insectes non répertorié, et bien d’autres trouvailles encore.

    Plusieurs jours passèrent, affichant la même monotonie, toujours à tourner en rond … La solitude s’emparait lentement de l’esprit de notre homme, qui n’espérait plus voir grand monde d’ailleurs, il adopta même une autre stratégie de déplacement, s’exposant volontairement sur des terrains dégagés tout en gardant sa vigilance plus axé sur les environs que sur le chemin à suivre. L’idée de ne pas pouvoir s’en sortir et rester bloquer dans ce labyrinthe infernal fut inévitable, malgré ses efforts pour se battre et continuer à avancer, de cette façon le réalisme l’emportait sur l’espoir. Extenué, la Corne d’Or improvisa une halte supplémentaire dans un coin tranquille, histoire de faire le point sur sa situation. Son sac de nourriture vint se poser au sol, proche d’un arbre, suivit de son propre corps qui s’installa tranquillement, en prenant appuis contre l’écorce. Il soupira un bon coup tout en fermant les yeux, sortie sa gourde d’eau de son sac, puis l’amena vers ses lèvres afin d’en prendre une gorgé. Ce petit plaisir se laissa apprécier, mais fut interrompu brusquement par un bruit venant des parages. Ses yeux s’ouvrirent immédiatement, sa main le débarrassa de la gourde lui permettant de recracher la moitié de la gorgé au sol sous le coup de la surprise, puis la rangea dans le sac pour se lever et aller voir. Non loin de sa position, le feuillage d’un buisson bougea légèrement, comme si quelque chose se cachait derrière. Autour, la végétation était bien trop dense pour apercevoir quoi que ce soit à travers et déterminer le relief se cachant derrière. Dans la précipitation, Takasugi attrapa son paquetage à la main, sans l’enfiler, puis s’approcha doucement des hauts arbustes, à pas mesuré. Subitement, son pied glissa, emporté par la terre peu résistante qui croula sous son poids, l’entrainant dans une chute mortel. Il dévala une sorte de petite pente donnant sur un ravin géant, mais se rattrapa dans le feu de l’action sur les racines des plantes autours, à l’aide de ses réflexes encore intact. Ses bras lui provoquèrent une sensation épouvante, comme si elles allaient s’arracher, heureusement cela suffit à stopper net sa chute, in extrémis. Sur le coup, son regard se porta sur son sac qui continua sa chute jusqu’à disparaitre dans le vide, emportant avec lui toute la nourriture …

    « Merde ! »

    L’air contrarié, le rescapé poussa un cri de colère, voyant s’évanouir une partie de ses besoins pour la survie … Ce fut là un grand coup pour le morale, déjà que le contexte n’aidait pas vraiment … Il se tira en haut, à la force de ses bras, pour atteindre le sol plat, puis se posa par terre en reprenant son souffle. Mais dans quel enfer avait-il atterrit ? De plus en plus désespéré, le ninja resta en silence durant un certain temps, simplement histoire de se calmer et garder la tête froide. Pas le temps de perdre la raison, la seule chose à faire était de tout donner pour s’en sortir de toute manière. Il se releva donc, sur un dernier effort de motivation, puis reprit la route en espérant un miracle. La difficulté se multiplia à vue d’œil, le Samouraï n’avait plus de quoi se nourrir et apporter l’énergie nécessaire à organisme. Celui-ci devait se contenter des maigres apports en énergie des fruits trouvé dans les bois, en trop petite quantité pour être suffisante. Shinsuke passa deux jours d’affilé dans cet état, dégradant de plus en plus sa forme physique, mais tomba entre temps sur un élément perturbant. Des taches de sang, assez récentes, tout au long de son chemin. Sachant qu’aucun animal ne s’était présenté à lui encore depuis le début, ce détail avait de grande chance d’indiquer la présence d’une autre personne dans les parages. Vue la disposition de ces taches, on le suivait discrètement, mais depuis combien de temps ? Impossible à déterminer. Le ninja ne disposait pas d’assez d’énergie pour s’occuper d’un contre classique, une rencontre forcé serait une option plus plausible. Il passa ainsi ce détail au silence et installa un campement proche, allumant au milieu un début de feu assez tenace. Ses gestes furent tous orienté vers le plus naturel possible, tout en ayant connaissance de la présence de guettant. Il mit en évidence sa garde baissé exprès, dans le but d’attirer le mystérieux individu. Rien de mieux qu’une phase de recherche nourriture pour cela, bien à découvert, l’invitant à entrer en action … C’était l’affaire de quelques secondes maintenant …


Dernière édition par Shinsuke Takasugi le Dim 21 Aoû - 10:39, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
Kotoko Fuku

❝ Yahaa ! It's
Kotoko Fuku
in the place ! ❞
ANBU de Kiri

ANBU de Kiri
Messages : 133
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 31
Localisation : Canada, Québec

Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] _
MessageSujet: Re: Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] Icon_minitime1Dim 21 Aoû - 1:28

    Le vent pousse, rugit sur les êtres qui se promènent sur le territoire immense des jardins princiers de la demeure de la famille puissante et prospère. Le vent souffle. Le vent mord, tranche. Le souffle glacial de la nuit arrache la chair des imprudents, et martyrise les muscles, pour ne laisser qu'une substantielle force aux misérables. Les fleurs rouges et blanches poussent sur les tertres étroits, éclaboussés de la nuit mensongère. De magnifique arbres, nés de la volonté des jardiniers attentifs, attentionnés laissent retomber nonchalamment sur les passants de bourgeons qui naîtront vers la fin de saison. Multicolores, les formes qui épousent leurs branches fusionnent au ciel, comme un couvercle étroit et glacial. Des bêtes aux yeux rouges, meurtriers, de pierre, sied sous les bases branches des arbres. Gueules ouvertes, mâchoires incrustés de bronze, ils semblent prêts à bondir sur une proie imaginaire. Leur pelage, sombre, reluise d'inquiétude, et semble épouser les feuilles, tapis sur les tertres. De noirs messagers mortuaires qui tueraient et assassineraient les plus imprudents. Des douces fleurs plus discrètes, naissent près des arbres et des buissons placés étroitement les uns à côté des autres, coupés adroitement, pour faire une barrière naturelle entre les différents passages rouges et or qui cheminent dans les immenses jardins. Les plaques sur le sol laissent entendre au contact des marchants, des cliquetis lourds de menaces pour celui qui n'aurait obtenu la permission divine de brandir une main nonchalante vers les fruits déjà mûris lors de cette saison. Quelquefois, l'on pouvait apercevoir des oiseaux de toutes couleurs, rouge, bleu, jaune, ou bien orange, violet, vert, guettant paisiblement, à l'affût d'un prédateur caché, d'une chouette argentée. De même, des grognements furieux meurtrissent la douceur du silence de son immensité arrogante, et brusquement, la cruauté du prédateur tue l'immonde proie glapissante. Hélas pour les plus faibles créatures, naisse ainsi une mort perfide et cruelle, et la souris serait dévorée par le démon aux grandes oreilles. Des arbres, des arbres, des arbres. Ou que ce cache la plus petite et innocente créature du tout puissant, le sauvage être tuerait sa proie et s'en lécherait les babines. Le chat est le maître de cet endroit, le roi de la forêt, de la mort susurrée aux oreilles des innocents, comme une douce mélancolie présage éphémère vie. De longs et fins cours d'eau s'écoulaient, dans lequel se baignaient les insectes nageurs et les petits oisillons en s'esclaffant de plaisir.

    Quelques statuts aux airs royaux, aux dents petites incrustés de jade défient les étrangers d'entrer au abord des ouvertures spécialement conçûs, fortement gardés. De puissants garde-fous près de crevasses immenses, aux grillages argentés et menaçants élancent le petit imbécile qui oserait mettre une pied, même un orteil, même un cheveu dans l'entrée de ces jardins étroitement surveillés. Jamais un être ne serait laissé sans surveillance, à moins d'avoir été dûment autorisé et ayant payé le prix. Peu peuvent y laisser leur patte infâme brusquer la paix de l'endroit. Sauf les chats. Les chats qui guettent, qui tuent, qui déchiquètent. Il n'y a que les félins qui peuvent être autorisés sans conciliation d'aucun genre, car ils respectent. L'être animal est bien plus respectueux de la nature et des espaces sacrés que l'imbécile d'à côté. Le félin, de tous, respectent les frontières naturelles de ses compères, et le plus fort pourra obtenir la plus grande de terrain nécessaire à son épanouissement. Les humains, eux cherchent à détruire, par rage et injustice, croyant que tout leur est dû.

    Je suis la propriétaire de cet endroit, un sanctuaire qui est offert aux yeux et aux coeurs, des artistes, des écrivains, des poètes. Des commerçants, tout comme des gens qui veulent obtenir un moment de silence. Il y a des surveillants en permanence, afin de ne pas détruire l'entité de l'endroit. De plus, certains gardes félins peuvent se révéler très éloquents lorsqu'il s'agit de protéger leur terrain contre de nuisibles et détestables hommes insolents et cruels face à la beauté de l'endroit. Il faut avoir fait ses preuves pour obtenir le droit de passer sans réticence et méfiance à cet endroit. L'endroit ne doit pas subir de dommages permanents, ce qui est bien souvent le cas de bien des endroits magnifiques. Seuls ceux ayant prouvé leur générosité au sein de la société, leur bravoure et quelques autres privilégiés avaient le droit de parcourir cet espace. J'offrais ce privilège de manière sage, même si il n'y avait pas forcément de monnaie en compensation, à moins que cela soit un entrepreneur voulant se promener sur ces chemins rouge et or qui serpentent l'endroit. Admirer ? Plutôt avoir la prétention d'avoir marché dans l'un des plus grands jardins du pays de la brume. Sales putois incapables de voir la véritable grâce dans les plus infimes fleurs, ni admirer l'appétit vorace des prédateurs, encore moins les muscles du prédateur félidé prêt à bondir sur sa proie dans les nombreuses reconstitutions de l'animal.

    Je délaissais mes responsabilités en parcourant ce terrain au vent doucereux. Habillée d'un de mes accoutrements nobles, kimono long noir, sobre, courroie bêche qui me serrait la taille et fleur de cerisier dans mes cheveux, je fixais le jardin, toujours en m'avançant calmement. Yeux vert forêt qui ne cessaient de s'extasier des fleurs et des statues, laissant couler avec les plus infimes gouttes, brusquant délicatement la surface de l'eau, touchant en passant certains félins de pierre dont les yeux rouges me fixaient noblement. Voyant une goutte de rosé s'élancer sur le bout de mon index, avec la pesanteur, j'admirais, hypnotisée, les couleurs de l'eau miroiter du vert environnant. Elle tomba, et son clapotis résonna brièvement dans ma tête. Je me tournais en souriant vers mon amie de longue date, le félidé prétentieux qui me servait de compagnon de voyage. Perchée sur une roche, elle semblait morne et sans voix, tête basse. Ses longues moustaches blanches raclaient la pierre, à ses miaulement tenus et furieux. Elle avait une tête digne des plus grands mélodrames célèbres qui avaient lieu dans les théâtres dont j'avais l'habitude de visiter pour tuer le temps.

    - Tu ne sembles pas de bonne humeur. Qu'as-tu ?

    - Je somnole, voilà ce que je fais, chère amie. Allez-vous cesser de m'importuner, je vous prie ! J'ai les moustaches qui me picotent à vous voir vous extasier par une goutte de rosée. Il faut vraiment avoir une cervelle d'un rongeur pour admirer une chose aussi simpliste et futile. Trouvez-vous un autre passe-temps, je vous prie ! Je vais m'endormir ! Non ! j'ai une meilleure idée ! Je vais aller chasser ! Je n'aurai pas à subir cette idiotie !

    Le félidé se releva furieux. Crachant il s'éloigna la queue haute et détalla dans les fourrés. En voyant les arbres bouger, un peu plus loin, je me pris à sourire, sachant très bien ce qui allait se passer d'une minute à une autre. Exactement comme je l'avais espéré, il y eut des crachats, des rires, et l'animal revint sur ses pas - et surtout - son rocher.

    - Oh, par le Mizukage, allez-vous cesser de m'importuner ! C'est d'une impolitesse et d'un acharnement grossier ! déclara l'animal en grognant sous les rires joyeux de son ancienne assaillante.

    - Kotoko, je savais que je te retrouverais ici, déclara ma jeune soeur en kimono rouge et blanc en gambadant joyeusement entre les fleurs et sur les chemins rouge et or.

    - Faites comme si je n'étais pas là, surtout ! , continua rageusement le félin, en se crispant.

    Je lançais un regard en biais à ma soeur tout en fixant mes ongles, un sourire en coin. Ne faisant pas attention aux regard rageurs de mon amie, je continuai sur un ton moqueur :

    - Tu n'es pas venue ici pour rien, non ? Il doit y avoir une raison à ta présence en ce lieu si charmant. Je sais que je n'ai aucune réception copieuse cette semaine au bénéfice de ma société - non, notre société. Cette chère Mizukage a dû avoir eu vent de mon absence sur la scène publique des dernières semaines. Il y a un manque au niveau économique, et je pense m'écarter pour un moment de la scène publique. J'en ai assez de ne pas profiter de ce lieu si doux et merveilleux à la fois

    - Je sais, je sais, je sais très bien tout cela ! Je sais que tu es épuisée de subir les acharnements de plusieurs personnages aux intentions belliqueuses qui s'efforcent de ternir la réputation de notre famille, et j'ai une bonne nouvelle pour toi. Un voyage au pays de l'herbe, qui te permettra d'être dépaysée, t'offrira un vent nouveau, je l'espère. Quelle tête en l'air ! Tu n'as même pas regardé la mission offerte, tu es allée te balader comme une âme en détresse dans les confonds de ce jardin. Et je n'avais rien à faire, je suis venue faire une petite marche dans cette mini forêt. Je me suis décidée à venir t'embêter. Je te dois bien cela ? Akifumi m'a averti...

    - Bien sûr, le trois quart du temps, il n'y a rien dans ce compartiment, cela ne compte pas !

    - Bien sûr que si ! Si tu ne regardes pas, tu ne le sauras jamais !

    - Il n'y a jamais rien ! et on peut très bien se passer de moi !

    - Pourquoi alors y avait-il ce papier important ? Puis, encore plus important, on ne te demande pas sans raison pour des missions de moindre importance. Tu n'es peut-être pas la plus forte, je l'accorde, mais ton talent de prestidigitatrice et de sournoiserie peut très bien être utile en plusieurs circonstances, surtout lors des situations diplomatiques et des embuscades et aussi lorsque l'attaque n'est...

    - Tu es venue ici pour bavasser, comme un goéland ? Ou un perroquet inopportun ?

    - Je suis ici pour t'obliger à sortir de cet endroit malfaisant ?

    - Et si je n'en ai pas envie ? As-tu de quoi marchander en échange de mon obéissance ?

    Ma soeur sourit machiavéliquement et lança un regard de mauvais augure vers le chat, qui suivit son regard confus avant de cracher de colère lorsque les mots de ma soeur sortirent de sa bouche :

    - Je pourrais peut-être négocier... disons... de la peinture bleue, avec des tutus roses, et du maquillage violet, avec un en prime un photographe professionnel qui...

    - Ne vous moquez pas de moi, sinon je vous donne à manger aux rats ! Sales irrespectueuses, je vous jure de vous couper la tron...

    - Bien, les informations en ce qui a attrait à la mission, elle sont dans mon matériel de voyage avec mes vêtements ?

    - Certainement. C'est une mission solo. Disparition inexpliquée. Tu vois le genre. Il pourrait y avoir sujet à friction entre le pays de l'herbe et celui de la brume. Aussi, il y aurait possibilité que d'autres pays en soient impliqués. C'étaient les informations que j'ai pu obtenir de Akifumi.

    - Tu t'occupes de la société Fuku en attendant ?

    - Oui.

    - Nous devrons discuter plus en profondeur de ton rôle au sein de notre entreprise. Comme nous en avons discuté, tu pourrais obtenir les reines du pouvoirs. J'aime de moins en moins la situation conflictuelle dont je t'ai parlée.

    - Je comprends, ne t'inquiète pas. Tant que cela soit dans ton intérêt, je suis preneuse. Maintenant, vas-y, je te soutiens à 110 %.

    Je souris et sortis rapidement du sanctuaire pour me diriger vers la demeure imposante cachée en partie par le jardin à ses côtés. Avec un dernier regard en arrière, je franchis les pas de la demeure.

    [...]

    Parcourir les nébuleuses forêts, franchir les escarpements, brûler les frontières, comme si elles n'étaient que poussières. Je courrais drapée de noir, mon capuchon laissant entrevoir des yeux perfides et cruels, mais aussi plein d'une sagesse, d'une compréhension putride dans cette jungle infernale. Le vent poussait, et chaque fois ce drap de jais qui me recouvrait se soulevait, ne laissant entrevoir que des vêtements cachés sobres. D'un rouge terne, un manteau épousait parfaitement ma poitrine et faisait office de protection avec son tissu ultra protecteur contre des attaques. Un pantalon noir qui sculptait mes jambes m'offrait une liberté de mouvements et me permettaient de franchir le couvert des arbres de manière efficace, ni vue ni connu. Un sac aux couleurs d'automne, porté à mon épaule, gardait la nourriture utile au voyage. Akahana, la chatte brune aux reflets rouges, me suivait pas à pas, courant, bondissant comme une balle, et luisant de son pelage entre les feuillages. Elle me servait d'intermédiaire, mais surtout de soutien visuel. De plus, elle était un peu plus grosse qu'un félin normal, mais réussissait à passer inaperçu. De son flair, elle percevait certaines nuances que je ne pouvais identifier moi-même. Sa vitesse et sa petitesse étaient des éléments non négligeables, même si elle n'était pas spécialement puissante en cas d'attaque directe. Malgré tout, une erreur, et elle était remarquée comme un animal doué d'intelligence. Les ninjas avaient l'expérience des animaux combattants.

    Le temps filait, indubitablement. Bougeant sans cesse, essayant de rester le moins longtemps possible au même endroit, chaque pas était un enchaînement de délicatesse, d'éphèmères sentiments et mon coeur battait à tout rompre. J'était habituée à ne pas avoir autour de moi une entité compacte de serviteurs. J'étais adaptable, malléable, et mon passé me permettait de percevoir les nuances de chaque être et chaque fleur, chaque improvisation. Chaque élément verbal ou non verbal était à prioriser, afin de ne pas perdre de vue l'être de sentiment qui se trouvait derrière chaque comédien. Peu réussissent à maîtriser l'instinct primaire de l'instinct, ce que j'avais réussi avec mon éducation aristocratique mais aussi dans les bas fonds de la société. Attaque traître, coup perfide de dos, cela était une habitude, une méthode de travail comme un autre, maîtrisé avec des années d'exercices assidus dans la sphère économique. Et je comptais bien user de ces techniques perfides pour réussir cette mission d'infiltrage.

    Nous arrivâmes à un village. Avec un signe de tête, je montrai rapidement à Akahana l'endroit et lui indiquai rapidement d'obtenir les informations pertinentes. Elle devait mémoriser les noms des disparus qui seraient obtenus par un intermédiaire, au courant de l'histoire, et réussir à récolter les papiers si possible. Je restai planquée quelques dizaines de minutes entre les arbres vérifiant les allers venus des passants. Je remarquai des ninjas, d'après leurs accoutrements, menés, il me semblait, par un homme aux vêtements écarlates et aux contours jaunes avec des cheveux noirs en bataille. Je ne pus m'informer plus en détail des troupes, ni de leur nombre. De toute évidence, nous n'étions pas seuls. Il devait y avoir un réel intérêt à cette histoire, même au delà de Kiri et du pays de l'Herbe. Heureusement, j'étais seule. Je pouvais mieux appréhender les retardataires et leur inculquer l'obéissance au chef.

    Akahana revint dans les heures qui suivirent. Le temps avait coulé plus rapidement que prévu. Dans de rapides mouvements simultanés, nous partâmes dans les fourrés. Elle m'informa que les villageois avaient peur et que l'endroit avait été condamné. Il devait y avoir à cet endroit une technique puissante qui amenait les imprudents à disparaître. Malheureusement, mon but n'était pas de sortir les victimes, mais bien de retrouver la source du problème et de l'éliminer. Je réussis bientôt à retrouver l'endroit tant suspect. Akahana se mit à miauler piteusement, en rabaissant ses oreilles. Je m'approchai prudemment, pendant que mon chatte fixait craintivement la barrière très infime, que seule elle pouvait percevoir clairement. Je semblai voir des visuels, mais sans plus. Comme des mirages qui ne voulaient pas se dévoiler.

    - Je sens des vibrations, ma chère amie. Si je devais décrire ce que je ressent, je dirais qu'il y a à partir d'ici une espèce de tapis en perpétuel mouvement. Une barrière bleue violacé qui se meut perpétuellement semble avoir été placée là. C'est une technique de haut niveau, certainement, même si je n'en jamais vu de pareil. Mes sens permettent de détecter ce problème, j'ai des illusions très infimes de perçus par tous mes sens, dit l'animal en bougeant confusément les oreilles de tous côtés.

    - En termes plus clairs, qu'est-ce que cela donne ?

    - Pas bon. Cela n'annonce rien de très prometteur pour notre santé à toutes deux. Je vous conseillerais de ne pas vous en approcher, et de surtout déguerpir en vitesse ! , s'écria-t-elle avec panique.

    - Cela ne te ressemble pas, continuai-je.

    - Non, tout comme cette chose ne ressemble en rien à ce que j'ai vu - ni à ce que vous ayez vus par le passé.

    - Je vais y aller, dis-je après un moment d'intenses réflexions. Akahana m'avait convaincue.

    - Hein ? Vous êtes folle ! Ne faites pas cela ! Cette chose va vous avaler !

    - Tu m'as très bien comprise. Cette chose ne doit pas rester, au risque de compromettre la sécurité à long terme des gens dans le secteur. Puis je suis capable de me débrouiller en situation complexe. Mon esprit est suffisamment malléable pour s'adapter aux difficultés.

    - Alors, je viens avec vous !

    - Non, tu restes ici. Je réussirai à m'en sortir toute seule. Fais le guet et cherche des traces, des gens qui auraient pu s'en sortir. Je te promet de revenir, cela ne sera pas long.

    - Non.

    - C'est un ordre.

    - Je refuse, je vous en pris ! pleurnicha mon amie en tremblant de peur. Vous ne risquez pas de vous en sortir de là en un seul morceau. J'ai un très mauvais sentiment, ne faites pas cela, je vous en pris ! C'est une bêtise d'une telle ampleur, et d'une témérité ignorante qui ne vous sied pas. S'il vous plait ! Écoutez... !

    Je lançai rapidement un kunai dans le tapis mouvant que m'avait décrit mon amie. Il ne se passa rien. Je m'élançai d'un bond ensuite dans l'espace touché, contractant mes muscles fins et mes poings, s'attendant à recevoir une décharge dans tout mon corps. Ce fut exactement ce qui se passa, mais en bien pire. Mon esprit fut brouillé, déchiqueté, mes sens enflammés, ma vue néantisée. Mon âme semblait avoir balayée au vent, et je ressentais un feu s'étendre de mes pieds jusqu'à ma poitrine, et me dévorer les muscles de l'intérieur. À moitié assommée, je songeai que ma dernière heure était sonnée, que le glas criard de ma vie s'achèverait d'une minute à une autre, que le moment fatidique serait venu. Mon âme deviendrait lambeau, et je serais morte dans la minute qui suivrait. Je m'écroulai sur le tapis de feuilles, noircis par ma vue fluctuante.

    [...]

    Néant. Et le retour du sang aux poumons et aux muscles contrits par la douleur et mon crâne s'arroge un repos qui serait dangereux pour la vie qui circule encore. Je me relevai, crachant des feuilles avalés au passage. Ma vue était brouillée, je ne voyais que des feuilles, à l'immensité du boisée qui s'étendait. Encore un problème. Aucune présence. Le vide. Le néant. La disparition de tout contact avec l'humanité. C'est bien ce que je pensais.

    - Akahana , dis-je en regardant derrière moi en reprenant conscience de minute en minute de mes sens.

    Rien. Le félin n'était plus là. De plus, l'endroit m'était étranger. Il devait y avoir eu un transfert. Je me relevai, lorsque ma vue vint plus claire, et m'élançai dans la forêt, à toute vitesse, voulant rester le moins longtemps possible au même endroit. Mouvement, et nourriture étaient les maîtres mots. Courir, toujours courir. Et le vent me fouettait, s'acharnait sur moi. Et le sable m'obstruait la vue. Des heures durant, à moins que ça soit des jours, je ne sais pas, cherchant le moindre signe, et que le néant. Je perdis de vue mon but, un peu angoissée de ne plus voir signe de vie humaine. Dans quelle galère m'étais-je précipitée... j'étais certaine de ne plus revoir Akahana pour des heures entières minimum. Je lui avais dit que je serais revenue dans quelques temps, mais de toute évidence, ma détermination m'avait mise dans le pétrin.

    J'arrivai à un précipice. Les parois lisses me permettraient une prise avec mon chakra, et je pourrai atteindre l'autre versant, difficilement, mais sûrement. Avec agilité, je montai sur un rocher et fixai le trou béant en dessous de moi. Je réussirais à utiliser mon agilité pour bien transférer mon poids et mon énergie spirituelle dans mes membres. Plusieurs branches parcellaient l'espace et des aiguilles se dévoilaient pour mon plus grand amusement. Il fallait que j'utilise mon chakra avec sagesse, et ne pas m'énerver. Il était nécessaire que j'arrive à l'autre versant. De là, je pourrais utiliser mon Katon et faire un feu, à moins que je ne trouve le matériel nécessaire pour compenser cette utilisation dont je pourrais me passer.

    Je bondis, glissant ensuite sur le sol, constellé de cailloux. Assaillant de me stabiliser, appuyée contre la surface rude d'une main experte, l'autre dans les airs pour bien manoeuvrer, je glissais lentement, prête à laisser s'écouler mon chakra. Après quelques minutes de descente de plus en plus rapide, lorsque j'arrivais prêt d'un rocher, j'essayai de me prendre à l'aide de ma puissance spirituelle une prise, et de bondir haut pour me catapulter sur le rocher et ensuite mieux répartir ma puissance et descendre en douceur. Ce que je fis ; je sautai, me propulsant de la seule force de mes jambes vers le rocher.

    Et atterris sur le sol à environ un mètre du rocher, respirant à grand peine, couchée à même du gravier qui me meurtrissait cruellement les bras, seuls partis nus. Inutile de préciser que je glissais dangereusement vers le précipice et que je n'avais pas réussi d'aucun manière à utiliser mon chakra pour retenir mon corps. L'utilisation de cette puissance sacrée permettait de monter sur les parois abruptes et de s'y fixer. Mon expérience m'avait permise de rester maîtresse de chaque situation et cette manoeuvre risqué, avait fonctionné à bien des occasions et me permettait habituellement d'économiser mes forces, tout en restant. Pourtant... il semblait que quelque chose n'allait pas. Et pas des moindres.

    - Mais quelle idiote ! mon chakra. Il ne s'écoule pas. Je ne réussis pas à l'utiliser. Pourquoi n'ai-je pas remarqué cela avant ! Sors de là, imbécile, sinon, tu crèves ! Je refuse de mourir dans une idiotie pareille.

    Je soupirai de désespoir, et je cherchai une prise, malgré le glissement toujours plus rapide. La peur me prit à la gorge, m'asphyxiant, et mes bras étaient déchirés par les cailloux et les branches et les pierres qui tranchaient ma chaire. De plus, je ressentais du sang s'écouler de mes bras, certains éléments plus tranchants que d'autres avaient percé ma peau, mais aussi mes jambes. À part pour mon manteau, tout ce que je portais était léger et imperméable. Malheureusement, la résistance face aux tranchantes pierres et branches ne faisaient pas partie de leur utilité. Heureusement, mon entraînement de ninja me réussissait. Je pouvais résister à la descente et monter difficilement vers les hauteurs en me retenant par les trous et les branches qui constellaient mon passage. Je réussis à m'extirper, en ruminant et suant à grosses gouttes. Sans le chakra, ma force, déjà moindre n'était plus qu'un ancien souvenir. Ce fut grâce à mon agilité, mon excellente forme physique, et ma persévérance que je réussis à monter. De plus, l'adrénaline m'avait apporter un soutient nécessaire pour que je puisse réussir cet exploit.

    Je ne sais combien de temps cela dura. Il m'avait semblé que des heures avaient passés dans cet acte imprudent. Mon coeur battait à tout rompre. J'étais épuisée et ma vue était trouble. L'effort m'avait épuisée. Je m'écroulai d'épuisement, après des heures d'efforts constants et cet acte qui aurait pu sonner le glas de l'écoulement de mon âme vers d'autres cieux.

    [...]

    J'avançais toujours silencieusement entre les arbres, et prête à attaquer en cas de danger. Je me déplaçais doucement, mais sûrement, oui, mais mon corps semblait avoir subi un choc après l'imprudence d'il y a plusieurs jours. Certaines plaies avaient commencé à enfler. Les douleurs étaient présentes, et je devais faire plusieurs pauses afin de ne pas succomber à la fatigue. Je voyais légèrement trouble, et mes pensées s'enchaînaient désordonnées. Heureusement, je réussissais à garder un semblant de but. Trouver la sortie, et attaquer, attaquer ceux qui étaient un danger pour ma vie. Attaquer. Je devais rester sur un but, afin de ne pas perdre de vue ce que j'étais. Un animal perdu qui recherche son territoire et un semblant de contrôle à cette situation problématique.

    J'avançais à tâtons avec encore mon sac que j'avais réussi par miracle à garder malgré ma chute. Solidement accroché à mon épaule, avec des courroies d'un tissu résistant, il avait subi des dommages, mais pas suffisamment pour qu'il tombe dans le vide. J'utilisais avec précaution la nourriture. Il m'en restait une bonne quantité. Je faiblissais malgré tout. J'avançais, poursuivant des traces plus ou moins visibles, de manière confuse.

    Après un temps que je ne vis pas s'écouler, je vis quelque chose au loin. Un vêtement rouge et or. Cela n'annonçait rien de bon. J'attaque. Je dois attaquer. Du feu. Danger. Il faut attaquer. Mon sang s'écoula rapidement dans mes veines, tandis que mon pouls se mettait à délirer et glisser dans mes muscles comme une rivière, rapidement, de manière succulente. Mon ennemi obtiendrait le pacte du sang et de la haine et sa chaire fumerait avec les restes calcinés de ses entrailles. Je tuerais, avant d'être tuée. La loi de la jungle, la loi du félin justicier. Le faible meurt, le fort reste. Je pourrai obtenir le matériel nécessaire à la seule condition de tuer l'ennemi. L'ennemi n'est qu'une victime de plus. Rien de moins. Rien de plus. Il faut survivre, sinon tu meurt.

    Une seconde. Deux secondes. J'enlève mon kunai de sa poche. Je fixe froidement, les pupilles rétrécies, aux aguets. Je maîtrise la situation. Trois secondes, quatre seconde. Je me lève de ma cachette. Cinq, six. Je m'élance. Agilement, rapidement. Sept. Je sers les dents. Huit. La silhouette drapée dirige son visage vers le mien, encapuchonné. Neuf. Mon premier kunai lancé, écarté par la pointe d'un autre kunai. Dix, onze, douze. Et les deux armes firent un bruit de cliquetis lorsque je franchis la distance qui me séparait de l'ennemi. Mes yeux forestiers perfides et cruels fixèrent mon adversaire, cachés dans l'ombre de ma cape. J'allais me débarrasser de ce gêneur aussi vite que possible, et sans tâche. Je ne devais pas me priver de déchaîner ma cruauté et de laisser s'écouler sur ma lame le sang tant désiré. L'assassin forestier, la cruauté inespérée dans cette environnement inhospitalier. Et le sang coulera. Coulera sur les fleurs bleus, couleur d'innocence. Et se déversera haine et peur sur le campement dans la nuit.

    Je plissai les yeux, et je bondis en arrière, ma cape fouettant l'air. Les yeux de mon opposant étaient gris acier et sa gorge était dénudée, prête à se faire lécher par la lame vengeresse. L'assassin doit creuser la chaire profondément et sûrement, et égorger, trancher la tronché. Je frissonnai. Je dois tuer, avant d'être tuée. Je dois tuer cet être avant qu'il ne me tue. Mes bras, tranchés par les cailloux et les pierres, sont prêts à s'élancer et à tuer l'oiseau synonyme de mauvais augure. Cheveux noirs et yeux vides. Corbeau de nuit. Proie, anéantir. Il faut demeurer avec un sang froid, et prendre possession du nid avant que le corbeau attaque. Je dois le priver d'air, et mettre un terme à sa respiration. Il faut égorger la proie. Il faut goûter le sang de sa victime. Il faut être le prédateur.

    - Ennemi, que faites-vous ici ! Cela est mon territoire, la demeure du diable. Partez, sinon je vous tuerai et je vous écartèlerai de haine et de désespoir et vous serez victime de mon flambeau de non retour offert à mes proies. Partez, sinon je vous tuerai. Déguerpissez ! Je suis sans pitié avec mes ennemis ! Allez-vous en, je ne veux pas de vous ! PARTEZ ! SINON, JE VOUS TUE !

    Mes yeux fixent l'ennemi, je dois le tuer. Je dois l'anéantir. Je frisonne de rage, de plaisir. Je dois anéantir la menace, je dois faire couler le sang. Mes yeux le fixent, je dois... que dois-je faire ? Le tuer ? Oui, le tuer. Je dois... le tuer... Est-ce réellement mon ennemi ? Il n'y a pas d'humains ici, je dois le tuer. C'est un ennemi. Il va me tuer.

    - Partez... sinon, je vous tue. Je vais vous tuer, je vais anéantir la menace. Je vais... tuer le... Corbeau, présage de mauvais augure.

    Je me relevai, déterminée, les pupilles rétrécies comme un prédateur traquant sa proie. Il ne bougeait pas. J'attendais un moment de faiblesse pour anéantir la menace.
Revenir en haut Aller en bas
Shinsuke Takasugi

❝ Yahaa ! It's
Shinsuke Takasugi
in the place ! ❞
Corne d'or de Kumo

Corne d'or de Kumo
Messages : 152
Date d'inscription : 10/02/2011

Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] _
MessageSujet: Re: Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] Icon_minitime1Lun 22 Aoû - 17:21

    Le silence avant la tempête, lourd d’un poids immatériel, à la limite de l’insupportable, sachant qu’à chaque instant, la mort pouvait surgir de tout part et l’emporter dans l’autre monde. Plus rien n’importait dans cette bulle de vide isolé du reste, à part le prédateur caché à travers les feuillages denses, ainsi que le piège l’attisant à se montrer et engager un semblant de conversation. La cible vivante, totalement à découvert, était en mauvaise posture, malgré l’avantage sur l’adversaire, les conditions imposées à son corps depuis quelques jours n’aidaient pas vraiment. Parfois, le décor tout autour tournoyait face à ses yeux, comme si brusquement son esprit allait tomber dans l’inconscience, et dans d’autres cas, ses muscles lâchaient ponctuellement contre sa volonté, n’ayant plus la force de continuer. Les signes d’une faim nuisible, accentuées par les efforts nécessaires à sa survie. Heureusement, sur le moment présent, ces symptômes passèrent au second plan, balayés complètement par l’adrénaline, cette hormone particulière aux effets quasiment miraculeux, allant surement lui sauver la vie. Expérience du combat, analyse, anticipation, instinct. Ces mots passaient en boucle à l’intérieur de sa tête, de la même manière qu’un apprenti ninja réviserai ses leçon, le shinobi se poussait à rendre ses étapes mécaniques, sans avoir à y penser. Il sentit parfaitement les battements du cœur s’accélérer, sa peau pâlir à cause du sang se rétractant sous l’effet du danger afin de se protéger des effusions de sang excessives en cas de blessures, ainsi que ses sens s’affutant de plus en plus face au moindre mouvement dans les parages. Les secondes se transformaient en minute, en fait, la notion du temps même ne présentait guère de sens, cela se jouait juste entre l’attente et le moment fatidique. Soudain, le bruit de quelques feuilles vertes s’entrechoquant parvint jusqu’à ses oreilles, à quelques mètres de sa position à peine, le faisant réagir dans l’immédiat en tournant ses yeux glacés sur la zone d’alerte. Une silhouette inconnue, un visage masqué par une capuche sombre, aucun signe d’une quelconque identité. Enfin, cela n’avait peu d’importance, l’individu mystérieux ne lui laissa pas le temps de réfléchir sur ce détail en engageant un assaut classique, à l’aide d’un projectile. La contrattaque ne se fit pas prier, le ninja immobile tel une statue retint sa respiration pour gagner en précision, puis lança dans le même temps un Kunaï dans la même direction, profitant aussi de l’effet de surprise offerte par sa cape assez souple. Les deux armes en métal se croisèrent inévitablement, virevoltèrent au contact en tournoyant à grande vitesse avant de se planter au sol de chaque côté. Le regard de la Corne d’Or ne quitta pas les yeux brillants de son opposant, froid, vide de peur, accompagné d’une touche de hargne.

    En temps normal, cette tentative visant à le tuer aurait été châtié de la sanction la plus élevé, le meurtre. Cependant, dans la situation actuel, la forme féminine venant de surgir de nulle part représentait peut être sa seul chance de survie dans ce milieu hostile. En effet, son agilité lors du saut suivant son attaque ainsi que sa manière de se mouvoir la trompaient, la déduction semblait indéniable. De plus, ses bras dénudés firent office de preuve supplémentaire, bien trop soigné sur la forme et la taille pour appartenir à homme. Mais le ninja remarqua un autre détail sur cette observation, la peau de l’adversaire était recouvert d’entailles, de blessures provoqués par des éléments tranchant, enflé à certains endroits, et surtout d’une teinte peu enviable au niveau de quelques plaies. Alors le sang trouvé précédemment venait de là. Takasugi ne sortit aucun mot de ses lèvres, toujours dans le même état d’attente impassible, laissant plutôt à l’inconnue l’occasion de faire une déclaration. Celle-ci s’exécuta, mais le résultat escompté fut tout autre, au grand étonnement de l’homme d’expérience. Vue son habilité à manier les armes de jets ainsi que sa maitrise de la discrétion, il pensait grandement à son appartenance à une organisation ninja, et donc une déclinaison d’identité professionnel habituel. Des menaces débitées à toute allure, des revendications étranges sur un territoire qui ne semblait appartenir à personne après tout, saupoudrés de formulations fantaisistes, un petit discours pour le peu déroutant en somme. L’élite de Kumo ne put se prononcer directement sur un jugement précis, il pouvait très bien s’agir d’une sauvageonne errant dans le coin, qui sait depuis combien de jours, ou bien un soldat ayant perdue la raison, dans le même cas que lui. Elle n’était pas assez proche encore pour déterminer une quelconque maladie en relation avec ses gestes, cependant l’hypothèse devait rester dans un coin de son esprit. Ainsi, le rescapé acquiesça la tentative d’intimidation, suivit d’une phrase assez floue, sous l’effet de frissons visibles à l’œil nue, le désignant même de « Corbeau de mauvaise augure ». Intriguant … Dans tous les cas, après une courte analyse des faits, le vétéran ne vit qu’une seule solution, folie naturelle ou passagère, le moyen utilisé pour reprendre le contrôle serait la force brute. Encore agrémenté des effets de l’adrénaline, il décida de passer à l’action en faisant quelques pas en avant dans un premier temps. Lors du déplacement, sans changer de regard ni son allure imposante, sa main vint se poser sur la poignée du Katana accroché à sa ceinture, puis dégaina l’instant suivant d’un coup sec. Raisonner la rage animale en face ne serait qu’une perte d’énergie inutile. Ses jambes continuèrent de faire avancer son corps, la lame du sabre exposé à ses cotés à l’idée d’une intimidation, jusqu’à ce qu’elle décide de faire à son tour quelques pas, avec bien du mal. Titubant, la femme s’écroula subitement, atterrissant sur ses genoux, l’air gravement affaiblit. Le Samouraï ne s’arrêta pas pour autant, bien qu’ayant tilté sur l’incident, et vint saisir la poignée de la demoiselle à l’aide d’un mouvement habile et rapide, avant de pivoter à cent quatre de vingt degrés afin de se retrouver derrière son dos, légèrement penché en avant. Rapide, précis, fluide, il n’hésita pas à donner un coup de la manche du Katana sur sa nuque sans temps mort, avec juste assez de force pour lui faire perdre connaissance. Celle-ci succomba donc, relâchant l’ensemble de ses muscles jusqu’à basculer en avant à corps perdue. Heureusement, deux mains vinrent la retenir de derrière, l’enlaçant à moitié au niveau de son ventre avec le plus de respect possible envers sa personne, suivit du choc entre le Katana relâché et le sol. Une fois stabilisé correctement, le Samouraï exerça une pression afin de la tirer vers lui, puis déposa lentement son corps contre le tapis d’herbe verdoyant sous ses pieds, tout en se retirant doucement, accroupi à côté d’elle. Traduisant comme une pensées intérieur, ses lèvres lâchèrent un léger soupire, suivit de quelques mots de sa voix plutôt grave.

    « Pfiuu … Mais d’où viens-tu toi ? »

    Shinsuke dessina la silhouette de la jeune femme des yeux, essayant de reconnaitre ce type d’accoutrement, puis remonta au niveau de la tête, l’expression curieuse, et dégagea du mieux possible la capuche masquant ses traits. Les habits ne lui évoquaient rien directement, surement un style propre à sa personne, cependant sa facies l’étonna grandement. À commencer par sa chevelure somptueuse, blond de couleur au doux reflet, volumineuse à souhait et à la texture soyeuse rien qu’à la vue. Plus bas, sur son minois, sa peau lisse dégageait une impression de beauté extrême, des plus pures malgré quelques rougeurs interpelant, accompagnées d’une fine bouche aux lèvres parfaitement dessiné sans trop d’exagération ainsi que d’un nez n’ayant même pas besoin d’être retouché, juste adapté à son charme naturel. Trop soigné, trop propre. D’ailleurs, elle ne portait de bandeau visible …

    « En tout cas pas d’ici … Pour tout ce spectacle … »

    Le ninja continua sa réflexion personnelle à voix haute, passant maintenant aux traces d’une éventuelle maladie. Depuis tout à l’heure, même évanoui, la jeune femme respirait à un rythme anormal, signes de complication interne au corps. Le rescapé retira l’un de ses gants, puis porta sa main sur son front afin de vérifier sa température. Brulant … Ce n’était pas bon signe. Mais il devait avant tout en déterminer la cause. S’emparant délicatement de l’un de ses bras, ses doigts passèrent sur sa peau déchiquetée, caressant avec adresse les plats encore ensanglantés pour certains, puis approcha son regard des zones aux teintes étranges. L’idée émergea de suite à l’intérieur de son esprit, suivit d’une forme d’appréhension, ne souhaitant pas se confronter à cette maladie. Malheureusement, les chances demeuraient trop grandes.

    « Là, c’est grave … »

    Infection du sang, ou septicémie d’un point de vue médicinale. Surement la pire des choses. D’après sa formation de base à ce sujet, ainsi que ses nombreuses expériences en milieu inhospitalier, la Corne d’Or savait reconnaitre ce fléau, aux nombreux symptômes et conséquences terribles, pouvant aller jusqu’à la mort. Tout dépendait de l’état d’avancement des choses. Depuis combien de temps ? Impossible à savoir. En y repensant, ses réactions précédentes s’expliquaient bien par des délires issus directement de la maladie. Un cas difficile, sachant que sa propre survie s’avérait jusque-là incertaines … Le temps pressait, Takasugi ne se perdit pas aux débats inutiles, malgré sa philosophie plutôt cruel et froid, la morale et le respect envers autrui ne manquaient pas à l’appelle pour autant. Ici, ses compétences de guérisons seraient trop limitées, la ramener au campement semblait nécessaire. Vue son état physique, le transport allait être rude, mais le vétéran ne se découragea pas et se lança, rassemblant ses dernières forces. Visiblement, le corps de la demoiselle ne tenait plus à aucun soutient, ce qui l’empêchait de l’emmener dans ses bras, au risque de la blesser sévèrement au niveau du cou. Il se leva donc, rangeant Kunaï et Katana, puis se plaça en face s’agenouillant sur le côté, afin de la redresser légèrement vers lui. Dans la continuité du mouvement, le ninja porta la jeune femme sur son épaule droite, en faisant bien attention aux parties les plus sensibles comme sa nuque, puis entoura ses jambes de son bras afin de la maintenir convenablement. Le tout dans le plus grand professionnalisme. Non, il n’était pas du genre. Les arrières pensés, le profit pervers, ces viles désires appartenaient aux hommes et soldat indignes. Généralement ce genre de traitre, se retrouvant rapidement sous sa lame, sans forme de pitié. Là, sur le moment, ses pensées furent bien plus accaparées sur les soins à procurer, et surtout pour le futur de son escapade dans cet endroit inconnu.

    Il n’eut aucun mal à revenir sur ses pas, repérant directement le campement laissé à l’arrière grâce au feu toujours allumé, ainsi que les diverses affaires étalées un peu partout. Une fois sur place, l’homme d’expérience déposa méticuleusement la Kunoichi sur le lit de fortune composé de feuilles entassées en nombres destinés à être recouvert de sa cape de survie. Ce qui se fit évidement sans attendre. Il vint ensuite détacher le revêtement sombres à capuchon qui la recouvrait, l’étendant sur chaque côté, l’habille malgré son utilité devenait là trop encombrant et surtout étouffant au vue de sa fièvre déjà bien avancé. Sa propre veste à lui allait faire l’affaire, suffisamment long pour recouvrir les parties à protéger, mais permettant une aération nécessaire à faire chuter sa température. À cet effet, il ne se contenta pas de ça et arracha un morceau de sa cape beige étendu sur le sol, à l’aide d’un Kunaï, puis la replia afin d’obtenir une sorte d’éponge improvisé. Celle-ci fut destinée à être imbibé d’eau, un élément que le ninja puisa directement dans ses réserves. Il ne restait plus qu’à poser le tissu imbibé sur le front de la jeune femme, le temps de préparer le gros de la guérison. L’infection du sang était d’origine bactérienne, ou plutôt des gènes pathogènes ayant profité de ses plats pour se propager dans son organisme. Shinsuke y connaissait bien un remède, le traitement devait forcement passer par un antibiotique, naturel ou fabriqué à l’avance. Ici, le Lapacho, une plante assez puissantes aux effets curatifs importants allaient faire office de médicament, grâce aussi à son grand champ d’action. Une sorte de bol en bois fabriqué les jours précédents fut donc remplit avec de l’eau et l’écorce de Lapacho stocké au fur et à mesure de sa marche en cas de pépin, puis se retrouva en hauteur sur le feu, afin de subir une décoction. La mixture devait encore atteindre l’ébullition et bouillir pendant cinq minutes. Pendant ce temps, la Corne d’Or alla s’installer aux cotés de la demoiselle équipé de son kit de soin, semblant être sortie maintenant de l’inconscience mais, plongé dans un sommeil forcé par son état insuffisant. Les divers instruments se virent déballer tranquille, seules certains allant être utilisé. Avant toute chose, il commença à désinfecter les entailles un à un, devinant par la même occasion ce qu’aurait été la douceur de sa peau sans ces maux, et décrivant de plus en plus la personne allongé par terre. Toujours impossible à identifier. Etrangement, les formes généreuses de sa silhouette ne correspondaient pas vraiment à l’image que l’on pouvait se faire d’une Kunoichi, du moins, dans les traits particuliers devant être présentés. Elle donnait bien plus l’impression d’une dame de scène, un bijou à ne pas esquinter par des futilités naturelles, et surtout sans âge. Eternel ? Peut-être. En tout cas, ses années s’avéraient moins nombreuses que les siens. Voir même une enfant protégé, qui sait. Le ninja termina entre temps la première étape, perdue dans ses réflexes, et passa aux bandages, qui recouvrirent les blessures importantes en tailles, le reste occupé par de simples pansements. La tache se montra assez longue pour tenir jusqu’à la fin de la décoction, ayant totalement dissous l’écorces afin de libérer ses principes actifs. Après un filtrage rapide et un repos de quinze minutes, il apporta le remède prêt de la jeune femme, la fit ensuite boire tant bien que mal durant son sommeil. Ces attentions portées à sa protégée l’exténuèrent grandement, le forçant à s’assoir sur le sol prêt d’elle, et à souffler pendant une dizaine de minute.

    Spoiler:

    Le point positif dans tout cela, c’était d’avoir au moins trouvé une autre personne à part lui. Le physique boudait un peu surement, mais au fond le morale s’arrangeait grandement, même inconsciemment. Takasugi continua de veiller sur elle toute la nuit, changeant à intervalles régulier le tissu imbibé sur son front, et lui administrant encore la mixture de Lapacho après une certaine période. La fatigue devenait insupportable, ses yeux se refermaient contre sa propre volonté, telle une torture. Pourtant il se força, restant éveillé jusqu’au petit matin, les cernes bien évidentes sous ses yeux aux teintes argentés. Lorsque les rayons du soleil envahirent les lieux, pénétrant à travers la forêt dense, la Kunoichi commença à bouger, émettant des gémissements d’engourdissement, s’apprêtant à ouvrir les yeux. Proche d’elle, le guérisseur vérifia à l’aide de sa main que le tissu était encore assez humide, avant de la faire réagir au son de sa voix.

    « Tu te réveilles enfin. »

    Lentement, de ce que lui permettait encore ses muscles, il plongea l’eponge de fortune dans l’eau à température ambiante, puis la replaça sur son front en voyant sa tentative de se relever tout en la forçant à rester allongé d’une simple pression.

    « Ne bouge pas. Tu n’es pas encore en état de te brusquer. »

    Shinsuke attendit qu’elle reprenne ses esprits, l’espace de quelques minutes, tenta ensuite d’établir un premier contact. Le ton de la discussion s’avéra quant à elle assez neutre, détaché, avec une note autoritaire.

    « Alors ? Comment te sens-tu ? »

    S’en suivit un silence, lui laissant le temps de répondre.

    « Tu vas devoir m’expliquer tout ça. Ton délire de la veille, cette attaque et le discours désespéré. Et surtout, ta présence ici … »


Dernière édition par Shinsuke Takasugi le Lun 12 Sep - 8:04, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Kotoko Fuku

❝ Yahaa ! It's
Kotoko Fuku
in the place ! ❞
ANBU de Kiri

ANBU de Kiri
Messages : 133
Date d'inscription : 24/12/2010
Age : 31
Localisation : Canada, Québec

Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] _
MessageSujet: Re: Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] Icon_minitime1Jeu 8 Sep - 0:28

    Le froid qui s'engouffrait, la violence du souffle de la forêt sur ma chair, mais surtout les frissons qui ne cessaient de me pénétrer. Douleur, sang, froid. Mais tuer, laisser s'écouler la haine, et délicatement pénétrer cette peau, défendre sa vie, meurtrir l'âme de l'ennemi, abattre la faux démente. Que la terre qui m'entoure, soit témoin de ma ténacité. Pourtant... je ne cessais de sentir mes veines résonner et causer une rapide ascension de souffrance. La peur, il n'y avait qu'elle qui me laissait présager la douleur funeste qui suivrait. J'avais peur, mais je devais m'empêcher de tomber. Je serrais les dents, je le fixai immuable, froidement. Farouche, je débarrasse mes ennemis de mon trajet et je ne laisse que désolation. Mais... le pouvais-je à cette instant ?

    Je sentais la noirceur s'approfondir, anéantir les dernières traces de lumière, qui s'écaillait. Telles des feuilles, les éléments de mon environnement s'envolaient en tous sens, donnant l'illusion que les couleurs se fusionnaient. Le manque de conscience, ma vue brouillée. De minute en minute, les arbres, le vert, si beau si revigorant, s'écaillait comme si les tâches visuelles devenaient du cristal, et que ce cristal éclatait. Les couleurs ternissaient, le vent me meurtrissait, mes veines étaient douloureuses, mais je restais debout. Je restais debout. Puis je le sentis bouger, s'avancer, menacer. Menace. Attaquer. Un katana se fit sortir du fourreau à ses côtés. Résultat, je plissai les yeux de haine, prête à tuer l'imbécile. L'arme était prête à s'abattre sur ma personne, et je ne fus que plus déterminée. Il s'avançait. J'avançai.

    Et ensuite. Ensuite... Mes jambes lâchèrent subitement, tandis que les fluctuations visuelles remarquées plus tôt se firent plus insistantes. Mais je réussis à ne pas succomber dans le sommeil.

    L'homme fonça, m'attrapant par le poignet. Je le fixai, un regard vengeur, en fronçant les sourcils, essayant de relever ma main pour empêcher cet homme fourbe de m'étriller. Je serrai les dents en sentant la froid lame glisser et engouffrer son tranchant sur mon cou. Ce froid ; avec le sang bouillonnant dans mes veines ; et les veines qui semblaient éclater d'une minute à une autre. J’étais terrifiée, mais surtout exténuée. Puis, comme si je tombai dans les méandres d’eau tumultueuse, les ténèbres s’engouffrèrent en moi et lentement, mais sûrement, mon esprit se tuait à petit feu. Le chemin éternel dicté par la souffrance me semblait proche. La voix de l’homme était de moins en moins perceptible. J’avais froid. La chaleur que je dégageai semblait perdre en intensité, pour devenir un froid glacial ; mon corps était glace. Je n’étais qu’une épave à la dérive, une âme perdue dans un univers inhospitalier. La peur au ventre, je me laissai vagabonder dans l’ombre.

    Peur, rage, confusion, tout cela me terrorisait, mais en même temps me réconfortait sur le chemin que je devrais probablement accomplir. Pourtant, dans les tréfonds de mon âme, je percevais une réconfortante complaisance à ne pas subir les affres du destin et à mieux m’enrôler dans la douceur maternelle de l’ombre qui avait déployé ses ailes tout alentour de moi et me laissait subir une délivrance face aux responsabilités. Je n’avais ni ;a réfléchir, ni à m’extraire du cocon réconfortant qui me couvrait. Je percevais des mouvements, des sons, des touchers, mais sans jamais en définir la substance, l’essence. Je ne pouvais qu’apprécier, sans connaître les intentions, ni les conséquences. Je ne pouvais que vivre dans cet ombre, ou se reposait mon âme vagabonde. Il n’y avait que mes sens qui fléchissaient, s’enivraient ou se terrorisaient. L’ombre. J’étais perdue. Ou peut-être étais-je retrouvée ?

    [...]

    Chaleur. Je percevais une réconfortante, mais brûlante substance qui me recouvrait. Il semblait y avoir quelque chose qui me permettait de ressentir ma chaire et d’en percevoir toutes voluptés sensorielles sans même que ce quelque chose me touche réellement. Une chaleur réconfortante et puissante, presque douloureuse au vue du vent froid qui me secouait de temps à autre au même moment. Le soleil. Les rayons du soleil me touchaient et brûlaient ma chair. Mes cheveux se mouvaient au gré du vent, à l'air libre, comme je le perçus subtilement. De plus, ma main posée près de ma tête, sur le côté, percevais les plis caractéristique des feuilles mortes et craquantes sur lesquelles je plongeais lorsque j’étais une enfant, et dans lesquels je m’amusais follement des heures durant avec ma tante.

    Pendant longtemps, celle-ci me mentionnait que les choses qui soient réellement émouvantes sur cette terre, ne subsistaient en chacun de nous et se mouvaient au gré de nos fantaisie. Il n’y a que le cœur qui puisse chanter, et danser. La nature nous offre ce dont nous avons besoin pour mieux saupoudrer nos vies de joie et de bonheur. Il n’y avait que l’ouverture d’esprit qui puisse nous procurer l’espérance de jours heureux, et mieux apprécier les plus petites choses. Elle me disait aussi que l’humain n’est ouvert qu’à la naissance et se referme comme une coquille à la suite de l’éducation balafrée de bonnes intentions que nous inculque nos parents. À l’époque, je ne l’écoutai que d’une oreille distraite, en ne percevais nullement la sagesse dans ses paroles et n’en tenais guère rigueur. Malgré toute sa sagesse et ses heures à discuter avec elle, j’oublis pendant des années le véritable sens de ces paroles. Heureusement, un jour, je dus réapprendre à ressusciter cette âme enfantine dans un monde en proie à la violence, à subir les affronts, à encaisser, tout en résistant à la tentation de tuer cet esprit béni qui me torturait en même temps si souvent. Et cet apprentissage n’est pas terminé. Pourtant à cet instant, je percevais mieux que depuis des mois durant la douceur et l’assèchement des feuilles. J’aimais les feuilles. J’aimais ses douceurs. Je me délectais de ce craquement, peut-être autant que lorsque je ne fus qu’une enfant innocente et sans réflexion autre que de bondir et entendre la raclement des feuilles sur moi-même.

    Mais cette fois-ci, je n'étais pas innocente. J'étais tout à fait en état de réfléchir à ma situation et avoir des arrières pensées, camouflées, qui ne cessaient de se faire insistantes derrière le drap du mensonge. Je devais être dans le pétrin. Je ne pouvais qu'être dans le pétrin, en sachant que mes dernières pensées ne se résumaient qu'à la détresse et à la douleur. Confus être avais-je été.

    Je relevai ma tête lourde de mauvais présages, grimaçant. Mais malheureusement, j'entendis distinctement une voix qui m'ordonna de rester allongée. Une légère pression sur mon bras, mais suffisamment forte pour m'empêcher de bouger de suite le temps que j'aie réellement recouvré mes capacités, me privai de mon geste. Ma vue troublée jusque là, perçus du mouvement. Un homme. Je soupirai. Un ninja plus exactement. Et certainement pas de mon village. Je grimaçai. Inutile de préciser que ma mauvaise humeur allait me ragaillardir de répondre à cette fresque de bêtises vivantes que l'on devait soi respecter.

    Ses cheveux noirs plongeaient ses yeux dans un néant qui rendait le mystère qui l'entourait presque palpable. De plus, ses yeux presque blafarde laissaient peu d'éclaircissement sur ses pensées. Il était impassible. Sans aucune trace d'émotions. Rien qu'un mélange de froideur et de chaleur, une trace d'humanité, caché sous un amas de calme franc. La haine face à cette vision me laissai un arrière goût de souffre. Je souris, perfidement, les yeux étrécies, le temps qu'il se retourne avec la serviette, puis le fixai l'instant d'après avec un regard suppliant, un chaton abandonné ; mais prêt à sortir ses griffes à la moindre occasion. Montrer que je suis le Maître, sinon je trépasse. Première leçon apprise au sein de mon rang. Puis il ne semblait pas en état de rester concentré très longtemps. Il était au prise avec une grande fatigue au vue de ses pauses très fréquentes et de ses longs moments à souffler comme un lion ensommeillé.

    - Alors ? Comment te sens-tu ? »

    Je laissai les grains de sable du sablier s'écouler ; le temps s'éparpiller. Les feuilles s'envolèrent. Un rire innocent se glaça dans ma gorge. Je souris chaleureusement, en lançant innocemment, mes dents légèrement pointues bien en vue :

    - Mais très bien et vous ?

    Il laissa le temps s'écouler lui aussi, pour répondre. Il ne prit pas en compte la perfidie derrière le sourire charmeur. Le tranchant de l'arme dans son étui de velours. Fatigue. Le sommeil.

    - Tu vas devoir m’expliquer tout ça. Ton délire de la veille, cette attaque et le discours désespéré. Et surtout, ta présence ici…

    Face à cette réplique, j'eus une moue désapprobatrice. Je ne m'amusais déjà plus. Puis je répondis condescendante :

    - Il est évident que je devrais m'expliquer en quelques circonstances, mais je n'en ai pas envie, cela vous dérange ? Ni mon délire, ni mon attaque, ni le discours, et encore moins ma présence. Cela ne vous concerne aucunement, à moins que vous soyez du genre à répondre bêtement avec votre chef les dernières prétentions en matière de katana sur le marché. Je ne suis pas un chien qu'on dresse à répondre bêtement à s'asseoir ou à se coucher. Que voulez-vous ? Bien... Maintenant...

    Je grimaçai légèrement, relevant le haut de mon corps sur le drap de feuilles, les yeux étrécis.

    - Expliquez moi ce que vous, oui, vous, faites ici. Je reconnais très bien que vous soyez de Kumo, mais je n'ai aucunement envie d'avoir à m'empêtrer dans de vilaines histoires avec un ninja obéissant venant d'un village aveuglé à obéir stupidement à son chef. Si vous avez osé, ne serait-ce que oser...

    Je serrai les dents, prête à attaquer. Puis je laissai tomber rapidement mon masque en voyant le visage cerné du jeune homme, en affichant un franc visage épris de curiosité, mon animosité toute envolée. Ses yeux blafards et ses mains délicates au doigts si fin, mais aussi frissonnant si légèrement, presque imperceptible mais suffisamment aux pupille de mes yeux jades très sensibles au mouvement. Je sentis le froid d'un tissu imbibé d'eau, que je vis du coin de l'oeil sur les vêtements qui me recouvraient. Cette veste ne m'appartenait pas. Je me radoucis, curieuse de connaître les intentions réelles de mon réconfortant guérisseur. Je perçus lentement les réels aboutissements de ma présence sur ce tapis de feuilles. J'étais là, parce que j'avais été aidée, non attaquée, même si je fusse en quelque sorte le premier agresseur. Je changeai rapidement d'attitude, en comprenant que mes paroles sanglantes n'allaient que picoter et déchirer encore plus les nébuleuses de conscience - et peut-être d'existence - qu'il semblait garder farouchement malgré le manque de force physique par la simple pensée.

    - Est-ce que... vous allez bien ? Vous devriez vous reposer, à moins que vous ne vouliez tomber. Ne faites pas de gestes brusques. Vous risqueriez d'en subir les conséquences et au vue de votre état, cela ne serait certainement pas une option.

    Je soupirai pour calmer la peur qui, un instant plus tôt, tambourinait dans ma poitrine. Je délaissai mon lit de feuilles, alors que les feuilles craquaient et se morcelaient sous mes mains et sous le poids de mon corps qui se relevait avec douceur. En toute honnêteté, je ne m'attendais nullement à de survie sur une longue distance ; seule, du moins. Et cela ne serait absolument pas une option dans l'état des choses. Après que je m'eusse mis à genou, fixant l'autre ninja intensément, droit dans les yeux, j'essayai de trouver quelconques mauvaises intentions, malgré l'impassibilité qui parcourait inlassable ses pupilles. Une haine, un mensonge caché, une éternelle souffrance, qui démontrerait derrière des couches de mauvais souvenirs l'ayant fait de glace, que son âme serait rongé par le malaise. Rien. Toujours rien. Des années d'éducation noble m'avaient mis inconfortable face aux sentiments vengeurs. Malgré le temps, et ces paroles épris de sagesse de cette tante lointaine, je n'aurai pu imaginer voir une âme aussi pure. La seule chose qu'il demandait en silence, était qu'on l'aide, lui porte secours. Il semblait quémander de ne pas être délaissé dans ce bois. Le manque de soif et de faim n'étaient pas étrangers à ces instincts primitifs. Lorsqu'un animal avait besoin de soin, les actes n'étaient guidés que par l'instinct de protection ; de sa propre protection. Aucunement du territoire ou de sa fiancée ou même de ses enfants. Il se soumettait ou attaquait, dépendamment de l'éducation de l'animal. Primitifs instincts, mais âme délaissée par la haine.

    Ma décision était prise. J'allais lui porter secours. S'il pensait que je lui étais à ce point nécessaire pour ne pas me tuer, alors que j'étais un danger, je devais bien donner en retour le secours. Il n'avait attendu rien d'autre que d'aider charitablement son prochain, en sachant très bien qu'il allait peut-être sonner le glas de son âme.

    À genoux, il me fixait. De même, je le fixai. Je levai la main vers son visage, en essayant non pas de le maîtriser, mais bien de lui quémander l'offrande de son enveloppe de chair, malgré les dangers que cela puisse comporter. Il était tout de même ninja, et moi une kunoichi. Il m'avait aidée, mais je pouvais être moi-même un danger pour sa vie ; ou ce qu'il en restait. Son état de ne lui offrait guère le choix d'aboutissements. Ironique. Il aurait pu en trouver s'il ne m'avait pas aidée, mais cela signifiait peut-être sa propre mort à long terme. Mes capacités, toujours inconnues pour lui, pouvaient lui offrir la clé qui lui permettrait de sortir de cette forêt damnée, tout comme un poignard dans le dos si je me révélais bien plus infâme que ce labyrinthe vivant. Il ferma les yeux, il laissa s'écouler sa conscience hors de son corps, apaisé par une présence presque maternelle. Dès que les premiers indices de son sommeil prochain virent, que son corps perdit la force de soutenir sa tête, je le réceptionnai avec douceur dans mes bras. Il dormait. Il avait succombé au sommeil pour être exact. Réponse silencieuse à ma demande. Je le mis tête appuyée sur mon épaule, alors que j'entendais son souffle s'apaiser et son âme devenir sereine. Je le serrai fortement, laissant mes yeux vagabonder sur son visage. Il était fin, il était doux, apaisé dans cet univers de feuilles et de cris. La bête sous les buissons ne semblait plus si menaçant à présent. Le hululement dans la nuit n'était plus mauvais présage. Le Corbeau n'était pas que mort, mais aussi Renaisssance ; Renaissance de nous-même, de l'Espoir. Dans la nuit noire s'émisse les premiers rayons de lumière.

    Je fis le corps inconscient sur les feuilles que je quittai moi-même en prenant bien soin de reprendre la cape pour cacher rapidement quelques uns des bandages. Me relevant, un peu faible après un long moment d'inconscience, j'étais très en forme malgré tout. Usant de mes yeux très sensibles à la lumière, je cherchai le sac dans lequel certaines nourritures de ma propre concoction se trouvaient. Je pouvais au moins m'enorgueillir d'avoir de bonnes connaissances en cuisine pour créer des produits - nourrissants et aussi impérissables - utiles en cas de longs périples. Malgré toutes mes connaissances, je ne pouvais pourtant dire que le fin goût, connu de la haute gastronomie, soit toujours au rendez-vous, pour ce type d'aliments. Mais cela, c'était secondaire. Je pouvais bien me nourrir, c'était tout ce qui comptait.

    Caché un peu plus loin dans les hautes, près d'un rocher, je découvris rapidement ce que je cherchais, le sac dont je m'étais entichée, couleur ocre. Après avoir fait lentement, mais parfaitement l'inventaire, je songeai à quel point l'homme avait été stupide de se laisser tuer à petit feu en ayant été si près de nourritures. Au moins, il n'avait pas farfouiller dans mon sac pour obtenir subsistance à son enveloppe charnelle - seulement à son âme meurtrie par la solitude. J'apportai de l'eau et de la nourriture, des fruits séchées, avec des biscuits nourrissants et je m'approchai du corps ensommeillé. Respirant fortement, il était pourtant calme. Mais très déshydraté. Doucement, je relevai son visage près du petit bol brun que je nettoyai quelques secondes auparavant. Même si la mixture qui fut en son sein fut utile pour moi les dernières heures, il y avait possibilité qu'elle soit inutile, ou même nuisible dans son cas de déshydratation - mais surtout de pénible .

    [...]

    Quelques longues heures seraient suffisantes pour qu'il soit de nouveau en état de parcourir la forêt, même si il devrait lentement recouvrer ses véritables forces. Je le nourris, pendant cette période, je le protégeai, lors de son repos, ou même je refis le feu, en faisant attention de ne pas le diffuser bêtement dans les arbres et qu'il se répande aux quatre vents afin qu'il n'aie pas froid. Il était un peu blafarde, sa peau dépigmentée dû au manque de nourriture constant. Moi par contre, j'étais en état de cavaler seule, de même qu'il l'avait été avant de me secourir. Je me faisais un honneur de respecter mon engagement, même si cela pouvait signifier un état d'arrêt dans la forêt, ce qui n'était pas bon signe. Ma tactique de toujours s'enfuir, et de fuir, toujours plus loin, dans les méandres forestiers en cas de séparation avec toute vie humaine alliée, était durement mise à l'épreuve.

    Alors, après plusieurs heures, lorsque je n'entendis plus son souffle, qui s'apaisa graduellement, je le sus instinctivement : Il était hors de danger de toutes complications internes dû au manque de nourriture.

    Je m'approchai, m'assoyant à ses côtés, jambes légèrement relevées, mains appuyés sur le sol meuble. Je dormais à moitié, laissant mes sens faire une surveillance réduite, mais efficace aux alentours. J'avais besoin de repos, mais je devais aussi le veiller. À la moindre agitation, je pouvais me réveiller, et même être prête à attaquer en cas de difficultés plus conséquentes. Cette méthode avait été efficace par le passé, elle le serait encore. Même si je devais me priver de réel sommeil réparateur.

    [...]

    Un bruit. Je levai un sourcil. Un grognement. Je soulève mes paupières, et je fixai l'homme à mes côtés, celui-ci semblait se réveiller, ce que je spécifiai neutralement :

    - Tu te réveilles.

    Avec des mouvements limpides, je pris le bol et le lui tendis. Froidement, cette fois, je lui dis :

    - Mange. Si tu veux me donner un nom, appelle moi Nyan-hime ou dénommes-moi simplement par le mot partenaire. Nous sommes officiellement ennemis, officieusement coéquipiers. Prépare toi, nous devrons partir le plus tôt possible ; et le plus rapidement sera le meilleur moment. Je spécifie aussi que par ma propre volonté, je ne vais nullement songer à te donner de la nourriture, si tu deviens futile à ma survie. Tu m'as aidée, je t'ai aidé ; je n'ai plus aucun compte à te donner ; et de loin.
Revenir en haut Aller en bas

❝ Yahaa ! It's
Contenu sponsorisé
in the place ! ❞


Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] _
MessageSujet: Re: Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku] Icon_minitime1

Revenir en haut Aller en bas

Là où le coeur l'emporte ... [Pv Kotoko Fuku]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Naruto No Tenchi :: Zone RPG :: Autres Pays :: Pays de l'Herbe-